Depuis quelques années, les lanceurs d'alerte sont entrés dans notre paysage. Les
visages de Hervé Falciani, de Irène Frachon, ou de Stéphanie Gibaud, leurs combats
pour la santé publique ou contre la fraude fiscale, nous sont familiers. Mais l'on sait
moins de quels désastres, pour leur vie professionnelle et privée, s'est payé leur réflexe
civique (Stéphanie Gibaud, ex-UBS, et Claude-Annick Tissot, ex-Conseil régional d'Ile de
France, nous l'avaient raconté dans cette émission. Voir aussi dans cette autre
émission Céline Martinelli et Mathieu Chérioux, ex-employés de la banque Pasche à
Monaco).
L'idée est donc née en 2014 de les protéger au niveau européen des représailles ou du
harcèlement judiciaire, en leur offrant un statut. Mais à qui accorder ce statut ? Dans le
projet initial, la commission européenne exigeait que le candidat au statut, avant de
lancer son alerte en public auprès des medias, ait prévenu "en interne" l'organisme
coupable du manquement dénoncé. Le Parlement européen avait fait sauter cette
condition. Poussé par quelques pays, le Conseil européen l'a rétablie.
Quelques pays ?
Lesquels donc ? L'infâme Hongrie de l'infâme Orban ? Gagné. L'Autriche, où l'extrême
droite est associée au gouvernement ? Oui. Et qui d'autre ? La France, pardi. La France
des droits de l'homme, et du "core business".
Le meilleur de l'affaire, ce sont les justifications que les Tartuffe, en l'occurence la
ministre de la Justice Nicole Belloubet, à la manœuvre, ont données au "Monde""". Par
cette obligation de l'enquête en interne il s'agit, je cite "de garantir une réelle adhésion
des entreprises au dispositif, indispensable à sa mise en application efficiente". En effet !
Que ferons-nous, si HSBC, si les laboratoires Servier, ne manifestent pas leur ""réelle
adhésion"" à la dénonciation de leurs turpitudes ? Mais attention. Il ne s'agit pas
d'envoyer le lanceur d' alerte à la boucherie. Il devra opérer ce signalement interne
"auprès d’un interlocuteur impartial et tenu à une stricte obligation de
confidentialité". C'est-à-dire, si on comprend bien, dans un bureau distant d'au moins un
mètre soixante quinze de celui du PDG, et disposant d'une double porte capitonnée.
Vive la France !
12/03/19
N.D.L.R
Macronerie typique. Ecoutez bien ce que je dis...mais ne regardez pas ce que je fais.
visages de Hervé Falciani, de Irène Frachon, ou de Stéphanie Gibaud, leurs combats
pour la santé publique ou contre la fraude fiscale, nous sont familiers. Mais l'on sait
moins de quels désastres, pour leur vie professionnelle et privée, s'est payé leur réflexe
civique (Stéphanie Gibaud, ex-UBS, et Claude-Annick Tissot, ex-Conseil régional d'Ile de
France, nous l'avaient raconté dans cette émission. Voir aussi dans cette autre
émission Céline Martinelli et Mathieu Chérioux, ex-employés de la banque Pasche à
Monaco).
L'idée est donc née en 2014 de les protéger au niveau européen des représailles ou du
harcèlement judiciaire, en leur offrant un statut. Mais à qui accorder ce statut ? Dans le
projet initial, la commission européenne exigeait que le candidat au statut, avant de
lancer son alerte en public auprès des medias, ait prévenu "en interne" l'organisme
coupable du manquement dénoncé. Le Parlement européen avait fait sauter cette
condition. Poussé par quelques pays, le Conseil européen l'a rétablie.
Quelques pays ?
Lesquels donc ? L'infâme Hongrie de l'infâme Orban ? Gagné. L'Autriche, où l'extrême
droite est associée au gouvernement ? Oui. Et qui d'autre ? La France, pardi. La France
des droits de l'homme, et du "core business".
Le meilleur de l'affaire, ce sont les justifications que les Tartuffe, en l'occurence la
ministre de la Justice Nicole Belloubet, à la manœuvre, ont données au "Monde""". Par
cette obligation de l'enquête en interne il s'agit, je cite "de garantir une réelle adhésion
des entreprises au dispositif, indispensable à sa mise en application efficiente". En effet !
Que ferons-nous, si HSBC, si les laboratoires Servier, ne manifestent pas leur ""réelle
adhésion"" à la dénonciation de leurs turpitudes ? Mais attention. Il ne s'agit pas
d'envoyer le lanceur d' alerte à la boucherie. Il devra opérer ce signalement interne
"auprès d’un interlocuteur impartial et tenu à une stricte obligation de
confidentialité". C'est-à-dire, si on comprend bien, dans un bureau distant d'au moins un
mètre soixante quinze de celui du PDG, et disposant d'une double porte capitonnée.
Vive la France !
12/03/19
N.D.L.R
Macronerie typique. Ecoutez bien ce que je dis...mais ne regardez pas ce que je fais.