La vidéo d'Osons Causer
Macron et le pénibilité
"Macron n'adore pas le mot « pénibilité » parce que cela pourrait donner le sentiment que le travail serait pénible"
Encore une petite phrase qui « donne le sentiment » que notre président ne connait rien au monde du travail. Pire, qu'il n'a jamais vraiment travaillé.
Et qui raisonne encore plus cyniquement quand on a regardé la vidéo précédente d'Osons Causer.
Et si ! Monsieur le Président parachuté des espaces dorés de la finance spéculative : le travail peut parfois être non seulement pénible, mais il peut même rendre malade et parfois tuer les travailleurs.
Il faut vraiment être complètement hors-sol pour faire preuve d'une telle ignorance des réalités des Français.
Cliquez ici pour voir la vidéo
Encore une petite phrase qui « donne le sentiment » que notre président ne connait rien au monde du travail. Pire, qu'il n'a jamais vraiment travaillé.
Et qui raisonne encore plus cyniquement quand on a regardé la vidéo précédente d'Osons Causer.
Et si ! Monsieur le Président parachuté des espaces dorés de la finance spéculative : le travail peut parfois être non seulement pénible, mais il peut même rendre malade et parfois tuer les travailleurs.
Il faut vraiment être complètement hors-sol pour faire preuve d'une telle ignorance des réalités des Français.
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Une suggestion
On devrait obliger tous les diplômés de l'ENA et des autres moules dorés de « l'élite » française, à faire un stage en entreprise, avant de prendre leurs fonctions.
Mais pas dans les bureaux, dans les emplois les plus pénibles, pendant ne serait-ce qu'une journée. Plus, ils pourraient en mourir, ces pauvres petits.
C'est ce que j'ai fait personnellement avant d'être reçu au concours d'Attaché d'Administration, mais pas q'une journée. J'ai dû le faire pour des raisons financières, car j'étais issu d'un milieu très modeste, dans lequel les « études » étaient un luxe inaccessible sans ce qu'on appelle aujourd'hui un petit boulot :
J'ai exercé les emplois suivants, dans l'ordre de leur « pénibilité » :
Standardiste à la Poste, dans les très grandes salles où on opérait encore avec des fiches à enficher dans les bons trous, et où il fallait demander l'autorisation à la « Chef » pour aller pisser (10 minutes, pas une de plus).
Manutentionnaire surtout, ce qui consistait généralement à décharger ou à charger des camions, ou à faire ou défaire des palettes. Parfois toute la nuit, ou de très bonne heure, comme au marché des Capucins à Bordeaux (qui n’existe plus, remplacé par le marché de Brienne).
Déménageur de pianos ! Je me souviens avoir emménagé un piano au 3ᵉ étage d'un escalier en colimaçon avec un tout petit mais très costaud déménageur de métier, qui en fait a quasiment monté le piano à lui tout seul. Il me disait “Ne bouge plus”, passait sous le piano et venait à mes côtés pour pousser au bon endroit. Dans ce genre de circonstances il vaut mieux être petit (pour passer partout) que grand et costaud. En ce qui me concerne je ne pensais pas qu'un piano pouvait être aussi lourd. Je l'ai compris seulement quand on a passé la sangle de cuir sous une extrémité du piano, puis sur mon cou, et qu'on m'a demandé de me relever.
Et enfin le plus pénible : manutentionnaire dans une usine où étaient produits des sacs de je ne sais plus quoi, sauf qu’ il y a avait énormément de poussière noire dans toute l’usine (ils étaient destinés à la fabrication de pneus). Ces sacs pesaient 50 kg, m'arrivaient sur un tapis roulant et je devais remplir des palettes avec. C'était tellement salissant que l'on devait s’enduire de crème aux vestiaires le matin, sinon ça ne partait pas ,le soir à la douche.
C'était épuisant jusqu'au jour où un des contremaîtres est venu me voir, a actionné une manette sur le tapis roulant, ce qui a divisé la vitesse du dit tapis de la moitié, et m'a expliqué que comme il avait pu constater les jours précédents que je n'étais pas un “fainéant d'étudiant”, j'allais pouvoir désormais décharger les sacs à une vitesse "normale". Il s'est aussi moqué de la bouteille de Fanta que ma mère mettait tous les matins dans mon petit sac de travailleur, et m'a dit :”- Avec ça, petit tu auras toujours du mal à tenir 9 heures” (on était loin des 35 heures à l'époque) “-Essaie plutôt ça” m'a-t-il dit en me tendant une bouteille (en plastique) de vin rouge Nicolas. (Avec Nicolas vous y seriez déjà, avec Gevelor sous y serez encore, fameux sketch de Coluche). J'ai essayé, et effectivement j'ai trouvé que la journée passait beaucoup plus vite et presque agréablement (!)
