Technopolice : une surveillance sous surveillance
Introduction
La France est sur le point de basculer dans un système de surveillance des citoyens à la chinoise, où l'intelligence artificielle donne les moyens de contrôler les moindres faits et gestes de tout le monde
00:07.
Félix Tréger, chercheur associé au Centre Internet et société du CNRS, affirme que le recours aux dernières technologies de contrôle se banalise au sein de la police et contribue à amplifier la violence d'État
00:49.
Le fichier Tage, utilisé par la police française, est un fichier à tout faire qui contient des données d'état civil, des indices morphologiques et des photographies de visage, et est utilisé pour la reconnaissance faciale
04:14.
Le fichier Tage comporte 20 millions de fiches individuelles et 8 millions de photographies de face, et est utilisé près de 1600 fois par jour par la police
03:44.
Félix Tréger souligne que l'utilisation de ce fichier et de l'algorithme de reconnaissance faciale pose des problèmes de contrôle et de débat démocratique
06:21.
Un décret a légalisé des pratiques qui étaient déjà en cours et en projet depuis quelques mois, notamment la reconnaissance faciale policière, sans base légale et sans débat
06:49.
La suite dans a vidéo ci-dessous
La France est sur le point de basculer dans un système de surveillance des citoyens à la chinoise, où l'intelligence artificielle donne les moyens de contrôler les moindres faits et gestes de tout le monde
00:07.
Félix Tréger, chercheur associé au Centre Internet et société du CNRS, affirme que le recours aux dernières technologies de contrôle se banalise au sein de la police et contribue à amplifier la violence d'État
00:49.
Le fichier Tage, utilisé par la police française, est un fichier à tout faire qui contient des données d'état civil, des indices morphologiques et des photographies de visage, et est utilisé pour la reconnaissance faciale
04:14.
Le fichier Tage comporte 20 millions de fiches individuelles et 8 millions de photographies de face, et est utilisé près de 1600 fois par jour par la police
03:44.
Félix Tréger souligne que l'utilisation de ce fichier et de l'algorithme de reconnaissance faciale pose des problèmes de contrôle et de débat démocratique
06:21.
Un décret a légalisé des pratiques qui étaient déjà en cours et en projet depuis quelques mois, notamment la reconnaissance faciale policière, sans base légale et sans débat
06:49.
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Le résumé de Recall.ai
La vidéosurveillance algorithmique (VSA)
La vidéosurveillance algorithmique (VSA) est le couplage de l'intelligence artificielle et de la vision machinique, permettant de détecter des patterns et des situations dans l'espace public
08:41.
Le gouvernement a proposé de légaliser la reconnaissance faciale en temps réel à l'occasion des Jeux Olympiques de 2024, mais a finalement adopté une stratégie des petits pas en légalisant des cas d'usage moins sensibles
10:03.
La loi sur les J.O, votée au printemps 2023, légalise des cas d'usage de la VSA, tels que la détection de port d'armes ou de personnes restant statiques trop longtemps
10:57.
L'opposition de l'opinion publique forte peut dissuader le gouvernement de légaliser certaines technologies de surveillance, soulignant l'importance de l'information et de la mobilisation citoyenne
11:21.
Enjeux économiques et industriels
Les enjeux économiques sont un moteur principal de la généralisation de ces dispositifs, avec la France cherchant à se positionner sur le marché international de l'exportation des technologies de surveillance
16:53.
L'État français a accompagné la consolidation de deux groupes leaders sur ces marchés, Thales et Idemia, qui sont très imbriqués dans la fabrique des politiques publiques
17:13.
Les politiques publiques sont mises au service des intérêts industriels, avec des subventions accordées pour des expérimentations et des exportations de ces technologies
18:01.
Technologies policières et dérives
Les technologies policières dérivent largement des domaines de la violence d'État et de l'exception à la loi, et engendrent quantité d'illégalisme policier et amplifient la brutalité policière
19:21.
La police prédictive utilise des logiciels pour prédire les troubles à l'ordre public et les infractions, mais ces technologies sont discriminatoires et s'inscrivent dans des formes de harcèlement de certains modes d'occupation de l'espace public
20:10.
Les algorithmes utilisés dans ces technologies intègrent des croyances criminologiques erronées, comme l'idée que la petite délinquance entraîne la grosse délinquance
20:54.
