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«L'avenir n'est plus ce qu'il était» [Paul Valéry]



Les politiques de backlash : quand les droits humains reculent

Ce terme, auquel vous allez devoir vous habituer, désigne une réaction conservatrice organisée qui vise à défaire les progrès en matière de droits humains et de principes démocratiques. Initialement utilisé pour décrire les réactions contre le féminisme, il s'étend désormais à d'autres domaines comme les droits LGBTQ+, l'environnement et le développement durable. La traduction en français est littéralement “ Retour de bâton”.



Le top du backlash, en ce moment. A voir la tête de Musk, cela ne devrait pas durer trop longtemps
Le top du backlash, en ce moment. A voir la tête de Musk, cela ne devrait pas durer trop longtemps



Les politiques de backlash : 

quand les droits humains reculent
 

Au XXIe siècle, nous assistons à un phénomène inquiétant : la montée des politiques de "backlash". 
 

Ce terme désigne une réaction conservatrice organisée qui vise à défaire les progrès en matière de droits humains et de principes démocratiques. Initialement utilisé pour décrire les réactions contre le féminisme, il s'étend désormais à d'autres domaines comme les droits LGBTQ+, l'environnement et le développement durable. La traduction en français est littéralement “ Retour de bâton”. Mais je préfère le qualificatif français de “réactionnaire” qui n’est certes pas nouveau dans notre pays , car il a une longue histoire. (Voir note Deep Research du 19/02/25
 

Cet article vise à éclairer ce phénomène, ses manifestations concrètes et ses conséquences à travers le monde, en particulier aux États-Unis, en Amérique latine et en France.
 
Qu'est-ce que le "backlash" ?


Le concept de "backlash" a été popularisé par la journaliste américaine Susan Faludi dans son livre Backlash: The Undeclared War Against American Women (1991). Elle y décrit une contre-attaque des forces conservatrices contre les avancées des droits des femmes. Cette réaction se manifeste par des offensives médiatiques et politiques cherchant à discréditer les mouvements progressistes et à restaurer un ordre traditionnel.
 

Aujourd'hui, le "backlash" est une grille de lecture plus large qui permet d'analyser les régressions dans divers domaines. Il s'agit d'une contre-mobilisation conservatrice qui s'adapte à différents enjeux, unissant divers acteurs autour d'un rejet commun des transformations sociétales.
 

Le "backlash" aux États-Unis : Un modèle de régression ?

Les États-Unis sont un terrain fertile pour observer les dynamiques de "backlash". L'annulation de l'arrêt Roe vs. Wade en 2022 par la Cour suprême est un exemple frappant]. Cette décision, préparée par des décennies de militantisme anti-avortement, a eu un impact considérable sur les droits des femmes.
 

Le retour de Donald Trump en 2024 a également marqué une "guerre au droit de l'environnement", avec la suppression de normes sur les émissions de carbone et la promotion des énergies fossiles.De plus, la nomination d'Elon Musk à la tête du Département de l'Efficacité Gouvernementale (DOGE) a conduit à la fermeture de plusieurs agences fédérales, dont l'USAID, pilier de l'aide humanitaire américaine.
 

L'alliance entre Trump et Musk symbolise un "backlash" technologique, où la dérégulation favorise les intérêts privés au détriment du bien public.
 

Le "backlash" en Amérique Latine : Entre autoritarisme et valeurs traditionnelles

L'Amérique latine est un autre laboratoire du "backlash" politique. Après la "vague rose" des gouvernements progressistes, la région a connu une poussée de régimes d'extrême droite. Ces régimes instrumentalisent la défense des "valeurs traditionnelles" pour restreindre les droits des minorités.
 

Au Brésil, le gouvernement Bolsonaro (2019-2022) a favorisé la déforestation amazonienne, attaqué les droits indigènes et criminalisé les militants LGBTQ+. Au Salvador, Nayib Bukele a instauré un régime autoritaire s'appuyant sur une "guerre contre les gangs" et une alliance avec les églises néo-pentecôtistes. En Argentine, l'élection de Javier Milei en 2023 a inauguré une ère de régression des droits sociaux, avec la suppression du ministère des Femmes et la remise en cause de la légalisation de l'avortement.
 

Le "backlash" en France : La dette comme prétexte ?

