Avec cette nomination, les populations qui subissent la logique néolibérale depuis plus de 25 ans ne risquent pas d’observer la moindre inflexion des politiques imposées aux forceps par les institutions multilatérales, bien au contraire.
La victoire de Pascal Lamy contre les trois candidats du Sud pour la direction générale de l’OMC va inévitablement impliquer un nouveau tour de vis dans un sens encore plus favorable à la finance mondiale et aux sociétés transnationales. Libéral socialiste sans complexes, il est parvenu à être à la fois membre du Comité directeur du Parti socialiste français et un fervent adepte de la religion du marché. Ancien bras droit de Jacques Delors à la Commission européenne, dont il a contribué à faire un puissant moteur néolibéral, il a été un des hauts responsables du Crédit Lyonnais qu’il a conduit à la privatisation, et s’est fait connaître, entre 1999 et 2004, comme un commissaire européen au Commerce particulièrement arrogant et méprisant envers l’intérêt des populations les plus fragiles.
De surcroît, officier de l’Ordre du mérite gabonais, il est intéressant de noter qu’il s’est fait une place dans les réseaux franco-africains. Son élection, qui doit être entérinée le 26 mai, marque une étape supplémentaire dans le renforcement de l’emprise des Etats-Unis et de l’Union européenne sur les institutions internationales. Elle vient s’ajouter à une longue liste très significative : élection de Rodrigo Rato (ex ministre des Finances du gouvernement espagnol de José Maria Aznar) à la tête du FMI en avril 2004 ; élection de Ann Venneman (ex ministre de l’Agriculture du gouvernement Bush) à la tête de l’Unicef en janvier 2005 ; élection de Paul Wolfowitz (ex numéro 2 du Pentagone) à la tête de la Banque mondiale en mars 2005.
Les quelques membres de pays du Sud qui obtiennent de telles responsabilités sont eux aussi parfaitement coulés dans le moule néolibéral : le Thaïlandais Supachai Panitchpakdi est passé de l’OMC à la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (CNUCED) ; le Turc Kemal Dervis, ancien de la Banque mondiale et ancien ministre de l’Economie ultralibéral, vient d’être nommé à la tête du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).
Avec ce fin maillage des postes clés au niveau international, le filet planétaire dans lequel les biens communs, les services publics et les peuples sont piégés va encore se resserrer. En effet, Pascal Lamy a annoncé que sa priorité majeure sera la conclusion rapide des négociations du cycle de Doha entamées en novembre 2001, contre lesquelles se sont mobilisés des centaines de mouvements sociaux à travers le monde.
Alors que la production de médicaments génériques est strictement restreinte, l’accord d’importation de ces génériques décroché par les pays pauvres en août 2003 ne doit pas faire oublier que, suite aux pressions des grands laboratoires pharmaceutiques, cette importation n’a été autorisée qu’accompagnée d’une procédure longue et très contraignante, rendant ces médicaments inaccessibles pour la plupart des pays du tiers-monde.
Pire, en mars 2005, cédant aux pressions de l’OMC, l’Inde, le principal fabricant de médicaments génériques anti-sida, a adopté une réforme des brevets très restrictive, qui interdit la copie de médicaments brevetés et va multiplier le prix des médicaments anti-sida disponibles au Sud, empêchant des millions de personnes atteintes du sida d’y accéder. Dans ces conditions, le CADTM prône l’abandon de l’agenda de Doha, la suppression des accords sur les droits de propriété intellectuelle relatifs au commerce, l’abrogation de l’Accord général sur le commerce des services (AGCS), et plus généralement l’abandon des politiques d’ajustement structurel, imposées via le mécanisme de la dette par le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale et l’OMC, au bénéfice de quelques-uns. Il est plus que temps de mettre fin à cette funeste logique, qui a largement fait la preuve de son échec en termes de développement humain.
NDLR
Ce socialiste (sic) désormais à la tête du plus important bastion mondial du libéralisme est tout à fait représentatif du oui de gauche !
Comme il est rappelé dans cet article c'est l'OMC qui a "persuadé" l'Inde, plus gros producteur mondial de médicaments anti sida génériques, de revenir à des méthodes plus "libérales" de commercialisation. C'est à dire d'arrêter de faire de la concurrence, non libre et faussée, aux grands groupes pharmaceutiques !
