Lorsque, quelques semaines plus tard, on l’interrogea sur sa réaction à son diagnostic, il dit : « Tout ce qui a un début doit aussi avoir une fin. » Lorsqu’il mourut à l’âge de 88 ans, il était dans la phase la plus fructueuse de sa carrière scientifique.
Coluche fut moins élégant lorsqu’il déclara : « Si vous ne vouliez pas mourir, il ne fallait pas naître ! Avec le préservatif Nestor, je ne suis pas né, je ne suis pas mort ! ». Mais son humour cachait, comme souvent, une profonde sagesse.
Ma grand-mère, qui vécut jusqu’à 98 ans, disait souvent que la décennie de ses 80 ans avait été une des plus intenses de sa vie. Elle racontait qu’elle avait ressenti, non pas un rétrécissement, mais un développement de sa vie intérieure et de ses perceptions. A 80 ans, vous avez une longue expérience de la vie : pas seulement de votre vie, mais aussi de la vie des autres. Vous avez vu des triomphes et des tragédies, des victoires et des défaites, des révolutions et des guerres, de grandes réussites et de grandes catastrophes. Vous avez vu des théories s’imposer, puis être renversées par la réalité des faits. Vous êtes plus conscient de la fragilité des choses, et plus ému devant la beauté, la fragilité, l’innocence. A 80 ans, vous pouvez regarder les événements de loin et mettre l’Histoire en perspective d’une façon qui n’est pas possible plus tôt. Vous pouvez imaginer, sentir dans vos os, ce qu’est un siècle, chose impossible à 40 ou même 60 ans.
Je ne considère pas la vieillesse comme une période plus triste qu’il faut endurer, mais comme un temps de liberté, où vous êtes libéré des urgences souvent factices que vous vous étiez imposées dans votre jeunesse. Vous êtes libre d’explorer ce qu’il vous plaît, et de ré-explorer les pensées, les sentiments et les événements qui ont fait votre vie.
On pense souvent, enfin, que les personnes âgées deviennent acariâtres, difficiles à vivre. En ce qui me concerne, je n’ai pas souvent constaté de bouleversement de caractère chez les personnes qui prenaient de l’âge autour de moi. Je dirais plutôt que les tendances naturelles s’affirment, deviennent plus nettes, et c’est pourquoi les défauts, plus évidents, deviennent pour l’entourage plus difficiles à ignorer, et donc à supporter. Une mère angoissée pour ses enfants sera encore plus inquiète pour ses petits enfants. Un homme égocentrique à 30 ans peut sombrer dans un égoïsme extrême à 80.
Mais cela est vrai également des qualités. La plupart des fondations philanthropiques devraient fermer si tout le monde mourait avant 75 ans. C’est autour de cet âge là en effet que l’on commence à donner une part significative de ce que l’on possède. Même si, toute votre vie, vous avez essayé de vous convaincre que la valeur de l’argent, utilisé exclusivement pour soi et ses plaisirs, n’est pas si grande, ce n’est en général qu’en approchant de 80 ans que la chose devient une réalité, que l’on met en pratique ses principes ! On réalise que les autres ont peut-être plus besoin de cet argent (ces « autres » pouvant être bien sûr ses propres enfants) ou qu’il est possible de faire de grandes choses avec, en le consacrant à une œuvre. Avant l’invention de la Sécurité Sociale, de l’Éducation nationale et du Ministère de la Culture, d’innombrables mécènes ont fondé des hôpitaux, des orphelinats, des écoles, soutenu des artistes, ou bien sûr bâti des églises, et ce sont d’ailleurs souvent ce qui nous reste de ces monuments qui sont la principale attraction des touristes d’aujourd’hui. Mais hier comme aujourd’hui, les grands mécènes n’étaient généralement pas de parents de trente ou quarante ans, empêtrés dans le remboursement de leur prêt et l’éducation de leurs enfants. C’était des personnes âgées, généreuses, sages… et sans doute heureuses.
