Science & santé | Par Jeremy A. Greene, traduit par Alexandre Lassalle
Les fabricants de génériques devaient permettre la baisse du prix des traitements. Mais certains d’entre eux sont en réalité devenus les nouveaux super méchants de l’industrie pharmaceutique.
Il y a quelques mois, j’ai traité une patiente pour un cas d’oxyurose, une infestation parasitaire touchant près de 400 millions d’êtres humains dans le monde, dont 40 millions aux États-Unis. Cette parasitose peut se rencontrer dans les quartiers de la classe moyenne. Elle est cependant plus répandue dans les zones urbaines défavorisées, comme par exemple dans ces ensembles de logements sociaux qui font face à la clinique d’East Baltimore où je travaille et dans lesquels de nombreuses personnes survivent tant bien que mal avec moins de 2$ par jour.
150 dollars le comprimé
Le diagnostic lui-même était relativement simple à établir, et bien que ma patiente n’ait pas d’assurance, je l’ai envoyée à la pharmacie, persuadé que le médicament dont elle avait besoin, l’albendazole, ne lui coûterait que quelques dollars. Après tout, cette molécule avait été mise sur le marché en 1971. Et, dans les années 1980, son prix était si bas et son usage si fréquent que l’Organisation mondiale de la Santé avait ajouté ce traitement efficace, facilement accessible et coûtant à peine quelques centimes par comprimé à sa liste des médicaments essentiels. Mais une heure plus tard, ma patiente revient en m’expliquant que les comprimés sont trop chers pour elle.
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N.D.L.R
A mon avis, le problème est que l'on puisse acheter l'exclusivité d'un médicament générique tombé dans le domaine public. Que ce soit possible aux Etats-Unis ne m'étonne pas plus que ça. Tout est possible là-bas, avec de l'argent.
Mais si c'est possible aussi en France, c'est très grave ! Le médicament générique est fait pour faire faire des économies à la Sécu, mais aussi, et peut être surtout, aux usagers !