Ave Lamy, morituri te salutant !
La victoire de Pascal Lamy contre les trois candidats du Sud pour la direction générale de l’OMC va inévitablement impliquer un nouveau tour de vis dans un sens encore plus favorable à la finance mondiale et aux sociétés transnationales. Libéral socialiste sans complexes, il est parvenu à être à la fois membre du Comité directeur du Parti socialiste français et un fervent adepte de la religion du marché. Ancien bras droit de Jacques Delors à la Commission européenne, dont il a contribué à faire un puissant moteur néolibéral, il a été un des hauts responsables du Crédit Lyonnais qu’il a conduit à la privatisation, et s’est fait connaître, entre 1999 et 2004, comme un commissaire européen au Commerce particulièrement arrogant et méprisant envers l’intérêt des populations les plus fragiles.
De surcroît, officier de l’Ordre du mérite gabonais, il est intéressant de noter qu’il s’est fait une place dans les réseaux franco-africains. Son élection, qui doit être entérinée le 26 mai, marque une étape supplémentaire dans le renforcement de l’emprise des Etats-Unis et de l’Union européenne sur les institutions internationales. Elle vient s’ajouter à une longue liste très significative : élection de Rodrigo Rato (ex ministre des Finances du gouvernement espagnol de José Maria Aznar) à la tête du FMI en avril 2004 ; élection de Ann Venneman (ex ministre de l’Agriculture du gouvernement Bush) à la tête de l’Unicef en janvier 2005 ; élection de Paul Wolfowitz (ex numéro 2 du Pentagone) à la tête de la Banque mondiale en mars 2005.
Les quelques membres de pays du Sud qui obtiennent de telles responsabilités sont eux aussi parfaitement coulés dans le moule néolibéral : le Thaïlandais Supachai Panitchpakdi est passé de l’OMC à la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (CNUCED) ; le Turc Kemal Dervis, ancien de la Banque mondiale et ancien ministre de l’Economie ultralibéral, vient d’être nommé à la tête du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).
Avec ce fin maillage des postes clés au niveau international, le filet planétaire dans lequel les biens communs, les services publics et les peuples sont piégés va encore se resserrer. En effet, Pascal Lamy a annoncé que sa priorité majeure sera la conclusion rapide des négociations du cycle de Doha entamées en novembre 2001, contre lesquelles se sont mobilisés des centaines de mouvements sociaux à travers le monde.
Alors que la production de médicaments génériques est strictement restreinte, l’accord d’importation de ces génériques décroché par les pays pauvres en août 2003 ne doit pas faire oublier que, suite aux pressions des grands laboratoires pharmaceutiques, cette importation n’a été autorisée qu’accompagnée d’une procédure longue et très contraignante, rendant ces médicaments inaccessibles pour la plupart des pays du tiers-monde.
Pire, en mars 2005, cédant aux pressions de l’OMC, l’Inde, le principal fabricant de médicaments génériques anti-sida, a adopté une réforme des brevets très restrictive, qui interdit la copie de médicaments brevetés et va multiplier le prix des médicaments anti-sida disponibles au Sud, empêchant des millions de personnes atteintes du sida d’y accéder. Dans ces conditions, le CADTM prône l’abandon de l’agenda de Doha, la suppression des accords sur les droits de propriété intellectuelle relatifs au commerce, l’abrogation de l’Accord général sur le commerce des services (AGCS), et plus généralement l’abandon des politiques d’ajustement structurel, imposées via le mécanisme de la dette par le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale et l’OMC, au bénéfice de quelques-uns. Il est plus que temps de mettre fin à cette funeste logique, qui a largement fait la preuve de son échec en termes de développement humain.
NDLR
Ce socialiste (sic) désormais à la tête du plus important bastion mondial du libéralisme est tout à fait représentatif du oui de gauche !
Comme il est rappelé dans cet article c'est l'OMC qui a "persuadé" l'Inde, plus gros producteur mondial de médicaments anti sida génériques, de revenir à des méthodes plus "libérales" de commercialisation. C'est à dire d'arrêter de faire de la concurrence, non libre et faussée, aux grands groupes pharmaceutiques !
Ave Lamy, morituri te salutant !