1/ L'extrême droite au pouvoir en Europe en 2024 : quel bilan pour les peuples ?
En 2024, plusieurs pays européens ont vu l'extrême droite accéder au pouvoir, que ce soit en remportant les élections ou en participant à des coalitions gouvernementales. C'est notamment le cas en Italie avec Fratelli d'Italia, en Hongrie avec le Fidesz, aux Pays-Bas avec le PVV, ou encore en France où le Rassemblement National est arrivé en tête aux élections européennes et législatives[1][2][3]. Cette vague nationaliste et populiste soulève de nombreuses questions quant à ses conséquences pour les populations de ces pays. Les citoyens ont-ils gagné au change ou la situation s'est-elle dégradée ?
**Un durcissement des politiques migratoires et identitaires**
L'un des premiers domaines d'action des gouvernements d'extrême droite a été celui de l'immigration et de l'identité nationale. Aux Pays-Bas, le nouveau gouvernement, le plus à droite de l'histoire du pays, a instauré "la politique d'asile la plus sévère jamais mise en œuvre" avec la fin du droit d'asile, de la double nationalité et des restrictions sur les mosquées et le Coran[3]. En Italie, Giorgia Meloni a aussi durci le ton sur l'immigration tandis qu'en Hongrie, Viktor Orban a fait de la lutte contre l'immigration et l'islam l'une de ses priorités.
Si ces mesures répondent aux attentes d'une partie de l'électorat, inquiète des questions identitaires, elles soulèvent aussi de vives critiques. Elles sont accusées de stigmatiser les populations immigrées et musulmanes, de remettre en cause le droit d'asile et les libertés religieuses. Certains craignent une montée des discriminations et des tensions communautaires[4].
**Des atteintes aux libertés et à l'État de droit**
Au-delà de la question migratoire, les gouvernements d'extrême droite sont pointés du doigt pour leurs atteintes aux libertés fondamentales et à l'État de droit. En Hongrie, Viktor Orban a progressivement muselé les contre-pouvoirs (justice, médias, universités...) tandis qu'en Pologne, le parti Droit et Justice a tenté de soumettre la justice au pouvoir politique[3][8]. En Italie, Fratelli d'Italia est soupçonné de vouloir remettre en cause l'indépendance de la justice et des médias.
En France, le Rassemblement National a indiqué vouloir "domestiquer le Conseil constitutionnel" et privatiser l'audiovisuel public[10]. Des projets inquiétants pour le pluralisme et l'équilibre des pouvoirs. Partout, les droits des minorités (LGBT, immigrés...) apparaissent menacés. Si une partie de la population adhère à un discours sécuritaire et identitaire, d'autres s'alarment d'une dérive illibérale et autoritaire.
**Un bilan économique et social contrasté**
Sur le plan économique et social, le bilan des gouvernements d'extrême droite apparaît plus mitigé. S'ils ont généralement tenu leurs promesses de baisser les impôts et d'augmenter certaines prestations sociales, leurs politiques s'avèrent coûteuses et difficiles à financer[11][13]. La préférence nationale dans l'attribution des aides sociales ou des marchés publics se heurte aussi au droit européen.
Les mesures protectionnistes comme les taxes sur les importations extra-européennes suscitent des tensions avec les partenaires commerciaux[12]. Le rejet de normes environnementales, le retrait d'accords internationaux et la volonté de réduire la contribution au budget européen isolent ces pays[13]. Cela fait craindre un affaiblissement de leur influence et de potentielles mesures de rétorsion économique.
Certains secteurs comme le tourisme ou l'attractivité du pays pour les investisseurs et les talents étrangers pourraient pâtir de l'image nationaliste renvoyée[11]. Les travailleurs immigrés, souvent indispensables dans des secteurs comme l'agriculture ou le BTP, font aussi défaut. Si une frange de l'électorat populaire peut se satisfaire de mesures protectionnistes et anti-immigration, le bilan économique global semble plus incertain.
**Une influence accrue au niveau européen mais des divisions internes**
Enfin, la montée des partis nationalistes modifie aussi les équilibres au sein de l'Union européenne. Avec près de 180 eurodéputés, l'extrême droite pèse désormais lourd au Parlement[9], même si elle reste divisée entre plusieurs groupes. Au Conseil européen, la présence de dirigeants eurosceptiques comme Viktor Orban complique l'adoption de décisions, que ce soit sur les migrations ou le Green Deal[12].
Pour autant, les partis d'extrême droite ne sont pas exempts de contradictions. Certains ont renoncé à un discours anti-européen trop radical et cherchent désormais à peser au sein des institutions[1][6]. Des divergences existent sur des sujets comme le soutien à l'Ukraine face à la Russie. L'influence des gouvernements nationalistes apparaît donc réelle mais pas toujours unifiée.
