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«L'avenir n'est plus ce qu'il était» [Paul Valéry]



Sarko et Ravalo sont dans un bateau. Ravalo tombe à l'eau...

Les récents évènements de Madagascar devraient inciter Sarkozy et ceux qui lui restent encore fidèles à la plus intense réflexion.

En effet, si l'on tente une comparaison entre Ravalomana, le président déchu de Madagascar, et Sarkozy, le président en exercice d'une France en ébullition, on ne peut qu'être frappé par certains point communs :



Sarko et Ravalo sont dans un bateau. Ravalo tombe à l'eau...
Tous deux aiment l'argent, c'est peu de le dire,

L'un est PDG, l'autre VRP et ça ne les gêne pas du tout,

Tous deux ont fait de la communication un instrument de pouvoir,

Tous deux sont de petite taille avec un ego surdimentionné,

Tous deux méprisent ouvertement leurs ministres, leur administration et vraisemblablement leurs concitoyens.

Tous deux en prennent à leur aise avec la fonction présidentielle. Ravalomanana confondait allègrement les affaires de l'Etat avec ses propres affaires. Sarkozy lui, après sa tapageuse période bling bling, n'hésite pas à se payer du bon temps, avec son épouse, en période de crise économique aggravée, en marge de ses rencontres officielles, et aux frais de la princesse. Ou pire : aux frais de la mafia !

Tous deux ont voulu avoir un Air Force One à eux. Ravalomanana s'est acheté un Boing qui lui a coûté quasiment la présidence, et 60 millions de dollars. Sarko vient de s'acheter son avion, plus gros que celui de Ravalomanana. Un Airbus, sur les crédits de la Défense, pour 300 millions d'euros. Dans les deux cas ils n'ont demandé l'avis de personne et n'ont écouté que leur bon plaisir. Tout cela pendant que les malgaches et les français se demandent, le 10 du mois, comment ils vont finir le mois. A Madagascar, alors que les prix on plus que décuplé en 10 ans, le salaire moyen est resté le même : 25 euros par mois. En France le niveau est certes plus élevé mais on en est quand même, en 2009, à coucher dans des cartons, et à acheter et revendre de la nourriture avariée.

Jusqu'au bout Ravalomanana n'a rien voulu céder. Résultat : il a tout perdu. Sarkozy lui aussi, à la veille d'une grande manifestation, en dépit de l'avis de membres de son propre parti, s'obstine dans son refus de revenir sur le bouclier fiscal et de relancer la consommation. Pour ne pas mécontenter 14 000 privilégiés il court le risque de mécontenter les 62,9 millions de français qui attendent de lui autre chose que des Grenelle de pacotille, même à répétition.

Comme Sarkozy, Ravalomanana avait réussi à liguer contre lui à peu près tout le monde. Des fonctionnaires à l'armée, en passant par les parlementaires et les magistrats. Sans oublier bien sûr le petit peuple qui ne pouvait plus le supporter, et qu'il a tout intérêt à éviter maintenant s'il ne veut pas se faire étriper.

Tout comme Sarkozy Ravalomanana avait placé des hommes à lui partout et notamment dans les médias. La télévision malgache, à l'instar des télévisions française c'était Télé Ravalo. On ne pouvait allumer un porte de télévision sans voir le président ou un de ses séides. Tout comme en France où Sarkozy monopolise les écrans de télé et les couvertures de journaux et de magazine. Parlez moi de moi il n'y a que ça qui m'intéresse. Et pendant ce temps là je peux vaquer à mes affaires.

Au final, en quelques jours seulement, Ravalomana, que l'on pensait inexpugnable, s'est fait jeter de son palais par un jeune politicien, inconnu du grand public il y a encore quelques mois. Comparé à la plupart des coups d'Etat africains, on peut dire que, grâce au civisme de l'armée malgache, la transition s'est opérée avec un minimum d'effusions de sang.

Concernant les pertes en vie humaine je rappelle en effet que sur les 135 morts que l'on déplore la plus grande partie a été assassinée par la milice de Ravalomanana, composée de mercenaires sud africains, sur-armés et sur-entraînés, qui a soi disant pris peur devant une foule menaçante. Foule qui, en fait, selon des témoignages concordants, n'avait même pas franchi le cordon de sécurité. Le jour où les mercenaires, à l'abri derrière les murs d'un palais, auront peur d'une foule désarmée et à découvert, ils auront tout intérêt à changer de métier. Le reste des victimes a péri dans un incendie à Tana lors d'un pillage, ou à l'occasion d'autres pillages.

Tout ceci signifie que même dans un des pays les plus pauvres du monde on ne peut gouverner durablement contre son peuple. Même si on est un as de la communication et le roi de la manipulation, à qui tout a réussi. Jusqu'au jour ou le roi se retrouve tout nu.

M. Sarkozy, qui depuis le début de son quinquennat gouverne contre la majorité des français, soi-disant pour leur bien, mais en fait pour le seul bénéfice d'une poignée de privilégiés, ferait bien de réfléchir à ce qui vient d'arriver à son ami Ravalomanana.

Comme le disait Rochefort : "Si haut qu'on monte on finit toujours par des cendres"






Mercredi 18 Mars 2009

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