Je suis impatient d’avoir 80 ans…
Jean-Marc Dupuis
Santé Nature Innovation
Coluche fut moins élégant lorsqu’il déclara : « Si vous ne vouliez pas mourir, il ne fallait pas naître ! Avec le préservatif Nestor, je ne suis pas né, je ne suis pas mort ! ». Mais son humour cachait, comme souvent, une profonde sagesse.
Ma grand-mère, qui vécut jusqu’à 98 ans, disait souvent que la décennie de ses 80 ans avait été une des plus intenses de sa vie. Elle racontait qu’elle avait ressenti, non pas un rétrécissement, mais un développement de sa vie intérieure et de ses perceptions. A 80 ans, vous avez une longue expérience de la vie : pas seulement de votre vie, mais aussi de la vie des autres. Vous avez vu des triomphes et des tragédies, des victoires et des défaites, des révolutions et des guerres, de grandes réussites et de grandes catastrophes. Vous avez vu des théories s’imposer, puis être renversées par la réalité des faits. Vous êtes plus conscient de la fragilité des choses, et plus ému devant la beauté, la fragilité, l’innocence. A 80 ans, vous pouvez regarder les événements de loin et mettre l’Histoire en perspective d’une façon qui n’est pas possible plus tôt. Vous pouvez imaginer, sentir dans vos os, ce qu’est un siècle, chose impossible à 40 ou même 60 ans.
Je ne considère pas la vieillesse comme une période plus triste qu’il faut endurer, mais comme un temps de liberté, où vous êtes libéré des urgences souvent factices que vous vous étiez imposées dans votre jeunesse. Vous êtes libre d’explorer ce qu’il vous plaît, et de ré-explorer les pensées, les sentiments et les événements qui ont fait votre vie.
On pense souvent, enfin, que les personnes âgées deviennent acariâtres, difficiles à vivre. En ce qui me concerne, je n’ai pas souvent constaté de bouleversement de caractère chez les personnes qui prenaient de l’âge autour de moi. Je dirais plutôt que les tendances naturelles s’affirment, deviennent plus nettes, et c’est pourquoi les défauts, plus évidents, deviennent pour l’entourage plus difficiles à ignorer, et donc à supporter. Une mère angoissée pour ses enfants sera encore plus inquiète pour ses petits enfants. Un homme égocentrique à 30 ans peut sombrer dans un égoïsme extrême à 80.
Mais cela est vrai également des qualités. La plupart des fondations philanthropiques devraient fermer si tout le monde mourait avant 75 ans. C’est autour de cet âge là en effet que l’on commence à donner une part significative de ce que l’on possède. Même si, toute votre vie, vous avez essayé de vous convaincre que la valeur de l’argent, utilisé exclusivement pour soi et ses plaisirs, n’est pas si grande, ce n’est en général qu’en approchant de 80 ans que la chose devient une réalité, que l’on met en pratique ses principes ! On réalise que les autres ont peut-être plus besoin de cet argent (ces « autres » pouvant être bien sûr ses propres enfants) ou qu’il est possible de faire de grandes choses avec, en le consacrant à une œuvre. Avant l’invention de la Sécurité Sociale, de l’Éducation nationale et du Ministère de la Culture, d’innombrables mécènes ont fondé des hôpitaux, des orphelinats, des écoles, soutenu des artistes, ou bien sûr bâti des églises, et ce sont d’ailleurs souvent ce qui nous reste de ces monuments qui sont la principale attraction des touristes d’aujourd’hui. Mais hier comme aujourd’hui, les grands mécènes n’étaient généralement pas de parents de trente ou quarante ans, empêtrés dans le remboursement de leur prêt et l’éducation de leurs enfants. C’était des personnes âgées, généreuses, sages… et sans doute heureuses.
Je suis impatient d’avoir 80 ans…
Jean-Marc Dupuis
Santé Nature Innovation
N.D.L.R
Je suis tout à fait d'accord avec ce qu'écrit Jean-Marc Dupuis.