Après tout cela, quand j'ai été reçu à mon examen d'Attaché d'Administration (dans l'Éducation Nationale et au rectorat de Rouen) j'ai été ravi d'intégrer un vieux bureau certes, mais chauffé et non pollué, et de porter désormais tous les jours une cravate et un costume trois pièces (non fourni) à la place de ma salopette de manutentionnaire.
Et jamais, au grand jamais, personne ne m'a entendu, pendant mes 34 années de carrière, me plaindre de ma situation de bureaucrate. Même quand aux Antilles, où j'ai travaillé 15 ans, ou à la Réunion (11 ans) quand la clim tombait en panne. Et jamais je n’ai mis en doute le fait que le travail pouvait être très pénible.
Mais pas dans les bureaux, dans les emplois les plus pénibles, pendant ne serait-ce qu'une journée. Plus, ils pourraient en mourir, ces pauvres petits.
C'est ce que j'ai fait personnellement avant d'être reçu au concours d'Attaché d'Administration, mais pas q'une journée. J'ai dû le faire pour des raisons financières, car j'étais issu d'un milieu très modeste, dans lequel les « études » étaient un luxe inaccessible sans ce qu'on appelle aujourd'hui un petit boulot :
J'ai exercé les emplois suivants, dans l'ordre de leur « pénibilité » :
Standardiste à la Poste, dans les très grandes salles où on opérait encore avec des fiches à enficher dans les bons trous, et où il fallait demander l'autorisation à la « Chef » pour aller pisser (10 minutes, pas une de plus).
Manutentionnaire surtout, ce qui consistait généralement à décharger ou à charger des camions, ou à faire ou défaire des palettes. Parfois toute la nuit, ou de très bonne heure, comme au marché des Capucins à Bordeaux (qui n’existe plus, remplacé par le marché de Brienne).
Déménageur de pianos ! Je me souviens avoir emménagé un piano au 3ᵉ étage d'un escalier en colimaçon avec un tout petit mais très costaud déménageur de métier, qui en fait a quasiment monté le piano à lui tout seul. Il me disait “Ne bouge plus”, passait sous le piano et venait à mes côtés pour pousser au bon endroit. Dans ce genre de circonstances il vaut mieux être petit (pour passer partout) que grand et costaud. En ce qui me concerne je ne pensais pas qu'un piano pouvait être aussi lourd. Je l'ai compris seulement quand on a passé la sangle de cuir sous une extrémité du piano, puis sur mon cou, et qu'on m'a demandé de me relever.
Et enfin le plus pénible : manutentionnaire dans une usine où étaient produits des sacs de je ne sais plus quoi, sauf qu’ il y a avait énormément de poussière noire dans toute l’usine (ils étaient destinés à la fabrication de pneus). Ces sacs pesaient 50 kg, m'arrivaient sur un tapis roulant et je devais remplir des palettes avec. C'était tellement salissant que l'on devait s’enduire de crème aux vestiaires le matin, sinon ça ne partait pas ,le soir à la douche.
C'était épuisant jusqu'au jour où un des contremaîtres est venu me voir, a actionné une manette sur le tapis roulant, ce qui a divisé la vitesse du dit tapis de la moitié, et m'a expliqué que comme il avait pu constater les jours précédents que je n'étais pas un “fainéant d'étudiant”, j'allais pouvoir désormais décharger les sacs à une vitesse "normale". Il s'est aussi moqué de la bouteille de Fanta que ma mère mettait tous les matins dans mon petit sac de travailleur, et m'a dit :”- Avec ça, petit tu auras toujours du mal à tenir 9 heures” (on était loin des 35 heures à l'époque) “-Essaie plutôt ça” m'a-t-il dit en me tendant une bouteille (en plastique) de vin rouge Nicolas. (Avec Nicolas vous y seriez déjà, avec Gevelor sous y serez encore, fameux sketch de Coluche). J'ai essayé, et effectivement j'ai trouvé que la journée passait beaucoup plus vite et presque agréablement (!)
Après tout cela, quand j'ai été reçu à mon examen d'Attaché d'Administration (dans l'Éducation Nationale et au rectorat de Rouen) j'ai été ravi d'intégrer un vieux bureau certes, mais chauffé et non pollué, et de porter désormais tous les jours une cravate et un costume trois pièces (non fourni) à la place de ma salopette de manutentionnaire.
Et jamais, au grand jamais, personne ne m'a entendu, pendant mes 34 années de carrière, me plaindre de ma situation de bureaucrate. Même quand aux Antilles, où j'ai travaillé 15 ans, ou à la Réunion (11 ans) quand la clim tombait en panne. Et jamais je n’ai mis en doute le fait que le travail pouvait être très pénible.