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Dutreil à la fonction publique ou comment Chirac ne cherche même pas à cacher son jeu

Amis et néanmoins collègues fonctionnaires si vous vous faisiez quelque illusion sur les intentions de l'autiste de l'Elysée à votre égard, accrochez vous à votre fauteuil : votre ministre s'appelle désormais Renaud Dutreil et c'est un ultra libéral qui doit apprécier les fonctionnaires comme les chats apprécient les souris. A côté de lui Delevoye c'était soeur Theresa !

Ci-dessous extrait d'un article de Libé du 1er avril. Et malheureusement ce n'est pas un canular !



Dutreil à la fonction publique ou comment Chirac ne cherche même pas à cacher son jeu
Le libéral Dutreil face aux fonctionnaires

Par Hervé NATHAN

Jeudi 01 avril 2004



Le profil

Renaud Dutreil à la Fonction publique et de la Réforme de l'Etat, c'est au moins une gageure. A 44 ans, le secrétaire d'Etat aux Petites et Moyennes Entreprises (PME), au Commerce et à l'Artisanat remplace Jean-Paul Delevoye, sèchement battu aux élections régionales dans le Pas-de-Calais, arrivant en troisième position derrière la gauche et le Front national au premier tour.

Avec son prédécesseur, il incarne presque une sorte d'antithèse. Autant Jean-Paul Delevoye est un gaulliste pur sucre, directement issu du RPR, à la fibre sociale, autant Renaud Dutreil est un libéral, un vrai, qui a commencé la politique chez Alain Madelin, à Démocratie libérale, et fait son apprentissage au cabinet (il a vite quitté le Conseil d'Etat), au ministère de l'Industrie, chez Gérard Longuet, en 1993, et dont l'épouse travaille auprès de Ernest-Antoine Seillière, le «patron des patrons».

Dans son ancien ministère, il a soigné la clientèle de la droite traditionnelle, les petits patrons et les indépendants, en leur offrant en deux lois (dont une reste à faire voter) un début de statut protecteur. Il n'a pas oublié pour autant les riches, grâce à l'allégement de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF), qu'il a fait modifier au nom de la lutte pour l'emploi...

L'ancien député de l'Aisne a aussi joué le pompier, avec les buralistes et les restaurateurs, lorsque ces derniers menaçaient de passer au Front national.

Lui qui n'hésite jamais à se mettre en avant et professe que le salariat est une forme dépassée d'emploi, devra se couler dans le moule du ministère de la Fonction publique et de la Réforme de l'Etat, où l'on négocie beaucoup et longtemps avec les syndicats et où beaucoup d'hommes politiques ont disparu sans laisser de traces.

Jeudi 1 Avril 2004

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DERIDET GUY

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