Intelligence artificielle :
La France ouvre la voie à une surveillance
de masse en Europe
Le texte initial visait à encadrer l'utilisation de l'IA pour protéger les droits fondamentaux et les libertés publiques, mais après deux ans de négociations secrètes, la France a obtenu des exemptions majeures, notamment en invoquant la **sécurité nationale**. Un article de Disclose.ngo.
### Points clés du document :
1. **Reconnaissance faciale et surveillance de masse** :
- La France a milité pour que des technologies intrusives, comme la **reconnaissance faciale en temps réel**, soient autorisées dans l'espace public, particulièrement pour des raisons de sécurité nationale et de maintien de l'ordre.
- Ces technologies pourraient être utilisées pour surveiller des manifestations, identifier des individus sur la base de leurs émotions, ou même catégoriser leurs pensées politiques, religieuses ou sexuelles.
2. **Exemptions obtenues par la France** :
- La France a insisté pour que les questions de **sécurité nationale** et de **défense** soient exclues du cadre réglementaire de l'AI Act, permettant ainsi l'utilisation de l'IA dans des situations d'urgence justifiées.
- Elle a également obtenu que les **prisons** et les **zones frontalières** soient exclues de la définition de l'espace public, facilitant l'utilisation de systèmes de reconnaissance émotionnelle lors d'interrogatoires de migrants.
3. **Impact sur les libertés publiques** :
- Les systèmes de surveillance biométrique de masse risquent de gravement affecter les libertés de mouvement, de réunion, d'expression et la vie privée des citoyens européens.
- Des ONG et des défenseurs des droits numériques critiquent ces mesures, dénonçant un retour à des pratiques de surveillance arbitraires et potentiellement discriminatoires.
4. **Lobbying français et intérêts industriels** :
- La France a activement défendu les intérêts des industriels européens de l'IA, craignant que des régulations trop strictes n'entravent l'innovation et ne poussent les entreprises à délocaliser.
- Certains observateurs voient dans ces efforts un soutien à des entreprises françaises comme **Mistral AI**, liée à des proches du gouvernement.
5. **Conséquences pour les migrants et les manifestants**
- Les systèmes d'IA pourraient être utilisés pour évaluer la crédibilité des demandes d'asile en analysant les émotions des migrants, ou pour surveiller les manifestants portant des badges ou des pancartes associés à des mouvements considérés comme extrémistes.
### Réactions et critiques :
- Des organisations de défense des droits civiques, comme **Equinox** et **La Quadrature du Net**, dénoncent ces mesures comme une attaque contre les libertés publiques et une normalisation de la surveillance de masse.
- **Félix Tréguer**, porte-parole de La Quadrature du Net, critique l'utilisation de l'IA pour catégoriser les individus sur la base de critères arbitraires, qualifiant cela de retour à des pratiques pseudoscientifiques et potentiellement oppressives.
### Conclusion :
Le document met en lumière comment la France a influencé les négociations européennes pour affaiblir les protections contre la surveillance de masse, au nom de la sécurité nationale et de l'innovation technologique. Ces mesures risquent d'avoir des conséquences profondes sur les droits fondamentaux et les libertés publiques en Europe, en particulier pour les groupes vulnérables comme les migrants et les manifestants.
N.D.L.R
Toujours la même chose avec Micron : n'écoutez jamais ce qu'il dit, regardez ce qu'il fait. Il parle avec la bouche, mais il agit uniquement sous la pression des lobbies. Et, dans ce domaine comme dans beaucoup d'autres, ils sont très puissants.
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