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«L'avenir n'est plus ce qu'il était» [Paul Valéry]



La rivalité Sarkozy-Villepin entrave la sortie de crise



La rivalité Sarkozy-Villepin entrave la sortie de crise


Article du MONDE | 08.04.06 | 10h08

La sortie de crise frôle la sortie de piste. La rivalité accrue par la crise du contrat première embauche (CPE) entre Dominique de Villepin, qui a du mal à faire le deuil de son projet, et Nicolas Sarkozy, qui souhaite s'en débarrasser au plus vite, a bloqué, vendredi 7 avril, un processus qui paraissait sur le point d'aboutir.

Le groupe des six avec Villepin. A 15 heures, Bernard Accoyer et Josselin de Rohan, les présidents des groupes UMP de l'Assemblée et du Sénat, les ministres Jean-Louis Borloo et Gérard Larcher, ainsi que les deux rapporteurs, sont dans le bureau du premier ministre à Matignon. Ils lui exposent le scénario qu'ils souhaitent dévoiler un peu plus tard devant la presse. Celui-ci prévoit une proposition de loi déposée avant le 15 avril, date des vacances parlementaires, suspendant l'article 8 de la loi sur la cohésion sociale et son remplacement par un nouveau dispositif élaboré avec les partenaires sociaux ciblé sur les jeunes en difficulté et non plus à destination de tous. Cette solution, préconisée par M. Sarkozy et Jean-Louis Borloo, doit être présentée lundi 10 avril. "Il s'agit de donner un coup de chance majeur à ceux qui en ont le plus besoin, explique-t-on dans l'entourage du ministre de l'emploi. Un truc très cohésion sociale." Stupeur : M. de Villepin refuse cette initiative parce qu'elle signe la mort officielle du CPE et exige la suppression de toute référence à un délai. "Il cherche quoi ? On nous a confié une mission, on a fait des propositions, on a réussi à intéresser les syndicats, et lui, il refuse cette sortie de crise", s'insurge-t-on chez les négociateurs de l'UMP. "Quelle sortie de crise ? rétorque un député villepiniste, cette solution n'avait rien d'enthousiasmant. Tout ça pour nous sortir un relookage du contrat aidé !" Du coup, c'est une déclaration a minima que préparent ensemble le premier ministre et ses visiteurs.

Pressions sur Jacques Chirac. La suite se joue dans le secret de l'Elysée. Le chef de l'Etat qui a été informé plusieurs fois par jour des progrès de la discussions avec les partenaires sociaux est l'objet d'une lutte d'influence effrénée entre M. de Villepin et M. Sarkozy. Le premier ministre sait que M. Sarkozy doit exposer samedi 8 avril dans un entretien au Figaro ses solutions. Insupportable ! De son côté, le ministre de l'intérieur comprend qu'il est allé trop vite en s'arrogeant la paternité des mesures pour sortir la droite du bourbier. Pour sauver son scénario, il se dit prêt à renoncer à son entretien - ce qu'il fera. "Si vous souhaitez que Villepin fasse le 20 heures, qu'il le fasse", plaide-t-il par téléphone auprès de M. Chirac. Il ajoute : "Ne craignez rien, je ne suis pas candidat au poste de premier ministre". En fin d'après-midi, M. de Villepin est dans le bureau du chef de l'Etat pour plaider directement sa cause. Selon un responsable UMP, "la relation entre les deux hommes est devenue incroyable, comme si le président avait peur de son premier ministre". A l'Elysée, on nie toute entravedans le processus : "Les présidents de groupe doivent élaborer une proposition. On est très exactement dans le processus arrêté par le premier ministre".
Quatre minutes de conférence de presse. Pas moins de 60 journalistes assistent, à 18 h 30, à la conférence de presse des négociateurs à l'Assemblée nationale. LCI en assure même la retransmission en direct. L'événement pourtant sera bref. M. Accoyer lit sa déclaration écrite d'un ton neutre. "Nous avons reçu les 5, 6 et 7 avril dix-neuf organisations représentatives des partenaires sociaux, des organisations d'étudiants et de lycéens. Cette mission nous a été confiée par le gouvernement. Cet échange approfondi a permis à chacune de ces organisations d'exposer sa position sur la crise actuelle et ses propositions pour en sortir dans les meilleurs délais. Elles nous ont également fait connaître les sujets qui pourraient faire l'objet d'échanges ultérieurs. Sur ces bases, une synthèse sera dégagée pour élaborer dans la concertation la proposition de loi que le gouvernement nous a demandée." Fin de déclaration, pas de questions. "On est juste des faire-valoir, alors qu'on a bossé comme des fous!", lâche, amer, un député.

Les syndicats spectateurs des déchirements de la droite. Face à cette absence de proposition concrète, les syndicats assistent médusés aux déchirements entre M. de Villepin et M. Sarkozy, conscients qu'une partie de la crise trouvera sa solution dans l'apaisement des relations entres les deux hommes. Mais le scénario de "la suspension-substitution", qui prévoit de remplacer le texte du CPE par un autre sans prononcer le mot "abrogation", ne les satisfait pas totalement. Ils se réuniront le 10 avril et pourraient décider d'une journée d'action nationale si aucune mesure satifaisante ne leur était présentée. Ils veulent que "le CPE disparaisse dès lundi". A la CFDT, on rejette l'idée d'une suspension de quelques mois, de crainte qu'en cas d'échec de la négociation "le CPE revienne dans le paysage", expliquait, vendredi, Rémi Jouan pour la CFDT.

Sarkozy entre ironie et optimisme. Dans leur circonscription, les députés UMP qui plaident pour "la mort" du CPE sont atterrés. "Mes électeurs sont à bout, explique l'un d'eux, ils ne me demandent plus de tenir mais de les sortir de cette m..." Plusieurs élus de l'UMP menacent, si rien ne bouge d'ici le 10 avril, de rédiger une proposition de loi d'abrogation du CPE. Un conseiller de Matignon assure que "le premier ministre va réfléchir ce week-end à tous les scénarios". L'entourage de M. Sarkozy balance entre l'ironie sur le "grand cirque de Villepin", l'abattement, "parce plus le temps passe, plus les solutions seront difficiles à trouver", et l'optimisme raisonné, "car seules nos solutions son acceptables". Vendredi soir, un conseiller du ministre de l'intérieur confiait : "On n'a pas abouti, mais on a avancé."

NDLR On croit rêver ! Le sort du pays tout entier, l'avenir de nos jeunes sont suspendus à la querelle Sarkozy / Villepin ! Voila deux hommes politiques qui font, publiquement, passer leurs ambitions personnelles avant le sort de leur pays et de ses citoyens. Et ces gens souhaitent être élus en 2007 ! J'espère que les français sauront leur signifier que la France n'a rien à faire avec de tels individus ! Quand à Chirac dans tout ça il n'est même plus fichu de faire l'arbitre ! Il a peur de Sarkozy, il a peur de Villepin, il se lamente et affirme qu'il a tout raté (cf le livre de F.O.G)

Avec un tel trio de pieds nickelés, la France est mal partie !

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Dimanche 9 Avril 2006

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