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«L'avenir n'est plus ce qu'il était» [Paul Valéry]



Tableaux d'une exposition

Extrait d'un article saignant de Superno intitulé "Comment les “socialistes” pourraient-ils nous préserver de ça ?" Tous les prétendants socialistes à l"investiture suprême sont habillés pour l'hiver. Les autres ne méritant même pas qu'on en parle...



Photo du film "Apocalypse Now" de  Francis Ford Coppola
Photo du film "Apocalypse Now" de Francis Ford Coppola
Tout de suite, j’ai bien aimé le petit Valls : le croisement d’un candidat de la téléréalité et de Margaret Thatcher. Ah, voilà un mec franc, honnête et direct. Un professionnel. Il ne va pas essayer de vous faire croire qu’il serait “de gauche”, non non. Direct, je vous dis. Ah, mes cochons, si vous votez pour moi, vous aller en chier, je vous le promets ! La dette à zéro, votre retraite à soixante ans, vous vous la carrez bien profond dans l’oignon, je vous augmente la TVA, et comme mon maître Tony Blair, je vous privatise tout, je vous dérégule tout et je vous encule tous. Et je ne rigole pas avec l’insécurité : le premier qui moufte : au gnouf !

Jean-Michel Baylet aussi, je l’aime bien. Surtout son accent. Tu sens le mec jovial, qui aime passer des heures dans les “banquets républicains”, avec ses potes notables francs-maçons. Il a tellement de mandats, c’est sûr, il sait tout faire. Et désintéressé, avec ça. Fortune estimée à 50 millions d’euros, à peine moins que celle d’Anne Sinclair. Typiquement le politicien qu’il nous faut. En plus il est moderne, il ne veut pas dépénaliser le cannabis, il veut le li-bé-ra-li-ser. Et honnête avec ça, tout juste condamné en mars 2003 à six mois de prison avec sursis et 30000 euros d’amende pour abus de biens sociaux, recel d’abus de biens sociaux, ainsi que faux et usage de faux, et rebelote en mars 2007, abus de bien sociaux. Par rapport aux standards présidentiels actuels, c’est donc vraiment un enfant de chœur.

Martine Aubry, très sérieuse. Bon, question jovialité, il y a un paquet de portes de prison qui lui en remontreraient, mais il ne faut pas s’attacher aux apparences ! Son principal atout, c’est la cure de jouvence : vous la regardez, vous rajeunissez de 20 ans ! Elle était déjà ministre de l’emploi en 1991, et ses recettes n’ont pas changé : les “zemplois jeunes” (ça sert à rien mais ça plaît toujours), et surtout “relancer la croissance”. Tout en sortant du nucléaire en 25 ans. Il faudra qu’elle m’explique comment elle fait, elle a dû prendre des cours avec Gérard Majax. Un coup de baguette magique, quelques incantations au dieu de la “croissance verte”… A moins qu’elle ne compte sur le gaz de schiste ? De toute façon, dans 25 ans elle en aura 87 et donc plus grand chose à battre. Par contre, elle est bien entourée, et son gouvernement aura de la gueule. Fabius à la santé, DSK à la condition féminine, Lang ou Cambadélis à la justice et Mauroy aux anciens combattants, avec ça on est parés. De toute façon, si elle se voit battue, elle appelle Jean-Noël Guérini et il arrangera ça…

Ségolène, par contre, elle m’inquiète. Tous les journalistes l’ont trouvée nulle, même ceux qui l’encensaient en 2007. Ils ont acheté des lunettes, ou quoi ? Même ses rodomontades habituelles n’ont pas fonctionné. “L’ordre juste”, “moi en Poitou-Charentes”, ou “J’ai sauvé des zemplois dans l’usine Heuliez”… Il faut dire que Sarkozy lui a piqué l’idée de “l’encadrement militaire des délinquants”, alors elle fait la gueule.

