Un slogan qui prend l'eau...
C'est l'échec du président-candidat et de la stratégie de son conseiller Patrick Buisson : François Hollande est devant lui et dispose d'un réservoir de voix bien plus important que son adversaire. Mais ce premier tour marque aussi un vote de crise avec plus de 35% des voix pour des candidats anti-système.
La surprise annoncée par les Sarkozystes n'a pas eu lieu. Leur candidat (entre 26 et 27% selon les instituts de sondage) est devancé par François Hollande (27-28%).
Finalement, le croisement des courbes entre Nicolas Sarkozy et François Hollande, qui s'est opéré voici deux mois n'aura duré qu'un temps assez bref. Non seulement le candidat socialiste parvient en tête au premier tour mais il dispose d'une réserve de voix bien supérieure à son rival de l'UMP.
Ce résultat marque un échec, celui de la stratégie électorale du Président, celle voulue et revediquée notamment par son conseiller Patrick Buisson. On se souvient de son analyse, publiée dans Le Monde. Peu loquace habituellement, son pronostic, avait fait flipper plus d’un électeur de gauche : François Hollande, avait-il assuré, réalisera un score inférieur à celui de Ségolène Royal en 2007. Son analyse était brillanteen apparence. Ce président-candidat allait pouvoir séduire à la fois les électeurs lepénistes et ceux de François Bayrou. L’antagonisme exacerbé par les éditorialistes, entre le centre droit humaniste et le populisme droitiste, n’existait pas dans l’hypothèse Buisson : les électeurs bayrouiste seraient aussi attachés à la sécurité et au protectionnisme que les électeurs marinistes.
L’analyse n’était peut-être pas totalement fausse sur le fond. Mais le conseiller se trompait sur la capacité de Nicolas Sarkozy à faire oublier qu’il avait été président avant d’être candidat. C’est, au fond une bonne nouvelle pour le pays : les Français ne sont pas des poissons rouges. Ils ont de la mémoire . Ils se sont rappelés qu’en 2007, le candidat Sarkozy leur avait demandé de le juger sur pièce. Ils viennent de le faire. Ils se sont rappelés du slogan « travailler plus pour gagner plus ». Ils se sont souvenus de la promesse de ramener le chômage à 5% ; des rodomontades satkoziennes contre les racailles dans les banlieues. Et la crise, si souvent invoquée dans cette campagne, n’a pas fonctionné comme alibi. Pouvait-on d’ailleurs dire à la fois qu’elle l’avait empêché de tenir ses promesses et qu’il l’avait jugulé puisqu’elle était derrière nous ?
En réalité, la mobilisation électorale, bien supérieure aux prévisions qui annonçaient une forte abstention, ont probablement accentué les tendances biens perceptibles ces dernières semaines. Cette mobilisation a nettement favorisé les deux candidats dont l'électorat était le plus populaire :
- François Hollande d'abord dont l'un des mérites aura été de refuser les suggestions de Terra Nova et de reconquérir l'électorat ouvrier;
- le score élevé de Marine Le Pen aux alentours de 20%, est la principale surprise de cette élection. Il confirme la très grande difficulté des sondeurs à évaluer son audience véritable; là encore, comme pour François Hollande le vote populaire a assuré son succès; il reste à comprendre le sens de ce vote, plus complexe qu'on ne l'imagine à analyser;
- en revanche, l'audience de Nicolas Sarkozy, qui a perdu 2,4 millions de voix, soit 20% de ses électeurs, semble s'être confiné à la droite traditionnelle; sa chute importante dans les bureaux de vote étrangers, pourtant traditionnellement acquis à la droite est très symbolique de la déception que son magistère a généré.
A première vue et sauf changement d'humeur spectaculaire, les jeux semblent faits : François Hollande bénéficiera presque à 100 % des reports de voix des électeurs de Jean-Luc Mélenchon, d'Eva Joly et de Philippe Poutou. Au-delà de ce socle de gauche de 44%, il lui suffira de grappiller quelques 6% et plus parmi les électeurs de François Bayrou, de Nicolas Dupont-Aignan et de Marine Le Pen. On ne voit pas comment il pourrait ne pas y parvenir.
Au total, la gauche retrouve en effet le score de ses meilleures années, et notamment celui de 1988. Mais le total des voix de la droite et du FN est cependant supérieur (47,3%), ce qui ne facilietra pas la tâche du nouveau président s'il est de gauche. Les électeurs ont choisi d'ignorer l'écologie, considérée comme annexe (à moins que ce soit la campagne d'Eva Joly qui soit en cause). Ils sont passés à côté de François Bayrou, à moins que ce ne soit l'inverse.
Le score de Marine Le Pen, et à un degré moindre, celui de Jean-Luc Mélenchon, traduit un vote de crise : au total, plus de 35% des électeurs se sont prononcés pour une politique de rupture avec la politique économique actuelle menée par l'Union européenne. En voilà qui auront hâte de passer au troisième tour, qui risque d'être plus boursier que social, tant les scores de ce soit laissent peu de chance au président sortant.
