Chère lectrice, cher lecteur,
Face à un problème aussi généralisé, de nombreux sites et articles proposent des solutions.
Vous avez le choix entre :
- devenir enfin belle, via l'usage de cosmétiques, régimes, sport, bronzage, parfois chirurgie (résultat sans aucunegarantie) ;
- vous persuader que vous êtes déjà belle, sans rien changer à la réalité (méthode Coué) ;
- vous convaincre que votre apparence physique n'a aucune importance. Cela consiste généralement à déclarer que c'est « la société » qui est « pourrie », qu'elle impose aux femmes des « standards de beauté déconnectés de la réalité » en donnant des poupées Barbie aux petites filles, en faisant des défilés de haute-couture avec des mannequins squelettiques, à cause des hommes machistes, etc.
Et bien que personne ne m'ait demandé mon avis, je vais tout de même dire ce que je pense de ce problème :
Les femmes sont aussi dures avec les autres
Commençons par un chiffre :Quand on demande aux femmes de juger les hommes, elles considèrent que 80 % d'entre eux sont plus laids que la moyenne. (2)
80 % des hommes, donc, aux yeux des femmes, ne sont même pas assez beaux pour mériter d'être étiquetés « moyens » !!
Ce chiffre révèle un fait capital : la plupart des femmes ont un très haut niveau d'exigence.
Faites l'expérience, chères lectrices : la prochaine fois que vous êtes dans un lieu fréquenté, prenez le temps de compter les hommes qui vous paraissent trop laids pour envisager une aventure avec eux. Puis comptez les hommes vous paraissant beaux. Il est probable que vous n'échapperez pas à la règle. Vous verrez environ 9 hommes laids ou médiocres pour 1 homme beau, et peut-être plus encore (d'hommes laids).
Le fait que les femmes ne se trouvent pas belles n'est donc qu'un cas particulier d'une règle générale : les femmes sont exigeantes avec tout le monde.
La vraie beauté
Quand on essaye de juger de sa propre beauté, on risque d'être victime du « syndrome du miroir ».Le « syndrome du miroir » est cette erreur d'estimation que nous faisons tous lorsque nous nous regardons dans le miroir. Qui n'a pas essayé un jour, en se regardant le miroir, de se dire : « Imaginons que je ne me sois jamais vu ; quelle impression est-ce que je me ferais ? »
Mais le miroir ne reflète que l'aspect purement « plastique », c'est-à-dire matériel, de notre visage. Boutons, poils disgracieux, dents imparfaites prennent des dimensions disproportionnées.
Or, la « plastique » du corps n'est pas ce qui frappe les autres en premier.
Pensez à la surprise qu'on éprouve toujours en rencontrant pour la première fois une personne qu'on ne connaissait qu'en photo. La différence est toujours énorme avec ce qu'on imaginait. Car ce qui nous touche le plus chez une personne, c'est sa présence, son attitude, son regard, son sourire, sa voix, son rire, sa manière de bouger, sa « manière d'être ». C'est cela qui va nous charmer ou, au contraire, nous repousser.
Le phénomène est encore plus fort avec soi-même. Il nous est strictement impossible de juger notre propre physique à partir de l'image que nous renvoie le miroir et même les photos.
Vous avez sans doute entendu parler de l'écrivain russe Léon Tolstoï. Il avait une allure magnifique : large front, regard foudroyant, menton volontaire, barbe de patriarche. Son extraordinaire personnalité et sa vive intelligence se lisaient sur son visage.
Eh bien voici comment Tolstoï se jugeait lui-même :
« J'étais souvent en proie à des accès de désespoir ; je ne pouvais croire que le bonheur pût exister sur terre pour un être affligé d'un nez aussi épaté, de lèvres aussi épaisses et d'aussi petits yeux gris que moi : je suppliais Dieu de faire un miracle et de me changer en beau garçon ; tout ce que je possédais dans le présent, tout ce que je pourrais posséder dans l'avenir, j'étais prêt à le donner pour avoir un joli visage. » (3)
Beaucoup de personnes, malheureusement, font la même erreur que Tolstoï et sont convaincues jusqu'au plus profond d'elles-mêmes d'être laides alors que ce n'est pas du tout à cela que pensent les personnes qui les rencontrent.
L'intéressant phénomène des vieilles photos
En revanche, faites l'expérience suivante : reprenez une vieille photo de vous, datant d'il y a quinze ou vingt ans.
Dans la plupart des cas, vous vous direz : « Tiens ! J'étais plutôt bien à l'époque ! Et même beaucoup mieux que dans mon souvenir... » Il est probable que vous regarderez cette photo avec tendresse, vous découvrant toutes sortes de qualités que vous n'aviez absolument pas remarquées, ou voulu voir, au moment où elle avait été prise.
Ce qui prouve à quel point nous sommes injustement sévères avec nous-même.
L'étrange « phénomène du cadavre »
Encore un exemple. Lorsqu'une personne en bonne santé meurt accidentellement, on est frappé du peu de ressemblance du cadavre avec la personne vivante. On réalise alors de façon brutale à quel point le corps, le simple corps sans vie, a peu d'importance, par rapport à la vie qui l'animait. C'est « l'étrange phénomène du cadavre ».
L'important, c'est la façon d'être, la façon de vivre, la façon d'être en vie ! Une personne énergique, drôle et sûre d'elle peut avoir un immense pouvoir de séduction, même si ses traits physiques sont très imparfaits.
Encore plus fort, les personnes qui aiment quelqu'un depuis longtemps vous diront combien ce sont, au fond, les imperfections de l'autre qui le rendent le plus attachant. Un visage lisse et idéalement proportionné, comme celui des statues grecques, risque souvent d'être complètement dépourvu de charme. Par contre, un visage présentant des aspérités peut exercer une attraction incroyable, ainsi qu'en témoignent les succès de séduction de quelqu'un comme Serge Gainsbourg. C'est l'histoire de la « Belle et la Bête » qui, comme tous les contes pour enfants, est pleine de vérité.
C'est pourquoi la première chose à faire pour devenir plus attirant est d'enrichir sa vie intérieure, de cultiver son esprit, et faire des activités qui vous font vibrer. Plus vous vivrez intensément, plus vous aurez de choses intéressantes à raconter, plus vous rayonnerez et plus les autres auront envie de partager cette vie avec vous.