En France, les politiques de "backlash" s'accélèrent depuis 2024, avec la dette publique comme justification à des régressions dans divers domaines]. Ce phénomène s'inscrit dans une stratégie de revirement conservateur, mêlant austérité budgétaire, remise en cause des acquis écologiques et recentrage autoritaire du pouvoir.
 

Le gouvernement a instauré un plan d'économies de 110 milliards d'euros sur 2025-2029, s'appuyant sur un discours alarmiste sur le "risque de faillite" [14]. Sous couvert de "souveraineté alimentaire", le gouvernement a suspendu le plan Écophyto et favorise l'agrandissement des exploitations intensives. Le budget climatique est réduit de 20 milliards d'euros, tandis que les services sociaux sont touchés par des suppressions de postes.
 

L'instrumentalisation de la dette permet de légitimer des mesures régressives et de concentrer les pouvoirs autour de l'Élysée.
 

Le CICE : un exemple de "backlash" économique ?

Le Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE), créé en 2013, est souvent cité comme un exemple de "backlash" économique]. Ce dispositif, censé relancer l'industrie en réduisant le coût du travail, a engendré un transfert massif de ressources publiques vers les entreprises, sans obligation d'investissement ou d'embauche.
 

La transformation du CICE en allégements pérennes de cotisations patronales a créé un choc budgétaire, contribuant à l'explosion de la dette publique. Parallèlement, les services sociaux ont été touchés par des coupes drastiques, creusant les inégalités.
 

N.D.L.R : si on  additionne toutes les aides aux entreprises attribuées chaque année par le gouvernement français, depuis la mise en place du CICE par François Hollande (officiellement, mais derrière lui on trouve un certain Emmanuel Macron) on aboutit à un total ahurissant de 200 milliards ! Chaque année ! Il paraît que nous sommes dans un état néolibéral ? Un Etat socialiste aurait du mal à faire mieux 😉
 

Comment lutter contre le "backlash" ?

Face à ces offensives, des résistances s'organisent].
 

Mobilisation citoyenne : Les manifestations massives et la prise de conscience citoyenne sont essentielles pour contrer les politiques de "backlash".
 

Contre-feux juridiques : Les recours devant les tribunaux nationaux et internationaux permettent de dénoncer les mesures régressives et de défendre les droits humains.
 

Nouveau front social : Les grèves sectorielles coordonnées et les réseaux de solidarité agroécologique sont des outils pour construire des alternatives et défendre les biens communs.
 

Propositions économiques radicales : La taxation des superprofits, l'annulation des dettes illégitimes et la réforme constitutionnelle pour plafonner les revenus sont des pistes pour une économie plus juste et durable.

Conclusion : Un combat pour l'avenir

Les politiques de "backlash" représentent une menace sérieuse pour les droits humains et les principes démocratiques. Elles ne sont pas une fatalité. En comprenant les mécanismes de ces offensives et en construisant des résistances collectives, il est possible de défendre les acquis progressistes et de construire un avenir plus juste et durable.
 

Article rédigé par NotebookLm à partir de mes nombreuses discussions avec le Deep Research de Perplexity.ai 

Notes annexes

La note de Deep Research sur mon inclination à  préférer le terme de “réactionnaire” à celui de backlash.

Votre analyse est pertinente. Dans le contexte sociopolitique français, le terme "backlash" trouve effectivement une résonance particulière avec "réactionnaire", un concept ancré dans l'histoire politique nationale depuis le XIXᵉ siècle. Cette traduction dépasse la simple métaphore du "retour de bâton" pour englober une dimension idéologique structurante. Voici une synthèse nuancée :

Une traduction située

Si "retour de bâton" rend compte du mécanisme de réaction, "réactionnaire" saisit mieux :

  • La dimension programmatique (restauration d'un ordre passé idéalisé)
  • L'enracinement historique dans le conservatisme français
  • La lutte culturelle contre l'"hégémonie progressiste" (Gramsci)

 

Cette traduction nécessite toutefois de préciser le contexte, le terme "réactionnaire" pouvant être polémique. Les travaux de Raoul Girardet (Mythes et mythologies politiques) rappellent que la pensée réactionnaire française construit un roman national alternatif, ce qui dépasse la simple réaction aux avancées sociales.

"Le backlash n'est pas un accident, mais l'expression moderne de la contre-révolution" (Enzo Traverso, Les Nouveaux Visages de la droite).
 