P.S (c'est de saison ;-)
Le premier enseignement de ce scrutin, et il me semble que les médias n'ont pas assez insisté là-dessus (ce qui n’étonnera personne) c’est que Sarkozy a été battu :
Au premier tour c’est certain,et au deuxième c’est plus que probable.
L’autre bonne nouvelle, c’est que la France compte actuellement moins de 20 % de racistes et/ou xénophobes avérés. J’aurais pensé plus…
Je rappellerai simplement qu’à l’élection présidentielle de 2002 le F.N était qualifié pour le second tour. Dire comme le font, et insistent lourdement beaucoup de médias, que Dame Le Pen a fait un score historique est faux. Certes, elle a fait presque 2 points de plus que son père en 2002 mais elle n’est pas qualifiée pour le second tour. L’eut elle été, qu’il est vraisemblable qu’elle n’aurait pas, comme son père, dépassé les 20 %.
Quant à Hollande il a fait, lui, un score historique pour le P.S, qu’on n’avait pas vu depuis 1981. Peu de commentateurs ont insisté là-dessus. A part Moscovici, mais c’est normal, c’est son boulot.
Les électeurs de Mélenchon sont déçus mais peut être avaient il un peu rêvé…
Je trouve personnellement que faire le score qu’il a fait, avec les idées qu’il défend et dans la société qui est la notre, n’a rien de déshonorant.
S’il en est un qui ne devra pas l’oublier c’est bien Hollande. Que ses électeurs se rassurent, ils ne vont pas tarder à revoir leur héraut aux premières loges. Même si certains au P.S ne tiennent absolument pas à se « mélencher »
Bayrou a raté son coup. C’est normal. Quand on veut trop ménager les chèvres et les choux il ne reste plus que la moquette à brouter. Ca ira, il a l'habitude...
L’écologie française en a pris un rude coup derrière les lunettes, mais cela n’a rien d’une surprise. Ils auront bien un petit strapontin dans le futur gouvernement mais c’est tout. Sinon ils pourront toujours d’assoir sur le ou les « pactes » conclus avec le P.S. Et c’est tant mieux. Je ne critiquerai pas leurs théories, je ne suis pas qualifié. Mais concernant la politique, une chose est sûre, ils sont nuls. Et ruinés, car ils n’ont même pas fait 5%.
Quant aux « petits » candidats ils ont fait ce que font toujours les petites candidats : un petit tour, mais à leurs frais, eux, et puis s’en vont…
Concernant l'ex fameux M. Buisson, il n'a plus qu'à se cacher...
Finalement, le croisement des courbes entre Nicolas Sarkozy et François Hollande, qui s'est opéré voici deux mois n'aura duré qu'un temps assez bref. Non seulement le candidat socialiste parvient en tête au premier tour mais il dispose d'une réserve de voix bien supérieure à son rival de l'UMP.
Ce résultat marque un échec, celui de la stratégie électorale du Président, celle voulue et revediquée notamment par son conseiller Patrick Buisson. On se souvient de son analyse, publiée dans Le Monde. Peu loquace habituellement, son pronostic, avait fait flipper plus d’un électeur de gauche : François Hollande, avait-il assuré, réalisera un score inférieur à celui de Ségolène Royal en 2007. Son analyse était brillanteen apparence. Ce président-candidat allait pouvoir séduire à la fois les électeurs lepénistes et ceux de François Bayrou. L’antagonisme exacerbé par les éditorialistes, entre le centre droit humaniste et le populisme droitiste, n’existait pas dans l’hypothèse Buisson : les électeurs bayrouiste seraient aussi attachés à la sécurité et au protectionnisme que les électeurs marinistes.
L’analyse n’était peut-être pas totalement fausse sur le fond. Mais le conseiller se trompait sur la capacité de Nicolas Sarkozy à faire oublier qu’il avait été président avant d’être candidat. C’est, au fond une bonne nouvelle pour le pays : les Français ne sont pas des poissons rouges. Ils ont de la mémoire . Ils se sont rappelés qu’en 2007, le candidat Sarkozy leur avait demandé de le juger sur pièce. Ils viennent de le faire. Ils se sont rappelés du slogan « travailler plus pour gagner plus ». Ils se sont souvenus de la promesse de ramener le chômage à 5% ; des rodomontades satkoziennes contre les racailles dans les banlieues. Et la crise, si souvent invoquée dans cette campagne, n’a pas fonctionné comme alibi. Pouvait-on d’ailleurs dire à la fois qu’elle l’avait empêché de tenir ses promesses et qu’il l’avait jugulé puisqu’elle était derrière nous ?
