Source : Attac Rhône
Un excellent article d'Alternatives Economiques nous apprend, à nous béotiens, mais M. Sarkozy et ses domestiques le savent depuis longtemps, que toutes les grandes entreprises françaises possèdent des filiales dans les paradis fiscaux. Au total 1500 filiales offshore (Excusez du peu)
Le secteur financier est, tiens donc, le plus engagé dans les paradis fiscaux. Le classement des banques "impliquées" s'établit ainsi :
En tête Bnp Paribas, puis dans l'ordre :
- Crédit Agricole,
- Banques populaires (qu'est ce qu'une banque "populaire" vient faire la dedans ?)
- Société générale
- Dexia.
Vous aurez noté que, comme c'est bizarre, figurent dans cette liste toutes les banques récemment et généreusement aidées par l'Etat. Autrement dit l'Etat français, enfin Sarkozy, a prêté des milliards d'euros (les nôtres au passage) sans contrepartie, à la différence des anglais et des américains, à des étabissements financiers qui disposent de filiales importantes dans les paradis fiscaux. Je vous laisse apprécier tout le sel de ces...transferts !
Dans le secteur non financier les entreprises françaises ne sont pas mal non plus. La palmares s'établit ainsi :
Lvmh
Scheider
Ppr
France telecom
Danone
Pernod
Capgemini
Les paradis fiscaux particulièrement appréciés par nos entreprises non citoyennes sont, toujours dans l'ordre :
La city de Londres, le premier des paradis fiscaux ainsi que peu de gens le savent. Pour créer une société (écran) cela coûte seulement 250 euros, soit moins cher qu'un repas dans un trois étoiles.
Puis viennent, ou plutôt on va, aux Pays Bas (qui gagnent eux aussi à être connus) en Suisse, au Luxembourg, à Singapour, en Irlande et à Hong Kong.
L'argument essentiel de ceux qui fustigent, pour la galerie, les paradis fiscaux, c'est de dire : si on sanctionne les entreprises françaises qui utilisent les paradis fiscaux elles vont partir ailleurs. A titre d'information la première entreprise française Total, 14 milliards d'euros de bénéfices en 2008, paie 5% d'impôts en France ! Ce qui veut dire que la première entreprise française, ainsi que la plupart des grandes entreprises, y sont déjà, ailleurs.
A l'heure de la mondialisation et de l'électronique avancée les capitaux se déplacent, en dehors de toute intervention des Etats à la vitesse grand V. Il est certes difficile de les contrôler. En revanche on pourrait peut être (enfin) les taxer ! De plus si des millions (des milliards ?) sont transférés de ou vers une banque comme Bnp Paribas, ces opérations laissent obligatoirement des traces dans la comptabilité. Laquelle, même en économie ultra libérale, fait l'objet chaque année d'un compte d'exploitation. Document qui ne résiste pas longtemps à l'examen approfondi de n'importe quel expert comptable. L'Etat qui vient de prêter des milliards à BNP Paribas, entre autres, pourrait peut être s'arroger un droit de regard sur, au moins, les opérations externes, et les sanctionner ou, pour commencer, les taxer. La seule façon d'atteindre ces gens là, c'est au porte-monnaie, tout le reste les amuse.
La lutte contre les paradis fiscaux ce n'est donc pas un problème technique surtout si les Etats coopèrent, comme ils savent le faire déjà en matière de délinquance. La police aussi a des ordinateurs et sait s'en servir. Au passage elle ferait mieux d'exercer ses talents dans ce domaine plutôt qu'à traquer les gamins qui téléchargent à tour de bras. Le problème est que les dirigeants mondiaux viennent seulement de découvrir que le capitalisme financier sans entraves est éminemment "toxique" et ça les pétrifie. Ils mettent la main à notre poche et sauvent les banques et les sociétés d'assurances à grands coups de milliards, en ruinant les générations futures, mais sont encore incapables de tirer toutes les conséquences de la faillite du système actuel.
Et c'est grave car devinez par où vont transiter tous ces milliards ?
N.B
La plupart des gens s'imaginent qu'avec la crise les traders, et tout ce qui tourne autour de ces vautours, sont à la rue. Erreur grossière : un trader, qu'il "travaille" à la hausse ou à la baisse, touche ses pourcentages et ses primes de fin d'année. L'essentiel, c'est qu'il y ait du mouvement de capitaux. Et en ce moment du mouvement, il y en a. Conséquence : les traders n'ont jamais autant travaillé, donc gagné d'argent, qu'en ce moment.
Et qui c'est les couillons ? C'est nous !