Le tabac tue une personne toutes les 7 secondes dans le monde
Le tabac tue 73 000 personnes chaque année en France.
Un fumeur de tabac sur deux en mourra.
Alors que dans beaucoup de pays on met en place des mesures de plus en plus drastiques contre le tabac, les bénéfices des cigaretiers augmentent chaque année et représentent désormais plus que la totalité des bénéfices de trois des plus grandes entreprises du monde : Macdonald, Microsoft et Coca Cola !
Tout a commencé par l'envoi d'un document ultra confidentiel de Philip Morris à une activiste antitabac qui l'a communiqué à l'équipe de Cash Investigations. Ce document explosif a révélé en détail que :
Les lobbyistes de Philip Morris fliquent chacun des parlementaires européens et vont jusqu'à cibler certains d'entre eux, pour s'en servir ou pour les faire tomber. Comme le commissaire européen à la Santé que Baroso a viré au motif qu'il a eu des contacts avec des représentants de l’industrie du tabac, sans en faire explicitement état, ce qui est interdit. Or, on a découvert que Baroso lui-même ou ses collaborateurs ont fait exactement la même chose. Le responsable de la sécurité au sein de la commission est suspecté également d'avoir participé à cette opération de déstabilisation.
Non seulement les lobbyistes tentent de persuader les parlementaires par tous les moyens de ne pas mettre de bâtons dans les roues de leur industrie mais ils vont jusqu'à écrire eux même les amendements aux directives européennes. Qui, je le rappelle, s'appliquent à tous les états de l'Europe.
Comme les parlementaires ne peuvent décemment pas soutenir ouvertement les cigaretiers ils soutiennent ... les buralistes, autres marchands de mort sans scrupules. Lesquels, manipulés par leurs fournisseurs, manifestent régulièrement contre tout ce qui peut contribuer à réduire leurs bénéfices. Comme les paquets de cigarettes génériques, par exemple.
On apprend également que les géants du tabac financent directement l'Europe depuis des années ! Et pas qu'un peu, jusqu'à deux-milliards d'euros par an. Idem pour les états dont la France : plus de 20 millions d'euros par an. Ces sommes sont parait-il reversées au budget de l'Europe et de la France, mais comment on n'en saura rien, car tout ce qui concerne ces "aides" du tabac sont top secret. Ben voyons !
Enfin, l'argument qui tue (lui aussi !) : Philip Morris finance des enquêtes qui permettent de certifier aux états que la mortalité due au tabac est une bonne chose pour les dépenses publiques (!) puisqu'elle permet de diminuer le montant des retraites à verser (!!). On savait nos dirigeants cyniques, mais à ce point-là, on tombe de notre chaise. Effectivement, vu sous cet angle, le tabac, en dehors du montant non négligeable des taxes qu'il rapporte à l'État, contribue très efficacement à réduire les dépenses de retraite. On est même arrivé à calculer très exactement à quel âge il est bon pour les finances publiques que les fumeurs décèdent. Grosso modo, l'âge idéal c'est au moment où le fumeur va finir de payer son maximum d'impôts ! C'est à dire, en fin de carrière et avant la retraite.
Très franchement on aurait pu intituler cette émission : le cynisme effrayant des États !
Cette émission est un choc, en tous cas pour tous ceux qui ne font pas de la politique leur métier. En effet, dans le reportage les parlementaires à qui on met le nez dans le caca n'ont absolument pas l'air dégoûté.
L'intérêt de cette émission c'est qu'elle démonte systématiquement la plupart des rouages de l'interactivité, et je reste poli, entre le pouvoir et les puissances de l'argent. On le savait depuis longtemps mais là, on voit le mécanisme en marche, et on comprend beaucoup de choses.
Entre autres la position pour le moins ambigüe des gouvernements en matière de tabac. Compte tenu des taxes énormes qu'il rapporte, ainsi que l'alcool qui lui aussi doit avoir de nombreux et redoutables lobbyistes, l'État a mis très longtemps à privatiser la Seita, manufacture officielle de tabac en France. Non par souci de la santé publique des Français, mais tout simplement parce que les dégâts du tabac coûtent depuis longtemps très cher à la sécurité sociale. Maintenant les cigaretiers viennent de leur faire comprendre, avec leur argument qui tue, que les bénéfices en matière de retraites non versées sont largement supérieurs aux dépenses engagées pour soigner les fumeurs.