Je vais avoir 70 ans cette année et je l'avoue, j'étais impatient d'avoir 70 ans. L'année prochaine mon objectif passera à 80 ans.
Bien entendu, pour en arriver là il faut, de longues années durant et même tout le long de notre vie, se préparer une vieillesse heureuse.
Pour cela quelques conditions sont évidemment nécessaires :
Avant tout, la santé ! Comme dit la sagesse populaire. Sauf que nous savons maintenant, et beaucoup l'ont prouvé, que la santé, pour la plupart des humains, n'est pas un don de Dieu, mais un travail de tous les instants. surtout en vieillissant. Je ne reviens pas là dessus, vous trouverez à la rubrique Santé de ce site, quantité d'articles sur la meilleure façon de vieillir.
S'il y a une chose à retenir dans toute la philosophie du monde c'est ce qui était écrit sur le fronton du temps de Delphes, que Socrate a repris par la suite : « Connais-toi, toi-même ». Si, passé un certain âge, on ne se connaît pas encore parfaitement il sera difficile de vieillir sereinement. Ce qui n'exclut surtout pas le changement, à condition qu'il soit voulu et non subit. En effet, pour avoir quelque chance de changer, encore faut-il être parfaitement conscient de ce qu'on était avant. Il n'y a que les cons, et les mourants, qui ne changent pas.
Par exemple, si vous subissez votre mariage, vous en mourrez. Personnellement, j'ai été marié deux fois quinze ans et célibataire depuis bientôt 20 ans. Je savais, avant de me marier, que je n'étais pas fait pour le mariage. Et surtout que le mariage n'est pas fait pour nous. Pour les dieux, qui sont éternels par définition, peut-être, mais pas pour les simples mortels que nous sommes. Je l'ai tout de même fait deux fois. Je ne regrette rien. Pour apprécier pleinement le célibat il faut avoir bien connu le mariage. Par ailleurs certains hommes, heureusement pour vous les femmes, presque tous les hommes sont incapables de vivre seuls et d'être heureux. D'autres, dont je suis, sont parfaitement heureux dans le célibat. En revanche, certains aiment être malheureux. D'autres encore n'ont jamais « tué » leur mère et sont incapables de vivre sans une femme à leur côté. On les reconnaît facilement, ils sont obsédés par les seins. Il vaut mieux savoir très vite dans quel camp on se trouve, si on ne veut pas faire de sa vieillesse une vallée de larmes.
A ces deux conditions, il faut ajouter évidemment une situation financière correcte. Ce qui, par les temps qui courent n'est pas évident. Mais cela aussi peut se résoudre… en s'expatriant, et en allant vivre dans un pays, de préférence ensoleillé, où la vie est moins chère. Il n'y a que l'embarras du choix. Bien entendu, si on est attaché à son terroir, à ses habitudes, à sa langue maternelle, etc. on se condamne à y rester. Mais dans quelles conditions… Partir, c'est mourir un peu, mais dans certains cas, rester c'est mourir très vite. Et surtout très mal. Avec une retraite autour du Smic, ce qui est la moyenne en France, on vivra très mal au pays mais correctement dans beaucoup d'autres pays. Lointains, évidemment. Comme toujours, c'est un choix, mais le bonheur est réservé à ceux qui ont pris la peine d'examiner les choix possibles et ont choisi le meilleur, en fonction de leur connaissance d'eux-mêmes. Là encore, le bonheur n'est pas un don tombé du ciel, mais quelque chose que l'on doit gagner de haute lutte. Et constamment, car rien n'est plus fragile que le bonheur.
En ce qui me concerne, je vous l'assure : «Il fait bon vieillir. Être jeune, c'était tuant» Hjalmar Soderberg
Si cela peut vous intéresser vous trouverez à cette adresse quelques citations amusantes sur la vieillesse :
Je suis tout à fait d'accord avec ce qu'écrit Jean-Marc Dupuis.
