Qui à part Bernadette appelle M. Chirac, Jacques ? Qui à part Cécilia appelle M. Sarkozy, Nicolas ? Vous viendrait-il à l’idée d’appeler M. Le Pen, Jean Marie ? Ou Mme Alliot Marie, Michèle ?
Et bien du côté de Mme Royal l’opération Ségolène a parfaitement réussi. Ce prénom, tronqué, car en réalité elle s’appelle Marie Ségolène, a été lancé, avec succès, comme une marque de lessive. Le but évident était d’une part de faire oublier le patronyme de l’intéressée, être « Ségolèniste » passe encore, mais Royaliste… d’autre part de créer de toutes pièces, un concept Ségolène, destiné évidemment à rapprocher la candidate de ses sympathisants, et surtout sympathisantes.
En effet, nul besoin d’être expert en communication, pour comprendre qu’appeler une candidate par son prénom, c’est déjà une victoire.
Je suis désolé mais en ce qui me concerne, je ne confonds pas la publicité et la politique, le marketing et les convictions. De la même façon que je refuse d’être manipulé par la publicité, (cela fait quarante ans que je coupe le son dès que j’entends tout ce qui peut ressembler à une publicité) je n’appellerai pas Mme Royal par son prénom.
Bien plus, constatant l’effarant, et apparemment très efficace, bourrage de crâne auquel les français sont confrontés, aussi bien par l’équipe de Mme Royal que par celle de M. Sarkozy, je ne voterai ni pour l’un ni pour l’autre. Quitte à me faire traiter d’affreux macho je ne me laisserai pas enfermer dans l’alternative Royal-Sarkozy !
Pour la simple raison qu’aucun de ces deux candidats ne remet en cause la société pourrie dans laquelle nous survivons depuis que l’Etat Providence est mort, assassiné par l’Europe des marchands et la mondialisation galopante. A l’occasion de toutes les récentes élections les français ont clairement réclamé un changement de politique. M. Sarkozy n’a entendu que ceux qui veulent encore plus de libéralisme. Mme Royal elle, n’écoute que les sondages qui selon elle, ne disent qu’une chose ; Il faut changer de méthode, mais surtout ne rien toucher au fond des choses. Elle et lui sont en fait d’accord sur un point ; la rupture. Mais « tranquille » pour lui, en « douceur » pour elle. Ca change tout !
Pour terminer, je rappellerai à tous les conseillers en communication, et aux politiques qui les font vivre, que le bulletin de vote n’est pas l’aboutissement logique d’une campagne de pub, ce n’est pas non plus le triomphe de la ménagère de moins de cinquante ans, mais un des rares actes de liberté qui reste encore aux citoyens qui disposent encore, en dépit des efforts répétés de M. Le Lay et consorts, d’un peu de cerveau disponible.
P.S ( !) Depuis que Mme Royal confond publicité et politique je coupe le son dès qu’elle commence à parler !