Le passage qui a retenu mon attention :
Naturel vs chimique ?
Et si on s'attaquait au fond du message, histoire de tordre le coup à une idée reçue ou deux... Car comme le rappellent nos partenaires du CorteX, opposer le "chimique" et le "naturel" est un non-sens.
En effet, absolument TOUT est "chimique" !
L'eau est chimique (H2O), les composants de l'être humain sont chimiques... Alors ne faudrait-il pas déjà commencer par employer le bon terme de ce qui se cache derrière ce gros mot qu'est devenu "chimique" ? Ne devrions-nous pas plutôt utiliser "industriel" ou "de synthèse" ?
Et d'un autre côté, ce qui est "naturel" n'est pas forcément bon, comme par exemple : le venin, le curare, la belladone... Et il n'est pas facile de déterminer ce qu'on entend par "naturel". Prenez quelques instants pour réfléchir et tenter de proposer une définition de ce mot pour vous en convaincre...
En ce qui concerne le problème sanitaire, le concept-clé est surtout : "Rien n'est poison, tout est poison : seule la dose fait le poison". Tout n'est en fait qu'une question d'excès...
Dans le cas de la belladone et du curare, les produits sont utilisés en médecine pour l'anesthésie, évidemment à une dose non létale ; sauf pour les cas exceptionnels d'allergie, sorry mister Chevènement...
L'exemple des pesticides est assez révélateur : les organisations de santé sont bien plus inquiètes pour les agriculteurs, très exposés lors de l'épandage, que pour les consommateurs qui ne lavent pas leur salade avant de la consommer.
Mais le mieux pour déterminer si vos produits quotidiens sont dangereux, c'est encore de lire la composition du produit sur l'étiquette/emballage en se référant aux seuils "de sécurité" existants. C'est moins rapide mais plus fiable et ça évite de psychoter sur un petit carré de couleur...
Chemophobia, la peur irrationnelle du chimique !
Il n'existe pas de terme français pour exprimer la phobie du chimique (chemophobia in English). Et pourtant, dans les principaux pays francophones, c'est une peur omniprésente qui fait trembler les citoyens... et les gouvernements !
Pour s'en convaincre, alertez autour de vous des personnes sur les dangers dumonoxyde de dihydrogène ou sur la composition de la tarte aux cerises... Tout est vrai mais présenté d'une telle manière que la population est terrorisée à l'évocation des effets ou des produits utilisés !
Et pourtant, comment quelque chose d'aussi anodin et vital que l'eau peut-il être présenté comme une substance hautement toxique ?
Principe de précaution ou "précautionnisme" ?
Et si on invoquait le principe de précaution pour tout et n'importe quoi ?
Et si c'était une nouvelle forme de populisme qui nous installait dans un immobilisme coupable ?
Ce principe, inscrit dans la Constitution française en 2005 via la Charte de l’Environnement, vise à atteindre le Saint-Graal risque zéro en nous donnant l'illusion de maîtriser les probabilités que le futur nous réservera.
Pour ceux qui souhaiteraient en savoir plus :
> L’inquiétant principe de précaution
de Gérald Bronner et Étienne Géhin aux éditions PUF
Voici mon commentaire :
"Hoaxbuster.com est un site très utile pour démonter les multitudes de hoax qui nous polluent.
La conclusion de cet article est on ne peut plus claire : une recommandation pour lire "L'inquiétant principe de précaution", inscrit, je le rappelle dans notre constitution grâce, pour une fois, à Jacques Chirac (que son esprit repose en paix).
Je n'ai pas besoin ce livre ce livre pour deviner qui sont les gens que ce principe inquiète. Je préférerais toujours ceux qui cherchent à débusquer la vérité dans l’intérêt de tous, même s'ils sont parfois paranoïaques, à ceux qui s'attachent à ridiculiser le principe de précaution, dans l’intérêt de quelques uns de nos pires congénères.
En matière d'industrie et de distribution agro-alimentaire et de ses effets désastreux sur la santé, même les pires obsédés du principe de précaution sont bien en dessous de la vérité.
A côté d'eux la N.S.A, c'est Emmaüs !