Il suffit maintenant que le lobby de l'industrie pharmaceutique, très efficace lui aussi, entre en action, si ce n'est déjà fait, pour démontrer à nos chers gouvernants que les dépenses de santé dues au tabac sont des dépenses productives, créatrices d'emploi, qui peuvent donner lieu, de la part de l'industrie pharmaceutique à de substantielles rémunérations, dont certaines pourraient même faire l'objet d'une budgétisation officielle.
On voit comment, dans ce domaine comme dans bien d'autres (agroalimentaire, industrie pharmaceutique, j'en passe et des plus sordides) les lois sont littéralement écrites par les représentants des multinationales. Sans que cela trouble le moins du monde nos soi-disant représentants du peuple.
De toute façon, comme l'État se déleste progressivement de la plupart de ses attributions publiques passées, au profit du secteur privé, c'est le secteur privé qui se chargera bientôt de la santé publique et l'on sait bien qu'il ne se posera certainement pas des problèmes d'éthique.
Dans un futur très proche, comme dans ces vieux films ou romans d'anticipation, chaque individu sera impitoyablement jaugé, et compte tenu de son utilité pour la société (privée) sera maintenu, mis au rencart ou même éliminé radicalement.
"- Tu comprends, coco : tu ne rapportes plus rien, et tu coûtes très cher à la collectivité, alors..."
Pour finir un grand bravo à Élise Lucet et son équipe. Je lui souhaite simplement de rester encore longtemps aux manettes de cette excellente émission. Mais je ne me fais guère d'illusions. Cette émission doit déranger énormément tous ceux qu'elle met en cause, qui sont nombreux et bien placés, et si elle perdure j'en serais fort agréablement étonné.
Le lien de l'émission :
Le tabac tue 73 000 personnes chaque année en France.
Un fumeur de tabac sur deux en mourra.
Alors que dans beaucoup de pays on met en place des mesures de plus en plus drastiques contre le tabac, les bénéfices des cigaretiers augmentent chaque année et représentent désormais plus que la totalité des bénéfices de trois des plus grandes entreprises du monde : Macdonald, Microsoft et Coca Cola !
Tout a commencé par l'envoi d'un document ultra confidentiel de Philip Morris à une activiste antitabac qui l'a communiqué à l'équipe de Cash Investigations. Ce document explosif a révélé en détail que :
Les lobbyistes de Philip Morris fliquent chacun des parlementaires européens et vont jusqu'à cibler certains d'entre eux, pour s'en servir ou pour les faire tomber. Comme le commissaire européen à la Santé que Baroso a viré au motif qu'il a eu des contacts avec des représentants de l’industrie du tabac, sans en faire explicitement état, ce qui est interdit. Or, on a découvert que Baroso lui-même ou ses collaborateurs ont fait exactement la même chose. Le responsable de la sécurité au sein de la commission est suspecté également d'avoir participé à cette opération de déstabilisation.
Non seulement les lobbyistes tentent de persuader les parlementaires par tous les moyens de ne pas mettre de bâtons dans les roues de leur industrie mais ils vont jusqu'à écrire eux même les amendements aux directives européennes. Qui, je le rappelle, s'appliquent à tous les états de l'Europe.
Comme les parlementaires ne peuvent décemment pas soutenir ouvertement les cigaretiers ils soutiennent ... les buralistes, autres marchands de mort sans scrupules. Lesquels, manipulés par leurs fournisseurs, manifestent régulièrement contre tout ce qui peut contribuer à réduire leurs bénéfices. Comme les paquets de cigarettes génériques, par exemple.
