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Violente charge contre les «mandarins» des hôpitaux
Par le figaro.fr, AFP, AP, Reuters Agences - le 29/03/2012
Dans Le Livre noir des médecins stars , la journaliste Odile Plichon dénonce la proportion démesurée que prend l'activité privée de certains grands pontes au sein des hôpitaux publics qui les rémunèrent.
Les grands «mandarins» des hôpitaux publics se retrouvent à nouveau sur la sellette après la parution, mercredi, d'un livre dénonçant leurs honoraires excessifs et leurs privilèges. Un mois après la publication d'une enquête sur les dépassements d'honoraires «indécents» pratiqués dans les hôpitaux par le magazine 60 Millions de consommateurs, une journaliste du Parisien-Aujourd'hui en France, Odile Plichon, élargit encore le débat dans un ouvrage intitulé Le Livre noir des médecins stars (Éditions Stock). Elle y dénonce les pratiques d'une petite partie des 6000 professeurs universitaires-praticiens hospitaliers (PU-PH).
Au cœur du problème, le privilège, accordé à quelques centaines de ces grands pontes, de recevoir leur clientèle privée au sein même de l'hôpital public. S'ils ont une certaine notoriété, cela leur permet d'ajouter chaque année, en moyenne, 250.000 euros à leurs revenus hospitaliers et universitaires (le salaire brut annuel moyen des PU-PH oscille entre 72.000 euros en début de carrière et 145.000 en fin de carrière). C'est le signe, pour la journaliste, que cette activité privée, censée ne constituer que 20% de leur temps, soit deux demi-journées par semaine, prend des proportions démesurées. Parce qu'ils n'ont de comptes à rendre à personne, explique Odile Plichon, ils peuvent en effet facilement organiser leur emploi du temps comme bon leur semble.
Une médecine à deux vitesses
En théorie, il ne devrait par exemple jamais y avoir plus de deux semaines de différence entre des rendez-vous pris dans le secteur privé et dans le service public. Mais quand la journaliste a elle-même testé les délais en appelant les secrétariats des «médecins stars», elle a constaté qu'il pouvait y avoir plus de deux mois de différence. Conclusion de la journaliste: certains mandarins font effectivement passer leur clientèle privée avant le service public hospitalier, qui les rémunère pourtant avec l'argent des contribuables.
«Tolérerait-on, par exemple, que des enseignants dûment rétribués par l'Éducation nationale désertent leur collège pendant les heures de cours pour aller dispenser leur savoir devant des écoliers “privés”. Accepterait-on que des policiers jouent les vigiles sur leur temps de service», s'interroge-t-elle, après avoir démontré qu'il y avait, de fait, une médecine à deux vitesses à l'hôpital.
La retraite des PU-PH revalorisée de 32% fin 2011
Il y a une semaine, deux cents praticiens hospitaliers réclamaient justement, dans un manifeste publié par Libération, la suppression de cet exercice privé à l'hôpital public. Ils en soulignaient les «dérives régulièrement dénoncées mais de fait tolérées et par la communauté médicale (…) et par l'administration et le pouvoir politique, incapables de faire respecter la loi». Les grands pontes, dont certains sont aussi des hommes politiques influents, sont en effet très redoutés.
Le livre révèle par ailleurs que la retraite des PU-PH a été revalorisée d'environ 32% fin 2011 au moyen d'un système de capitalisation, justifié par le fait qu'ils ne cotisaient pas sur leurs revenus hospitaliers - seulement sur leurs revenus universitaires - et qu'ils enregistraient une forte baisse de leurs rentrées d'argent une fois à la retraite. Ces révélations n'ont pas été démenties par le ministère de la Santé. Enfin, les PU-PH peuvent aussi devenir consultants après 65 ans - jusqu'à 68 ans - et continuer ainsi à toucher leur salaire hospitalier.
«Cela ne concerne qu'une petite minorité»
«Cette enquête ne nous apprend rien quant aux pratiques de certaines personnes en particulier, mais, ce qui est dommageable, c'est qu'elle jette le discrédit sur l'ensemble des professeurs de médecine, alors que ce qu'elle décrit reste le fait d'une minorité de moins de 10%», explique le Dr Rachel Bocher, présidente de l'Intersyndicat des praticiens hospitaliers, au Figaro. Pour elle, le phénomène est limité «à quelques hôpitaux dans les grandes métropoles, que l'on pourrait facilement citer». Elle souligne par ailleurs que les débordements comme les dépassements excessifs d'honoraires existent aussi «parce que les établissements hospitaliers laissent faire». «Cela leur permet de garder des professionnels très réputés, qui leur apportent des bénéfices indirects, notamment en termes de réputation», déplore-t-elle, appelant à des règles plus strictes.
N.B
Entre ce genre de scandale et celui des dépassements d'honoraires on attend toujours que le gouvernement fasse son boulot. Qui est, je le rappelle car depuis l'arrivée de Sarkozy on l'a complètement perdu de vue, de faire passer l’intérêt public avant les intérêts des privés.