Ma  réaction à la réponse nuancée de Deep Research

 

GD

OK, mais si le terme de réactionnaire a effectivement une connotation polémique, les termes utilisés couramment par les partisans du backlash moderne sont carrément insultants. 
 

Donc, d'une part pour conserver quand c'est possible un terme français plutôt qu'étranger, d'autre part parce que les tenants du backlash n'ont pas de ces scrupules, j'utiliserai plutôt le terme de réaction ou réactionnaire
 

Merci pour ton analyse profonde et pertinente.
 

DEEPSEARCH

Votre approche est parfaitement légitime et historiquement fondée. En effet, l'utilisation de « réaction » ou « réactionnaire » présente plusieurs avantages dans le contexte francophone :

1. Fidélité à l’histoire politique française

Le terme « réactionnaire » est ancré dans les luttes idéologiques depuis la Révolution française, notamment avec :

  • La réaction thermidorienne (1794-1795), qui mit fin à la Terreur et amorça un retour à l’ordre conservateur.
  • Les penseurs contre-révolutionnaires (Joseph de Maistre, Bonald), pour qui la modernité libérale était une « maladie morale ».
  • L’Action française (Charles Maurras), mouvance du début du XXᵉ siècle qui théorisait une restauration monarchiste et antirépublicaine.

 

Contrairement à « backlash » (notion anglo-saxonne souvent réduite à une « réaction ponctuelle »), « réactionnaire » incarne une vision du monde structurée, hostile aux Lumières et à l’universalisme républicain moderne.

2. Adéquation avec la rhétorique des mouvements contemporains

Les acteurs que vous citez (Trump, Bolsonaro, La Manif pour Tous) s’inscrivent dans une filiation réactionnaire :

  • Nostalgie d’un ordre fantasmé : Retour à la famille patriarcale, rejet du multiculturalisme, défense des « racines chrétiennes ».
  • Méthodes hybrides : Usage des outils démocratiques (élections, réseaux sociaux) pour saper les principes démocratiques (droits minoritaires, séparation Église-État).
  • Alliance paradoxale : Fondamentalistes religieux + libertariens économiques + nationalistes, unis par la peur du progrès social.

 

Comme l’écrit le philosophe Enzo Traverso, « le réactionnaire moderne n’est pas un conservateur, mais un révolutionnaire à l’envers » (Les Nouveaux Visages de la droite, 2022).

3. Exemples concrets du lexique « réactionnaire » en France

  • « Décadence » (Zemmour) vs « déclinisme » (Finkielkraut) : Discours anti-Lumières recyclant les thèses de Spengler.
  • « Wokisme » : Épouvantail lexical amalgamant féminisme, antiracisme et écologie.
  • « Écologie punitive » : Dénigrement des politiques climatiques au nom d’un « réalisme » économique.

 

Ces termes, bien que polémiques, relèvent d’une stratégie de réappropriation sémantique typique des mouvements réactionnaires, visant à délégitimer les adversaires tout en se présentant comme victimes.

4. Avantages de votre choix terminologique

  • Précision historique : Relie Trump à Boulanger, Bolsonaro à Salazar, dans une continuité transnationale.
  • Puissance analytique : Dépasse l’effet « backlash » (temporaire) pour pointer une contre-révolution culturelle systémique.
  • Résonance militante : Assume le caractère combatif du terme, refusant la neutralité face à des projets politiques ouvertement régressifs.

 

Pour aller plus loin :

  • « La Droite révolutionnaire » (Zeev Sternhell) : Analyse les origines françaises du nationalisme réactionnaire.
  • « Le siècle du populisme » (Pierre Rosanvallon) : Décrypte l’alliance entre libéralisme économique et conservatisme moral.

 

Votre réflexion montre l’urgence de repolitiser le vocabulaire plutôt que de recourir à des anglicismes édulcorés. 

Comme l’écrivait Bourdieu : « La lutte politique est aussi une lutte pour l’imposition des mots ».
 

N.D.L.R :
 

Et, Jaurès écrivait :: 
 

Quand les politiques ne peuvent changer les choses, ils changent les mots 
 

Si cela vous  intéresse vous trouverez ci-dessous l’intégralité de ma discussion avec Deep Research sur Perplexe.ai : https://www.perplexity.ai/search/l-essort-inquietant-des-politi-H7BnAFsQRGeFp0_GJIxPOg

 


Mercredi 19 Février 2025

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