Une analyse pénétrante de Daniel Schneidermann, du site Arrêt sur Images :
Faire étiqueter par la presse dans la catégorie "ouverture" la nomination de Michel Charasse au conseil constitutionnel était a-priori risqué. A en juger par la presse du matin, l'opération n'est pas totalement réussie, mais pas totalement manquée non plus. S'il se trouve certains journaux pour rappeler le jugement de Montebourg (la Cour de comptes est sauvée, le Conseil constitutionnel est en perdition), une bonne grosse majorité de commentaires rangent paresseusement Charasse parmi les "prises" à la gauche. Certains même, comme Les Echos, réussissent l'exploit de ne même pas rappeler que ledit Charasse a été exclus du PS en 2008.
La recette ? Avoir nommé Migaud (premier président de la Cour des comptes) et Charasse (au Conseil constitutionnel) le même jour a certainement joué, Migaud, véritable socialiste (et véritable souleveur de bons gros lièvres, comme nous le signalions ici, avec l'affaire de la super-niche fiscale dont personne ou presque n'a jamais parlé), attirant à lui le plus gros des projecteurs, et une belle et bonne Une du Monde. Injustement. Comme le remarque Marianne2, la Cour des comptes gronde, admoneste, fronce les sourcils, mais n'a pas le pouvoir de censurer, à l'inverse du Conseil constitutionnel. Sil y a aujourd'hui un contre-pouvoir au pouvoir sarkozyste, c'est plutôt au Conseil constitutionnel qu'il faut le chercher.
Vivent les archives bien rangées. Pour mieux apprécier la taille de la "prise" Charasse par le pêcheur Sarkozy, Marianne2 a eu la bonne idée de ressortir la vidéo de campagne du candidat Sarkozy, en 2007, que vous trouverez ci-après.
Je ne saurais trop vous conseiller d'écouter les deux joyeux compagnons Laurent et Eric, évoquant la belle amitié de Nicolas et Michel. Et vive la fraternité républicaine ! Au moins, lorsqu'un projet délicat sera examiné, les coups de téléphone informels serontsans doute plus conviviaux qu'avec Jean-Louis (Debré).
Daniel Schneidermann
Faire étiqueter par la presse dans la catégorie "ouverture" la nomination de Michel Charasse au conseil constitutionnel était a-priori risqué. A en juger par la presse du matin, l'opération n'est pas totalement réussie, mais pas totalement manquée non plus. S'il se trouve certains journaux pour rappeler le jugement de Montebourg (la Cour de comptes est sauvée, le Conseil constitutionnel est en perdition), une bonne grosse majorité de commentaires rangent paresseusement Charasse parmi les "prises" à la gauche. Certains même, comme Les Echos, réussissent l'exploit de ne même pas rappeler que ledit Charasse a été exclus du PS en 2008.
La recette ? Avoir nommé Migaud (premier président de la Cour des comptes) et Charasse (au Conseil constitutionnel) le même jour a certainement joué, Migaud, véritable socialiste (et véritable souleveur de bons gros lièvres, comme nous le signalions ici, avec l'affaire de la super-niche fiscale dont personne ou presque n'a jamais parlé), attirant à lui le plus gros des projecteurs, et une belle et bonne Une du Monde. Injustement. Comme le remarque Marianne2, la Cour des comptes gronde, admoneste, fronce les sourcils, mais n'a pas le pouvoir de censurer, à l'inverse du Conseil constitutionnel. Sil y a aujourd'hui un contre-pouvoir au pouvoir sarkozyste, c'est plutôt au Conseil constitutionnel qu'il faut le chercher.
Vivent les archives bien rangées. Pour mieux apprécier la taille de la "prise" Charasse par le pêcheur Sarkozy, Marianne2 a eu la bonne idée de ressortir la vidéo de campagne du candidat Sarkozy, en 2007, que vous trouverez ci-après.
Je ne saurais trop vous conseiller d'écouter les deux joyeux compagnons Laurent et Eric, évoquant la belle amitié de Nicolas et Michel. Et vive la fraternité républicaine ! Au moins, lorsqu'un projet délicat sera examiné, les coups de téléphone informels serontsans doute plus conviviaux qu'avec Jean-Louis (Debré).
Daniel Schneidermann