Par le figaro.fr, AFP, AP, Reuters Agences - le 29/03/2012
Dans Le Livre noir des médecins stars , la journaliste Odile Plichon dénonce la proportion démesurée que prend l'activité privée de certains grands pontes au sein des hôpitaux publics qui les rémunèrent.
Les grands «mandarins» des hôpitaux publics se retrouvent à nouveau sur la sellette après la parution, mercredi, d'un livre dénonçant leurs honoraires excessifs et leurs privilèges. Un mois après la publication d'une enquête sur les dépassements d'honoraires «indécents» pratiqués dans les hôpitaux par le magazine 60 Millions de consommateurs, une journaliste du Parisien-Aujourd'hui en France, Odile Plichon, élargit encore le débat dans un ouvrage intitulé Le Livre noir des médecins stars (Éditions Stock). Elle y dénonce les pratiques d'une petite partie des 6000 professeurs universitaires-praticiens hospitaliers (PU-PH).
Au cœur du problème, le privilège, accordé à quelques centaines de ces grands pontes, de recevoir leur clientèle privée au sein même de l'hôpital public. S'ils ont une certaine notoriété, cela leur permet d'ajouter chaque année, en moyenne, 250.000 euros à leurs revenus hospitaliers et universitaires (le salaire brut annuel moyen des PU-PH oscille entre 72.000 euros en début de carrière et 145.000 en fin de carrière). C'est le signe, pour la journaliste, que cette activité privée, censée ne constituer que 20% de leur temps, soit deux demi-journées par semaine, prend des proportions démesurées. Parce qu'ils n'ont de comptes à rendre à personne, explique Odile Plichon, ils peuvent en effet facilement organiser leur emploi du temps comme bon leur semble.
Une médecine à deux vitesses
En théorie, il ne devrait par exemple jamais y avoir plus de deux semaines de différence entre des rendez-vous pris dans le secteur privé et dans le service public. Mais quand la journaliste a elle-même testé les délais en appelant les secrétariats des «médecins stars», elle a constaté qu'il pouvait y avoir plus de deux mois de différence. Conclusion de la journaliste: certains mandarins font effectivement passer leur clientèle privée avant le service public hospitalier, qui les rémunère pourtant avec l'argent des contribuables.
«Tolérerait-on, par exemple, que des enseignants dûment rétribués par l'Éducation nationale désertent leur collège pendant les heures de cours pour aller dispenser leur savoir devant des écoliers “privés”. Accepterait-on que des policiers jouent les vigiles sur leur temps de service», s'interroge-t-elle, après avoir démontré qu'il y avait, de fait, une médecine à deux vitesses à l'hôpital.
La retraite des PU-PH revalorisée de 32% fin 2011
Il y a une semaine, deux cents praticiens hospitaliers réclamaient justement, dans un manifeste publié par Libération, la suppression de cet exercice privé à l'hôpital public. Ils en soulignaient les «dérives régulièrement dénoncées mais de fait tolérées et par la communauté médicale (…) et par l'administration et le pouvoir politique, incapables de faire respecter la loi». Les grands pontes, dont certains sont aussi des hommes politiques influents, sont en effet très redoutés.
Le livre révèle par ailleurs que la retraite des PU-PH a été revalorisée d'environ 32% fin 2011 au moyen d'un système de capitalisation, justifié par le fait qu'ils ne cotisaient pas sur leurs revenus hospitaliers - seulement sur leurs revenus universitaires - et qu'ils enregistraient une forte baisse de leurs rentrées d'argent une fois à la retraite. Ces révélations n'ont pas été démenties par le ministère de la Santé. Enfin, les PU-PH peuvent aussi devenir consultants après 65 ans - jusqu'à 68 ans - et continuer ainsi à toucher leur salaire hospitalier.
«Cela ne concerne qu'une petite minorité»
«Cette enquête ne nous apprend rien quant aux pratiques de certaines personnes en particulier, mais, ce qui est dommageable, c'est qu'elle jette le discrédit sur l'ensemble des professeurs de médecine, alors que ce qu'elle décrit reste le fait d'une minorité de moins de 10%», explique le Dr Rachel Bocher, présidente de l'Intersyndicat des praticiens hospitaliers, au Figaro. Pour elle, le phénomène est limité «à quelques hôpitaux dans les grandes métropoles, que l'on pourrait facilement citer». Elle souligne par ailleurs que les débordements comme les dépassements excessifs d'honoraires existent aussi «parce que les établissements hospitaliers laissent faire». «Cela leur permet de garder des professionnels très réputés, qui leur apportent des bénéfices indirects, notamment en termes de réputation», déplore-t-elle, appelant à des règles plus strictes.
N.B
Entre ce genre de scandale et celui des dépassements d'honoraires on attend toujours que le gouvernement fasse son boulot. Qui est, je le rappelle car depuis l'arrivée de Sarkozy on l'a complètement perdu de vue, de faire passer l’intérêt public avant les intérêts des privés.