Des études scientifiques ont démontré que le mot employé le plus souvent par Chirac dans ses discours est « Naturellement » (Damon Mayaffre)
En étudiant la prose chiraquienne on s’aperçoit que le mot naturellement a toujours pour fonction de faire la liaison entre deux propositions éminemment contradictoires.
« La mondialisation est inéluctable, mais naturellement nous allons en maîtriser les effets. »
« Il faut réduire le nombre des fonctionnaires mais naturellement les services publics n’en seront pas affectés »
« Jusqu'à récemment, en vertu d'usages raisonnables et spontanément respectés, il n'avait jamais fait de doute pour personne que les élèves, naturellement libres de vivre leur foi, ne devaient pas pour autant venir à l'école, au collège ou au lycée en habit de religion»
Le discours chiraquien est donc essentiellement dialectique, sauf que cette dialectique n’aboutit jamais à rien. Comme tout ce que fait Chirac d’ailleurs. En fait ce n’est pas tant de la dialectique que de la duplicité. Vous remarquerez qu’à la fin d’un discours de Chirac on est généralement dans la perplexité la plus totale. Ceci vient du fait qu’à force d’énoncer des propositions contradictoires, reliées par le mot naturellement, quand il a fini de parler vous ne savez même plus la question que vous avez posée. C’est perpétuellement un discours de l’esquive qui n’explicite jamais rien et repose sur des présupposés. C’est typiquement un discours de menteur.
A noter qu’un tel discours, aussi empli de contradictions, même reliées par des naturellement, devrait provoquer chez ses interlocuteurs des réactions immédiates, faisant ressortir la contradiction de ses propos. Vous noterez qu’il n’en est rien ; généralement, en public, ses interlocuteurs ne relèvent jamais ses contradictions. Autrement dit ce discours chiraquien n’est possible qu’avec la complicité des médias. N’est ce pas PPDA ?
La preuve : une des rares fois où Chirac a discuté avec des personnes étrangères au microcosme médiatique, c’est à dire lorsqu’il a discuté récemment avec des jeunes à la télévision, à l’occasion du referendum sur l’Europe, ce fut une catastrophe.
Il est amusant de constater d’ailleurs que Chirac s’est plaint ouvertement pendant ce débat de ne pas comprendre les jeunes. Juste retour des choses : cela fait des années que l’on ne comprend rien à la rhétorique Chiraquienne. Et pour cause ! Elle n’a pas pour but d’expliquer quoi que ce soit, elle a pour unique fonction de lui permettre d’exister, ou plutôt, de subsister, dans tous les sens du mot !