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«L'avenir n'est plus ce qu'il était» [Paul Valéry]



La vraie question du referendum

Celle qui a été éludée lors de toutes les précédentes consultations, c’est celle du capitalisme libéral concurrentiel, c'est-à-dire celle du règne sans partage de la concurrence « libre et non faussée » qui constitue le véritable cœur du projet que l’on nous propose.



La vraie question du referendum
Nul besoin de s’étendre sur les méfaits de la politique européenne de ces dernières années, tout un chacun peut en juger dans sa propre sphère de compétence, des travailleurs (de l’ouvrier au cadre) traités comme des kleenex usagés par leur entreprise dès que leur productivité tend à baisser, aux fonctionnaires placés désormais, merci l’Europe, sur un siège éminemment éjectable, des service publics en voie de disparition aux services sociaux en voie de paupérisation, en n’oubliant pas, bien entendu, les chômeurs en voie de flicage approfondi, et les précaires qui ont toutes les chances de le rester dans la merveilleuse société Européo-Chirac-hyène dans laquelle nous tentons de surnager depuis 10 ans !


La vraie question du referendum
Lorsque vous dites cela à un oui-ouiste, il tombe des nues. Il vous rappelle alors que le libéralisme concurrentiel date, monsieur, de la création de l’Europe en 1957. Comment peut-on revenir sur quelque chose qui existe depuis bientôt 50 ans. Ce que le oui-ouiste oublie de préciser c’est que traité de Rome a été institué dans un monde alors profondément keynésien (l’Etat providence) qui a progressivement puis totalement disparu aujourd’hui. D’où les fameuses 30 glorieuses (1960-1990) pendant lesquelles se sont cumulés le développement économique et l’interventionnisme étatique bienveillant.

Aujourd’hui, et particulièrement depuis l’arrivée de Chirac au pouvoir, le libéralisme se porte particulièrement bien mais l’Etat n’intervient plus en faveur des laissés pour compte du système. Bien au contraire il se dégage de plus en plus de ce rôle de régulateur, d’arbitre qui fut le sien, cela se vérifie tous les jours. Nous avions l’abbé Pierre, nous avons le baron Seillières !

En fait, c’est la première fois que l’on nous propose de donner notre avis sur la société qu’on nous fabrique, dans la douleur, depuis 10 ans. C’est la première fois qu’on nous propose de remplacer l’article premier de la Constitution française, stipulant la « République indivisible, laïque, démocratique et sociale» par « l’Economie sociale de marché hautement compétitive » du projet de traité.

Ce sera aussi la dernière fois, puisque le projet précise bien que l’on ne pourra plus revenir sur les fondements de cette « constitution » européenne.

Il ne faut pas mélanger la situation intérieure de la France avec celle de l’Europe nous dit on. Ah bon ? Il n’est pas une loi, pas un règlement français qui ne soit lié directement ou indirectement à l’Europe. Par ailleurs qui, le premier a voulu faire de ce référendum une opération de politique intérieure sinon un certain Chirac Jacques, fugace détracteur de la fracture sociale ?

Alors, n’écoutons pas les ravis des lendemains qui chantent (pour eux, certes !)

Regardons notre vie de tous les jours, ce qu’elle est devenue pour nous, pour nos parents, imaginons celle qui attend nos enfants, et saisissons la chance qui nous est offerte, pour la dernière fois, de dire non à notre malheur, et de rappeler, à l’Europe et à Chirac, que 10 ans ça suffit !



Jeudi 12 Mai 2005

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