Définition : les biais cognitifs sont des tendances à penser d'une manière qui dévie des normes de la rationalité ou de la prise de décision objective. Ce sont des raccourcis mentaux, des règles empiriques, des illusions d'optique de notre cerveau qui nous font dévier, souvent inconsciemment, des chemins rationnels de la pensée.
Par exemple, si je vous demande d'évaluer le résultat du lancer de deux dés équitables, la réponse objective est que chaque résultat (de 2 à 12) a une probabilité égale d'un sixième. Intuitivement, vous surestimerez la probabilité de faire 7, parce que c'est le résultat moyen qui vous vient facilement à l'esprit. C'est le biais de disponibilité.
Autre biais amusant : la mouche peinte dans les urinoirs. La plupart des hommes auront tendance à viser la mouche. Ce qui facilitera grandement la tâche de celles qui nettoient ces lieux. Vous savez mesdames ce qui vous reste à faire 😉
Où trouvent-ils leur origine ?
Ces biais cognitifs sont le résultat de milliers d'années d'évolution où notre cerveau a développé des raccourcis mentaux utiles pour survivre rapidement à des menaces, même si ces mêmes raccourcis nous trompent parfois aujourd'hui. Par exemple, nous accordons beaucoup d'importance aux premières informations reçues car dans la nature, traiter en priorité les bruits et mouvements était vital. C'est ce qui conduit au biais d'ancrage.
De même, nous avons une confiance excessive en notre intuition car celle-ci nous a souvent bien guidés. Nous préférons écouter nos ressentis plutôt que les statistiques froides, ce qui cause le biais de confirmation par exemple.
Enfin, nous sommes économes de l'effort mental et préférons utiliser des règles pratiques plutôt que tout remettre en question à chaque fois, d'où des biais comme celui de statuquo.
Impact dans la vie quotidienne
Les biais cognitifs affectent de nombreux domaines de la vie quotidienne. En voici quelques exemples :
Consommation : le marketing exploite nos biais par des prix du type 19.99 €, des échantillons gratuits, le placement des produits en rayons, etc.
Santé : on accorde trop d'importance à une expérience négative récente avec un médicament plutôt qu'à ses bienfaits statistiques à long terme.
Politique : on cherche et interprète l'information de façon à confirmer nos opinions pré-existantes. On accorde trop d'importance aux scandales récents.
Finances : on vend trop tôt les actions qui ont performé mais on garde trop longtemps celles qui sous-performent, par peur de regretter.
Relations sociales : on accorde trop d'importance aux traits de personnalité qui nous plaisent chez une personne plutôt qu'à l'ensemble de sa personnalité.
Comment s'en prémunir ?
Prendre conscience de ses biais cognitifs est un premier pas essentiel. Ensuite, on peut mettre en place des garde-fous : bien s'informer des statistiques avant de prendre une décision, solliciter des avis contradictoires, réfléchir aux conséquences durables, et se méfier de ses intuitions trompeuses.
Certains biais peuvent même être exploités positivement, par exemple, en fixant par défaut le don d'organes sur les cartes vitales, sachant que les gens gardent souvent l'option par défaut.
Bien que difficiles à éliminer, comprendre les biais cognitifs permet de renforcer notre esprit critique et d'améliorer la qualité de nos décisions. C'est une clé vers une meilleure connaissance de soi et une pensée plus rationnelle. Alors, prêts à remettre en question votre jugement ?
N.D.LR
Les deux seuls biais que je connaissais étaient celui de la mouche dans les toilettes et celui des prix en mode “,99”.
Pour celui de la mouche, je suis célibataire depuis 25 ans et je fais moi-même le ménage dans mon appartement. Donc, je n’ai pas besoin d’une mouche pour viser correctement 😉
Pour celui du “,99”, depuis très longtemps j’ai habitué mon esprit à systématiquement arrondir au nombre supérieur : quand on me montre 199,99 € je vois 200 € et surtout, je retiens 200 €. Très efficace.
Concernant tous les “nudges” et autres saletés du marketing présents dans la publicité à la télé, ou à la radio, depuis cinquante ans, chaque fois qu’une pub démarre… je coupe le son. Les panneaux 4×4 à l’extérieur, je détourne immédiatement le regard. C’est radical.
Voir ici ce que je pense de la pub
Et, ici ce que je pense de la télé
Pour aller plus loin sur les biais cognitifs qui nous assaillent en permanence lire le PDF joint à cet article, élaboré avec l'aide de Claude, mon I.A préférée.