Ceci ne remet pas en cause son extraordinaire aptitude à raconter n’importe quoi, comme par exemple prêcher un rassemblement qui irait de Mélenchon à Villepin… Du moment qu’elle est Présidente de la République, hein, la cohérence et les idées importent peu…

Montebourg, lui, c’est un vrai gauchiste. Attention, la finance n’a qu’à bien se tenir, il arrive ! Bon, on voit bien que c’est un rôle de composition, puisqu’il y a 5 ans il supportait le “socialisme” fadasse et centro-compatible de Ségolène Royal. C’était un peu la démarche de Fabius au moment du référendum européen. Il était pour, mais il a vu que la file de gauche était libre, alors il a tenté le coup, et s’est évidemment planté. Montebourg soutient le programme “socialiste” d’accompagnement de l’austérité et de la dérive droitière, mais que ne ferait-il pas pour épater Audrey Pulvar ? Et à ce compte-là, c’est sûr, il vaut mieux jouer le rôle de Che Guevara que celui d’un futur sénateur “socialiste”.

Reste François Hollande, le favori choisi par les sondages et ceux qui en tirent les ficelles. À défaut d’être “de Gauche”, on le connaissait gros et drôle : le revoilà mince et sinistre, vieilli de 20 ans, et surtout moins “de Gauche” que jamais. Sans doute ses conseillers en marketing qui l’ont persuadé qu’un Président de la République, ça ressemblait à ça. Et puis, il y a cette étude du think tank “Terra Nova”, qui lui conseille de laisser tomber les prolos, déjà récupérés par le FHaine, et de plutôt bétonner chez les “classes moyennes”, les centristes, les déçus du sarkozysme…

Bon, il est déjà habillé pour l’hiver par son ex qui a déclaré qu’il n’avait rien branlé pendant 30 ans (et qui, sur sa lancée pleine de délicatesse, aurait pu ajouter “et en plus il ronfle et il pue des pieds”). Mais il est soutenu par des cadors du “socialisme” y compris Ayrault, le chef d’escadrille polycumulard , ou Moscovici, le DSKolâtre, alors forcément, il va gagner.

Bon, on arrête le bisounoursisme ? Croyez-vous sincèrement qu’un(e) de ces charlot(te)s pourrait être ne serait-ce qu’un tout petit peu à la hauteur de l’enjeu : ramener les banksters à la modestie, et sortir du mythe de la croissance infinie ?

Source :Blog de Superno

N.D.L.R
Encore une fois je vous recommande chaudement la lecture du blog de Superno. Certes, il ne fait pas dans la dentelle, mais l'heure est trop grave pour les scrupules de brodeuse.

Pour lui, comme pour moi, l'impunité des banksters et le massacre de la planète, phénomènes aussi liés que Sarkozy et ses copains du Fouquet's, sont les deux saloperies qui nous menacent tous. A court terme (crise économique) et à plus long terme (destruction de l'environnement). Deux sujets complètement absents des discours socialistes.

Comme disait Coluche, c'est vous dire dans quelle merde on est.

Comment en sortir ? Pas par la politique traditionnelle en tous cas. Regardons ce qui s'est passé, et se passe encore, au Maghreb et au Moyen Orient. Ces gens là n'avaient aucun espoir de s'en sortir par la politique. Ils n'avaient, au départ, pas de mouvement structuré, pas d'argent, pas d'armes. Et pourtant ils sont parvenus, au prix de leurs vies souvent, à chasser du pouvoir des dictateurs sanguinaires, ainsi que tous les banksters au autres corrompus, qui les soutenaient plus qu'activement. Leur ténacité est même parvenue à faire virer de bord, entre autres, Obama, ce Chirac planétaire, et Sarkozy, cette version politique du vélo d'appartement (citations d'Emmanuel Todd) Tous, auparavant copains comme cochon avec les dictateurs abattus.

Alors ? Bien sûr qu'il y a des solutions. Mais ce qui est grave c'est qu'il n'y a actuellement strictement personne, dans nos contrées, abruties par la télé et bouffées par le crédit, pour seulement songer à les appliquer.

Dans ces conditions, numérotez vos abattis. Le ciel ne va pas tarder à nous tomber sur la tête.

Lundi 19 Septembre 2011

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