Je vais avoir 70 ans cette année et je l'avoue, j'étais impatient d'avoir 70 ans. L'année prochaine mon objectif passera à 80 ans.
Bien entendu, pour en arriver là il faut, de longues années durant et même tout le long de notre vie, se préparer une vieillesse heureuse.
Pour cela quelques conditions sont évidemment nécessaires :
Avant tout, la santé ! Comme dit la sagesse populaire. Sauf que nous savons maintenant, et beaucoup l'ont prouvé, que la santé, pour la plupart des humains, n'est pas un don de Dieu, mais un travail de tous les instants. surtout en vieillissant. Je ne reviens pas là dessus, vous trouverez à la rubrique Santé de ce site, quantité d'articles sur la meilleure façon de vieillir.
S'il y a une chose à retenir dans toute la philosophie du monde c'est ce qui était écrit sur le fronton du temps de Delphes, que Socrate a repris par la suite : « Connais-toi, toi-même ». Si, passé un certain âge, on ne se connaît pas encore parfaitement il sera difficile de vieillir sereinement. Ce qui n'exclut surtout pas le changement, à condition qu'il soit voulu et non subit. En effet, pour avoir quelque chance de changer, encore faut-il être parfaitement conscient de ce qu'on était avant. Il n'y a que les cons, et les mourants, qui ne changent pas.
Par exemple, si vous subissez votre mariage, vous en mourrez. Personnellement, j'ai été marié deux fois quinze ans et célibataire depuis bientôt 20 ans. Je savais, avant de me marier, que je n'étais pas fait pour le mariage. Et surtout que le mariage n'est pas fait pour nous. Pour les dieux, qui sont éternels par définition, peut-être, mais pas pour les simples mortels que nous sommes. Je l'ai tout de même fait deux fois. Je ne regrette rien. Pour apprécier pleinement le célibat il faut avoir bien connu le mariage. Par ailleurs certains hommes, heureusement pour vous les femmes, presque tous les hommes sont incapables de vivre seuls et d'être heureux. D'autres, dont je suis, sont parfaitement heureux dans le célibat. En revanche, certains aiment être malheureux. D'autres encore n'ont jamais « tué » leur mère et sont incapables de vivre sans une femme à leur côté. On les reconnaît facilement, ils sont obsédés par les seins. Il vaut mieux savoir très vite dans quel camp on se trouve, si on ne veut pas faire de sa vieillesse une vallée de larmes.
A ces deux conditions, il faut ajouter évidemment une situation financière correcte. Ce qui, par les temps qui courent n'est pas évident. Mais cela aussi peut se résoudre… en s'expatriant, et en allant vivre dans un pays, de préférence ensoleillé, où la vie est moins chère. Il n'y a que l'embarras du choix. Bien entendu, si on est attaché à son terroir, à ses habitudes, à sa langue maternelle, etc. on se condamne à y rester. Mais dans quelles conditions… Partir, c'est mourir un peu, mais dans certains cas, rester c'est mourir très vite. Et surtout très mal. Avec une retraite autour du Smic, ce qui est la moyenne en France, on vivra très mal au pays mais correctement dans beaucoup d'autres pays. Lointains, évidemment. Comme toujours, c'est un choix, mais le bonheur est réservé à ceux qui ont pris la peine d'examiner les choix possibles et ont choisi le meilleur, en fonction de leur connaissance d'eux-mêmes. Là encore, le bonheur n'est pas un don tombé du ciel, mais quelque chose que l'on doit gagner de haute lutte. Et constamment, car rien n'est plus fragile que le bonheur.
En ce qui me concerne, je vous l'assure : «Il fait bon vieillir. Être jeune, c'était tuant» Hjalmar Soderberg
Si cela peut vous intéresser vous trouverez à cette adresse quelques citations amusantes sur la vieillesse :