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«L'avenir n'est plus ce qu'il était» [Paul Valéry]



Le délit d'outrage, très en vogue depuis quelques années, dans le pays des droits de l'homme.

Ces dernières années, le délit d’outrage est devenu en France un délit « en vogue ». De 17.700 faits enregistrés en 1996, on est passé à 31.731 en 2007. Cette inflation (+ 42%), qui s’inscrit clairement dans le contexte actuel du « tout-répressif », pose de vraies questions, notamment celle, récurrente, des violences policières.
Le délit d’outrage, qui consiste à porter atteinte à la dignité d’un représentant de l’autorité publique, ou à ses fonctions, est très proche du délit d’injure, qui appartient au régime des infractions de presse, très protecteur de la liberté d’expression. Ce qui n’est pas le cas de l’outrage, délit de tous les arbitraires, passible de 7.500 euros d’amende et de six mois de prison. Alors que l’injure à un citoyen « ordinaire » ne « coûte » que 45 euros.



Le délit d'outrage, très en vogue depuis quelques années, dans le pays des droits de l'homme.


La pétition du CODEDO

La présente pétition, initiée par 13 citoyens réunis au sein du CODEDO (Collectif pour une dépénalisation du délit d’outrage), sera remise en février 2010 au président de la République, au ministre de la Justice et au ministre de l’Intérieur. Initiée par 400 citoyens, dont plusieurs dizaines de personnalités politiques, syndicales, artistiques, scientifiques, littéraires, sportives, ainsi que par la Ligue des droits de l’Homme, elle est ouverte à votre avis. Signez ici la pétition ! 

Pour en finir avec le délit d’outrage 
Pour en finir avec le crime de lèse-majesté 
Pour le respect des libertés publiques 
Contre les violences policières



Vous pouvez signer la pétition du CODEDO en renseignant le formulaire ci-dessous. Vous devriez recevoir un message électronique d’enregistrement


validation de la saisie

Ces dernières années, le délit d’outrage est devenu en France un délit « en vogue ». De 17.700 faits enregistrés en 1996, on est passé à 31.731 en 2007. Cette inflation (+ 42%), qui s’inscrit clairement dans le contexte actuel du « tout-répressif », pose de vraies questions, notamment celle, récurrente, des violences policières.

Le délit d’outrage, qui consiste à porter atteinte à la dignité d’un représentant de l’autorité publique, ou à ses fonctions, est très proche du délit d’injure, qui appartient au régime des infractions de presse, très protecteur de la liberté d’expression. Ce qui n’est pas le cas de l’outrage, délit de tous les arbitraires, passible de 7.500 euros d’amende et de six mois de prison. Alors que l’injure à un citoyen « ordinaire » ne « coûte » que 45 euros.


Cette ahurissante disproportion constitue la première des 10 raisons pour lesquelles les initiateurs de cet appel demandent que ce délit arriéré, obsolète, inique, soit chassé du Code pénal, comme le furent jadis les délits d’offense à la morale religieuse, d’outrage aux bonnes mœurs, et plus récemment (1994) le délit d’outrage par la voie du livre.

- parce que l’outrage constitue une aberration de droit, l’agent constatateur étant en même temps la « victime » et que devant un tribunal, c’est parole contre parole, celle du fonctionnaire assermenté contre celle du citoyen lambda.


- parce qu’il est utilisé par les « forces de l’ordre » (police, gendarmerie, police ferroviaire) pour couvrir des violences policières de plus en plus nombreuses et insupportables, des abus d’autorité scandaleux, des gardes à vue arbitraires (+ 54% en 5 ans) qui font de chaque citoyen, quelles que soient ses origines sociales, un coupable potentiel.

- parce qu’il est utilisé à des fins mercantiles par des policiers, des gendarmes qui arrondissent leurs fins de mois en se portant partie civile.

- parce que, dans le contexte actuel de la politique de rendement imposée dès 2002 par le ministre de l’Intérieur Sarkozy, l’outrage est scandaleusement utilisé pour faire grimper le taux d’élucidation des infractions.

- parce que l’outrage participe à une pénalisation des rapports sociaux en sanctionnant la parole au détriment du dialogue démocratique.

- parce que l’outrage concourt à un rétrécissement des libertés individuelles, et qu’il est utilisé par le pouvoir sarkozyste comme une arme de répression massive pour bâillonner les luttes militantes, notamment lorsque des citoyens, s’opposant à la traque des sans-papiers organisée par le ministre de l’Identité nationale, se voient traînés devant les tribunaux.

- parce que, s’il est normal que la République protège ses fonctionnaires, le fait que certains d’entre eux, notamment des policiers, des gendarmes, en profitent pour masquer leurs fautes et rattraper leurs propres insuffisances constitue un danger pour la démocratie, a fortiori dans la patrie dite « des droits de l’homme ».

- parce que le délit d’outrage, exception française, n’existe pas chez la plupart de nos voisins européens, ni aux Etats-Unis.

- enfin, parce qu’il y a dans la loi sur la presse de 1881 tout ce qu’il faut pour réparer l’outrage…


Nous demandons sa dépénalisation.