Les prochaines élections s'annoncent donc décisives pour confirmer ou infirmer cette orientation politique. Les peuples européens devront trancher entre la tentation d'un repli nationaliste et identitaire ou le maintien d'une Europe libérale et ouverte. Un choix lourd de conséquences pour l'avenir du projet européen et des démocraties du continent.
[4] https://www.bbc.com/afrique/articles/cmll7l4l74ko
[7] https://www.cadtm.org/Une-Europe-qui-vire-au-noir-et-au-brun
[10]https://www.jean-jaures.org/publication/les-consequences-europeennes-dune-cohabitation-francaise/
[13]https://www.jean-jaures.org/publication/les-contradictions-du-programme-economique-du-rn/
[14]https://www.lepoint.fr/afrique/montee-de-l-extreme-droite-en-europe-pourquoi-ce-pourrait-etre-un-mal-pour-un-bien-pour-l-afrique-13-06-2024-2562846_3826.php
[15]https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/france-culture-va-plus-loin-l-invite-e-des-matins/lecons-d-italie-de-hongrie-d-argentine-quand-l-extreme-droite-arrive-au-pouvoir-4747580
2/ L'extrême droite au pouvoir en Europe en 2024 : un bilan inquiétant pour le climat et les droits des minorités
En 2024, l'extrême droite a accédé au pouvoir dans plusieurs pays européens, soit en remportant les élections, soit en participant à des coalitions gouvernementales. C'est notamment le cas en Italie avec Fratelli d'Italia, en Hongrie avec le Fidesz, aux Pays-Bas avec le PVV, ou encore en France où le Rassemblement National est arrivé en tête aux élections européennes et législatives. Cette vague nationaliste et populiste soulève de nombreuses inquiétudes, en particulier sur deux enjeux majeurs : la lutte contre le réchauffement climatique et le respect des droits des minorités.
**Une menace pour l'action climatique**
Alors que l'urgence climatique n'a jamais été aussi pressante, l'arrivée au pouvoir de l'extrême droite fait peser un risque majeur de paralysie, voire de démantèlement, des politiques de transition écologique. Climato-sceptiques, proches des lobbies des énergies fossiles et opposés aux réglementations environnementales, ces partis font bloc contre les grandes réformes du Pacte vert européen.
En Hongrie, en Pologne ou en Italie, ils œuvrent activement à détricoter les protections existantes au nom de la compétitivité économique.
Le risque est grand de voir se multiplier les dérogations et exemptions aux règles européennes sur le climat, isolant ces pays et compromettant l'atteinte des objectifs de neutralité carbone.
Au-delà des conséquences dramatiques pour la planète, ce sont les populations les plus vulnérables qui risquent d'en payer le prix fort, exposées à une aggravation de la précarité énergétique et des impacts du réchauffement.
**Les droits des minorités en péril**
L'extrême droite européenne représente aussi une menace pour les droits des minorités, qu'il s'agisse des personnes LGBTQIA+, des femmes, des immigrés ou des musulmans. Partout, ces partis promeuvent une vision traditionaliste et identitaire de la société, n'hésitant pas à remettre en cause des droits fondamentaux.
En Hongrie, en Pologne ou en Italie, les droits des personnes LGBTQIA+ sont attaqués, assimilés à une « idéologie du genre» et une menace pour la famille traditionnelle. Les droits des femmes sont aussi fragilisés, avec des restrictions sur l'avortement, l'opposition à l'égalité des genres et la promotion de politiques natalistes.
Quant aux minorités issues de l'immigration, elles sont la cible privilégiée de discours et mesures discriminatoires et stigmatisantes, sapant le principe d'égalité. Le risque est grand de voir se multiplier les atteintes aux libertés, fragilisant la cohésion sociale et le modèle de société inclusive et tolérante.
**Conclusion**
Le bilan de l'extrême droite au pouvoir en Europe apparaît donc particulièrement préoccupant sur les enjeux climatiques et les droits humains. Loin de proposer des réponses aux défis du 21ᵉ siècle, ces partis font le choix d'un repli nationaliste et identitaire, au détriment de l'État de droit, des libertés fondamentales et de la solidarité. Face à cette menace, une mobilisation citoyenne et politique d'ampleur s'impose pour défendre une Europe sociale, écologique et humaniste.
Sources :
[5]https://www.liberation.fr/politique/elections/quel-est-le-bilan-des-partis-dextreme-droite-au-pouvoir-en-europe-on-en-parle-avec-vous-sur-twitch-20240703_MPPSWFXIL5BJHA3WNNCFNKGHTI/
[6 ]https://www.francetvinfo.fr/politique/eelv/legislatives-2024-l-extreme-droite-mene-une-bataille-contre-l-ecologie-s-insurge-marie-toussaint-eurodeputee-eelv_6613173.html