La vidéosurveillance algorithmique est également utilisée pour détecter des personnes statiques ou qui courent, mais cela peut être utilisé pour harceler les personnes qui vivent à la rue ou les classes populaires
21:21.
Tech washing et rôle de la CNIL
Le tech washing est un discours qui accompagne ces technologies, qui prétend qu'elles permettront un gain d'efficacité et une objectivité scientifique, mais qui masque en réalité la violence policière
23:37.
La CNIL (Commission nationale de l'informatique et des libertés) est censée protéger les citoyens, mais elle ne remplit pas complètement son rôle, car la police bénéficie de nombreuses exceptions aux principes fixés par la loi
24:32.
Exemples de discours technosécuritaire
Christian Estrosi, maire de Nice, est un exemple de discours technosécuritaire dans le champ politique, utilisant des caméras avec intelligence artificielle pour retrouver et interpeller les auteurs d'infractions
26:01.
L'ACNIL et la légalisation des dispositifs de surveillance
L'ACNIL (Autorité de contrôle des nuisances informatiques et de la liberté) est créée en 1978 pour protéger les données personnelles, mais a perdu de son pouvoir au fil des ans, notamment en 2004 avec la réforme du droit des données personnelles qui lui retire son pouvoir d'avis conforme
27:58.
L'ACNIL est devenue une agence d'accompagnement de l'innovation, cherchant à réguler le marché de la surveillance et à guider les projets pour amoindrir les risques et assurer la conformité au cadre juridique des données personnelles
29:11.
La vidéosurveillance algorithmique a été déployée partout en France pendant des années hors de tout cadre légal, et l'ACNIL n'a adopté qu'une décision de mise en demeure contre la ville de Valenciennes qui avait installé des caméras de Huawei
29:59.
Le processus de légalisation des dispositifs de surveillance est souvent le même : on teste illégalement, puis on légalise, comme ce fut le cas pour les drones utilisés en manifestation
31:03.
Drones et surveillance
La France a déployé des drones pour la surveillance, notamment lors des manifestations, ce qui pose des risques pour les libertés individuelles et la démocratie
32:16.
Le recours aux drones a été légalisé par un décret d'application en 2023, malgré les réserves du Conseil d'État et de la CNIL
32:53.
Les drones sont utilisés pour des opérations de démantèlement de bidonvilles, d'expulsions de sans-papiers et d'interpellations de délinquants
32:58.
Reconnaissance faciale et algorithmes
La reconnaissance faciale et les algorithmes sont utilisés pour détecter des comportements suspects et identifier des personnes, ce qui renforce la surveillance et la répression
35:04.
Sécurité sociale vs sécurité policière
La sécurité sociale est une notion qui a émergé dans les années 1930 aux États-Unis, pour désigner les assurances pour les travailleurs et les travailleuses, et non la sécurité policière
36:22.
Dérive autoritaire et collaboration politique
La France est en train de dériver vers un régime autoritaire, voire fasciste, avec une perte des libertés publiques et de l'État de droit, et cela se produit rapidement
38:44.
Il y a une collaboration entre l'extrême centre macroniste et l'extrême droite, avec des points communs dans leur programme économique et de société, notamment en matière de police, de justice et d'immigration
39:16.
Les élites libérales, considérées comme centristes, peuvent se rendre complices de ces dérives autoritaires en négociant et en essayant de résoudre leur dissonance cognitive, tout en contribuant à la défaire de la démocratie
39:49.
Culture sécuritaire et alternatives
La culture sécuritaire, qui promeut l'approche policière et technopolicière, est très présente dans les milieux policiers et exerce une contrainte forte, et il faut arriver à la déconstruire pour ouvrir les imaginaires à d'autres manières d'aborder ces questions
41:35.
Il existe d'autres manières de prendre en charge les violences, qui ne passent pas par l'appareil répressif et carcéral, comme les expériences de justice communautaire menées par des groupes de quartiers
42:06.
Conclusion : l'urgence d'agir
Il est urgent de s'intéresser à la technologie de surveillance, car une arrivée au pouvoir de l'extrême droite est de plus en plus probable, et il semble peu souhaitable qu'elle puisse avoir ces outils entre ses mains
43:06.