Mais le délit d’outrage n’est pas le seul en cause…

Tout récemment, et pour la première fois depuis 34 ans, un avatar de l’outrage a été remis au goût du jour : le délit d’offense au président de la République. Autrement dit, le crime de lèse-majesté. Un citoyen français a été condamné à 30 euros d’amende avec sursis pour avoir, lors du passage d’un cortège présidentiel, brandi une pancarte estimée offensante par la justice. L’affaire est d’autant plus scandaleuse (et ridicule) que cette personne ne faisait que reproduire l’injure adressée le 23 février 2008 au salon de l’Agriculture par le président de la République à un citoyen qui avait refusé de lui serrer la main. Elle est d’autant plus intolérable que nombre de nos concitoyens sont en droit de considérer ce « Casse-toi pauvre con ! » adressé à un des leurs comme une offense à la Nation tout entière, et n’hésitent plus à poser la question : « Quel respect accorder à un président de la République aussi peu respectueux de ses concitoyens ? »


Dans ces conditions, et alors que le délit d’offense à chef d’Etat étranger a été supprimé en 2004, après avoir été déclaré contraire à la Convention européenne des droits de l’homme, nous disons que le délit d’offense au chef de l’Etat français n’a plus sa place dans notre société. Et nous demandons l’abrogation pure et simple de l’article 26 de la loi du 29 juillet 1881, relatif à l’offense au chef de l’Etat.


Enfin, les signataires de cet appel lancent un cri d’alarme et appellent solennellement à un débat public sur le thème des violences policières et du comportement de plus en plus brutal d’une police dont on peut se demander si elle est encore au service des citoyens et de la République, ou au service exclusif d’un pouvoir chaque jour un peu plus attiré par des dérives totalitaires. Cette menace pour la démocratie ne peut laisser aucun citoyen indifférent. Trop de personnes ne supportent plus de vivre dans la peur d’un contrôle de police. Il est temps pour les femmes et les hommes politiques de notre pays de regarder la réalité en face, avec un courage qui ne fait pas défaut aux citoyens, et de ne plus considérer les violences policières comme un sujet tabou. Il y a urgence.


Romain Dunand (condamné à 800 € d’amende, dont 600 avec sursis pour outrage à Nicolas Sarkozy
Jean-Jacques Reboux (condamné à 150 € d’amende avec sursis pour outrage à policier) 
Eunice Barber (condamnée à 5.000 € d’amende pour outrage et rébellion) 
Maria Vuillet (poursuivie pour outrage au sous-préfet d’Ile-de-France, relaxée, appel en cours) 
Simone Levavasseur (poursuivie pour outrage au préfet de Haute-Saône) 
Hervé Eon (condamné à 30 € d’amende avec sursis pour offense au président de la République, appel en cours) 
Serge Szmuzskowicz (condamné à 500 € d’amende pour outrage à gendarme en civil) 
Isabelle Sylvestre (poursuivie pour outrage à policier) 
Jean-Paul Desbruères (outrageur non poursuivi), Patrick Mohr (poursuivi pour outrage à CRS) 
Jean-Claude Lenoir (poursuivi pour outrage à CRS) 
Yves Baumgarten (poursuivi pour outrage à policier) 
M’hamed Bellouti (condamné à 2.000 € d’amende pour procédure téméraire et abusive contre le fils du chef de l’Etat).



Vous trouverez ici un reportage de France Culture tout à fait complet sur cette question. http://dl.dropbox.com/u/3209884/Audio/delit%20outrage.mp3


Je vous en rappelle les enseignements essentiels :


  • Les dommages et intérêts, suite au délit d'outrage, sont versés au au policier "outragé"
  • Ne jamais avouer un outrage lorsqu'il n'y a pas d'autre témoin. Théoriquement le témoignage du policier n'a pas plus de valeur que celui de l"'outrageur". Juridiquement. Dans la réalité bien  sûr il en va tout autrement.
  • Le police a des objectifs chiffrés. Ce sont les policiers qui l'avouent. 
  • Après violence policière la plainte pour outrage est systématique pour justifier la violence policière.
  • Dans le témoignage d'un policier il est exprimé clairement : la repression est le coeur de métier de la police.On peut ne pas être d'accord avec cette affirmation.
  • La Cour européenne des droits de l'homme a une conception beaucoup plus restrictive que la France du délit d'outrage.
  • Depuis quelques années la France, en matière de justice, est très souvent condamnée par les instances internationales. 


L'augmentation significative du nombre de délits d'outrages coincide, comme c'est bizarre, avec l'arrivée de Sarkozy aux "affaires" comme ministre d' Intérieur d'abord, comme Président de la la République ensuite. 


L'adresse du Codedo : 

http://codedo.blogspot.com/



N.B


Quand, dans un état démocratique, un président de la république en exercice traite publiquement un citoyen de "pauvre con" , et quand c'est le citoyen qui est condamné, on est en droit de se poser des questions.











Mardi 30 Mars 2010

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