On apprend également que les géants du tabac financent directement l'Europe depuis des années ! Et pas qu'un peu, jusqu'à deux-milliards d'euros par an. Idem pour les états dont la France : plus de 20 millions d'euros par an. Ces sommes sont parait-il reversées au budget de l'Europe et de la France, mais comment on n'en saura rien, car tout ce qui concerne ces "aides" du tabac sont top secret. Ben voyons !
Enfin, l'argument qui tue (lui aussi !) : Philip Morris finance des enquêtes qui permettent de certifier aux états que la mortalité due au tabac est une bonne chose pour les dépenses publiques (!) puisqu'elle permet de diminuer le montant des retraites à verser (!!). On savait nos dirigeants cyniques, mais à ce point-là, on tombe de notre chaise. Effectivement, vu sous cet angle, le tabac, en dehors du montant non négligeable des taxes qu'il rapporte à l'État, contribue très efficacement à réduire les dépenses de retraite. On est même arrivé à calculer très exactement à quel âge il est bon pour les finances publiques que les fumeurs décèdent. Grosso modo, l'âge idéal c'est au moment où le fumeur va finir de payer son maximum d'impôts ! C'est à dire, en fin de carrière et avant la retraite.
Très franchement on aurait pu intituler cette émission : le cynisme effrayant des États !
Cette émission est un choc, en tous cas pour tous ceux qui ne font pas de la politique leur métier. En effet, dans le reportage les parlementaires à qui on met le nez dans le caca n'ont absolument pas l'air dégoûté.
L'intérêt de cette émission c'est qu'elle démonte systématiquement la plupart des rouages de l'interactivité, et je reste poli, entre le pouvoir et les puissances de l'argent. On le savait depuis longtemps mais là, on voit le mécanisme en marche, et on comprend beaucoup de choses.
Entre autres la position pour le moins ambigüe des gouvernements en matière de tabac. Compte tenu des taxes énormes qu'il rapporte, ainsi que l'alcool qui lui aussi doit avoir de nombreux et redoutables lobbyistes, l'État a mis très longtemps à privatiser la Seita, manufacture officielle de tabac en France. Non par souci de la santé publique des Français, mais tout simplement parce que les dégâts du tabac coûtent depuis longtemps très cher à la sécurité sociale. Maintenant les cigaretiers viennent de leur faire comprendre, avec leur argument qui tue, que les bénéfices en matière de retraites non versées sont largement supérieurs aux dépenses engagées pour soigner les fumeurs.
Il suffit maintenant que le lobby de l'industrie pharmaceutique, très efficace lui aussi, entre en action, si ce n'est déjà fait, pour démontrer à nos chers gouvernants que les dépenses de santé dues au tabac sont des dépenses productives, créatrices d'emploi, qui peuvent donner lieu, de la part de l'industrie pharmaceutique à de substantielles rémunérations, dont certaines pourraient même faire l'objet d'une budgétisation officielle.
On voit comment, dans ce domaine comme dans bien d'autres (agroalimentaire, industrie pharmaceutique, j'en passe et des plus sordides) les lois sont littéralement écrites par les représentants des multinationales. Sans que cela trouble le moins du monde nos soi-disant représentants du peuple.
De toute façon, comme l'État se déleste progressivement de la plupart de ses attributions publiques passées, au profit du secteur privé, c'est le secteur privé qui se chargera bientôt de la santé publique et l'on sait bien qu'il ne se posera certainement pas des problèmes d'éthique.
Dans un futur très proche, comme dans ces vieux films ou romans d'anticipation, chaque individu sera impitoyablement jaugé, et compte tenu de son utilité pour la société (privée) sera maintenu, mis au rencart ou même éliminé radicalement.
"- Tu comprends, coco : tu ne rapportes plus rien, et tu coûtes très cher à la collectivité, alors..."
Pour finir un grand bravo à Élise Lucet et son équipe. Je lui souhaite simplement de rester encore longtemps aux manettes de cette excellente émission. Mais je ne me fais guère d'illusions. Cette émission doit déranger énormément tous ceux qu'elle met en cause, qui sont nombreux et bien placés, et si elle perdure j'en serais fort agréablement étonné.
Le lien de l'émission :