En réalité, la mobilisation électorale, bien supérieure aux prévisions qui annonçaient une forte abstention, ont probablement accentué les tendances biens perceptibles ces dernières semaines. Cette mobilisation a nettement favorisé les deux candidats dont l'électorat était le plus populaire :
- François Hollande d'abord dont l'un des mérites aura été de refuser les suggestions de Terra Nova et de reconquérir l'électorat ouvrier;
- le score élevé de Marine Le Pen aux alentours de 20%, est la principale surprise de cette élection. Il confirme la très grande difficulté des sondeurs à évaluer son audience véritable; là encore, comme pour François Hollande le vote populaire a assuré son succès; il reste à comprendre le sens de ce vote, plus complexe qu'on ne l'imagine à analyser;
- en revanche, l'audience de Nicolas Sarkozy, qui a perdu 2,4 millions de voix, soit 20% de ses électeurs, semble s'être confiné à la droite traditionnelle; sa chute importante dans les bureaux de vote étrangers, pourtant traditionnellement acquis à la droite est très symbolique de la déception que son magistère a généré.
A première vue et sauf changement d'humeur spectaculaire, les jeux semblent faits : François Hollande bénéficiera presque à 100 % des reports de voix des électeurs de Jean-Luc Mélenchon, d'Eva Joly et de Philippe Poutou. Au-delà de ce socle de gauche de 44%, il lui suffira de grappiller quelques 6% et plus parmi les électeurs de François Bayrou, de Nicolas Dupont-Aignan et de Marine Le Pen. On ne voit pas comment il pourrait ne pas y parvenir.
Au total, la gauche retrouve en effet le score de ses meilleures années, et notamment celui de 1988. Mais le total des voix de la droite et du FN est cependant supérieur (47,3%), ce qui ne facilietra pas la tâche du nouveau président s'il est de gauche. Les électeurs ont choisi d'ignorer l'écologie, considérée comme annexe (à moins que ce soit la campagne d'Eva Joly qui soit en cause). Ils sont passés à côté de François Bayrou, à moins que ce ne soit l'inverse.
Le score de Marine Le Pen, et à un degré moindre, celui de Jean-Luc Mélenchon, traduit un vote de crise : au total, plus de 35% des électeurs se sont prononcés pour une politique de rupture avec la politique économique actuelle menée par l'Union européenne. En voilà qui auront hâte de passer au troisième tour, qui risque d'être plus boursier que social, tant les scores de ce soit laissent peu de chance au président sortant.
P.S (c'est de saison ;-)
Le premier enseignement de ce scrutin, et il me semble que les médias n'ont pas assez insisté là-dessus (ce qui n’étonnera personne) c’est que Sarkozy a été battu :
Au premier tour c’est certain,et au deuxième c’est plus que probable.
L’autre bonne nouvelle, c’est que la France compte actuellement moins de 20 % de racistes et/ou xénophobes avérés. J’aurais pensé plus…
Je rappellerai simplement qu’à l’élection présidentielle de 2002 le F.N était qualifié pour le second tour. Dire comme le font, et insistent lourdement beaucoup de médias, que Dame Le Pen a fait un score historique est faux. Certes, elle a fait presque 2 points de plus que son père en 2002 mais elle n’est pas qualifiée pour le second tour. L’eut elle été, qu’il est vraisemblable qu’elle n’aurait pas, comme son père, dépassé les 20 %.
Quant à Hollande il a fait, lui, un score historique pour le P.S, qu’on n’avait pas vu depuis 1981. Peu de commentateurs ont insisté là-dessus. A part Moscovici, mais c’est normal, c’est son boulot.
Les électeurs de Mélenchon sont déçus mais peut être avaient il un peu rêvé…
Je trouve personnellement que faire le score qu’il a fait, avec les idées qu’il défend et dans la société qui est la notre, n’a rien de déshonorant.
S’il en est un qui ne devra pas l’oublier c’est bien Hollande. Que ses électeurs se rassurent, ils ne vont pas tarder à revoir leur héraut aux premières loges. Même si certains au P.S ne tiennent absolument pas à se « mélencher »
Bayrou a raté son coup. C’est normal. Quand on veut trop ménager les chèvres et les choux il ne reste plus que la moquette à brouter. Ca ira, il a l'habitude...
L’écologie française en a pris un rude coup derrière les lunettes, mais cela n’a rien d’une surprise. Ils auront bien un petit strapontin dans le futur gouvernement mais c’est tout. Sinon ils pourront toujours d’assoir sur le ou les « pactes » conclus avec le P.S. Et c’est tant mieux. Je ne critiquerai pas leurs théories, je ne suis pas qualifié. Mais concernant la politique, une chose est sûre, ils sont nuls. Et ruinés, car ils n’ont même pas fait 5%.
Quant aux « petits » candidats ils ont fait ce que font toujours les petites candidats : un petit tour, mais à leurs frais, eux, et puis s’en vont…
Concernant l'ex fameux M. Buisson, il n'a plus qu'à se cacher...