Gode mit uns !
Les soldats et soldates qui s'amusaient à empiler les prisonniers nus les uns sur les autres, qui leur demandaient de se masturber ou de pratiquer des fellations, avant de les confier à des tortionnaires disons plus conventionnels, le faisaient sur ordre. La directive rédigée par Stephen Cambone, sous-secrétaire à la défense chargé du renseignement, puis entérinée par son supérieur direct, Donald Rumsfeld, au cours de l'été 2003 est ainsi rédigée : "Attrapez ceux qu'il faut et faites-en ce que vous voulez." L'idée est alors "d'appliquer aux interrogatoires des prisonniers en Irak" ce que subissent déjà, "conformément à un plan totalement secret", ceux qui ont été pris en Afghanistan et envoyés à Guantanamo, écrit Seymour Hersh, vieux routier du journalisme américain, spécialiste du Pentagone et des services secrets, dans le New Yorker. C'est ce même journaliste qui avait révélé, simultanément avec la chaîne télévisée CBS, l'existence des photos d'Abou Ghraib. Ce nouveau scoop est accablant.
Il prouve que les tortures sexuelles, pudiquement désignées sous le vocable "méthodes non conventionnelles", résultaient d'ordres officiels.
Newsweek va plus loin. La Maison Blanche a sciemment laissé faire, affirme l'hebdomadaire, qui cite un mémorandum du conseiller juridique du président, Alberto Gonzalez, daté de janvier 2002. L'application stricte de la convention de Genève sur l'interrogatoire des prisonniers de guerre y est déclarée "obsolète", et ses clauses sont jugées "désuètes".
Les tortures à caractère sexuel ont donc été systématiquement pratiquées, à Guantanamo et en Irak, en raison de directives secrètes prises par des crétins, doublés de pervers, lues et approuvées par le président des Etats-Unis et par son secrétaire à la défense. George Bush et Donald Rumsfeld, qui feignent de les découvrir et de s'en indigner, sont de sacrés menteurs.
dominique dhombres
• ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU MONDE DU 18.05.04
Il prouve que les tortures sexuelles, pudiquement désignées sous le vocable "méthodes non conventionnelles", résultaient d'ordres officiels.
Newsweek va plus loin. La Maison Blanche a sciemment laissé faire, affirme l'hebdomadaire, qui cite un mémorandum du conseiller juridique du président, Alberto Gonzalez, daté de janvier 2002. L'application stricte de la convention de Genève sur l'interrogatoire des prisonniers de guerre y est déclarée "obsolète", et ses clauses sont jugées "désuètes".
Les tortures à caractère sexuel ont donc été systématiquement pratiquées, à Guantanamo et en Irak, en raison de directives secrètes prises par des crétins, doublés de pervers, lues et approuvées par le président des Etats-Unis et par son secrétaire à la défense. George Bush et Donald Rumsfeld, qui feignent de les découvrir et de s'en indigner, sont de sacrés menteurs.
dominique dhombres
• ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU MONDE DU 18.05.04