Extrait d'Alterecoplus.fr
La Grèce « ne veut pas se réformer et n'a pas encore fait suffisamment d'efforts » entend-on dire partout et notamment de la part des ministres des Finances européens qui ont refusé, pour cette raison, les dernières propositions du gouvernement Tsipras. Pourtant rien n'est plus faux et ce sont les chiffres de la Commission européenne elle-même qui le montrent.
La Grèce dégage l'excédent structurel primaire le plus élevé
Considérons ce qu'on appelle « l'excédent budgétaire primaire », c'est à dire le solde de l'ensemble des recettes publiques dont on a retiré toutes les dépenses avant paiement des intérêts à verser sur la dette. C'est l'indicateur principal qui permet d'apprécier si la situation des comptes d'un Etat risque d'aggraver son endettement (en cas de déficit) ou lui permettent au contraire de se désendetter (lorsqu'il y a excédent).
On s'intéressera plus particulièrement ici à l'excédent/déficit primaire dit « structurel » c'est à dire corrigé des effets de la conjoncture. Ce solde varie en effet fortement avec le cycle économique dans la mesure où les recettes publiques plongent quand l'activité se dégrade alors que les dépenses restent en général stables (ce qui est en soi très positif car cela permet de limiter l'impact d'un plongeon de l'activité privée). Pour évaluer correctement la situation réelle des finances publiques d'un Etat, il faut donc éliminer ces fluctuations conjoncturelles importantes qui perturbent les résultats. On le fait en calculant un déficit/excédent dit « structurel ».
Pacte de stabilité
Depuis la création de l'euro, un Pacte de stabilité encadre les politiques budgétaires des Etats au sein de la zone avec en particulier les fameux critères de 3 % du PIB de déficit public ou de 60 % du PIB de dette. Ce pacte a été profondément réformé depuis la crise de 2010 : une des principales modifications apportées à ces règles budgétaires a consisté justement à donner désormais au déficit/excédent structurel le rôle principal dans l'appréciation de la situation des Etats au sein des instances européennes.
En 2014, selon les chiffres de la Commission européenne elle-même, la Grèce était, de toute l'Union, le pays qui dégageait l'excédent structurel primaire le plus élevé
Toujours est-il donc qu'en 2014, selon les chiffres de la Commission européenne elle-même, la Grèce était devenue, de toute l'Union, le pays qui dégageait l'excédent structurel primaire le plus élevé avec 4,3 % de son PIB. Tandis que le pays qui avait le déficit le plus important n'était autre que... le Royaume Uni de David Cameron dont on nous vante pourtant si régulièrement la politique budgétaire particulièrement rigoureuse...
La Grèce est aussi derrière le Portugal, le pays d'Europe qui a fait le plus d'effort depuis 2010 pour redresser ses comptes publics avec un saut de 8,3 points de PIB en matière de déficit structurel. A l'échelle de la France cela représenterait un effort de baisse des dépenses et/ou hausse des impôts de 170 milliards d'euros... C'est presque trois fois plus que ce que la France a fait entre 2010 et 2014.
La Grèce « ne veut pas se réformer et n'a pas encore fait suffisamment d'efforts » entend-on dire partout et notamment de la part des ministres des Finances européens qui ont refusé, pour cette raison, les dernières propositions du gouvernement Tsipras. Pourtant rien n'est plus faux et ce sont les chiffres de la Commission européenne elle-même qui le montrent.
La Grèce dégage l'excédent structurel primaire le plus élevé
Considérons ce qu'on appelle « l'excédent budgétaire primaire », c'est à dire le solde de l'ensemble des recettes publiques dont on a retiré toutes les dépenses avant paiement des intérêts à verser sur la dette. C'est l'indicateur principal qui permet d'apprécier si la situation des comptes d'un Etat risque d'aggraver son endettement (en cas de déficit) ou lui permettent au contraire de se désendetter (lorsqu'il y a excédent).
On s'intéressera plus particulièrement ici à l'excédent/déficit primaire dit « structurel » c'est à dire corrigé des effets de la conjoncture. Ce solde varie en effet fortement avec le cycle économique dans la mesure où les recettes publiques plongent quand l'activité se dégrade alors que les dépenses restent en général stables (ce qui est en soi très positif car cela permet de limiter l'impact d'un plongeon de l'activité privée). Pour évaluer correctement la situation réelle des finances publiques d'un Etat, il faut donc éliminer ces fluctuations conjoncturelles importantes qui perturbent les résultats. On le fait en calculant un déficit/excédent dit « structurel ».
Pacte de stabilité
Depuis la création de l'euro, un Pacte de stabilité encadre les politiques budgétaires des Etats au sein de la zone avec en particulier les fameux critères de 3 % du PIB de déficit public ou de 60 % du PIB de dette. Ce pacte a été profondément réformé depuis la crise de 2010 : une des principales modifications apportées à ces règles budgétaires a consisté justement à donner désormais au déficit/excédent structurel le rôle principal dans l'appréciation de la situation des Etats au sein des instances européennes.
En 2014, selon les chiffres de la Commission européenne elle-même, la Grèce était, de toute l'Union, le pays qui dégageait l'excédent structurel primaire le plus élevé
Toujours est-il donc qu'en 2014, selon les chiffres de la Commission européenne elle-même, la Grèce était devenue, de toute l'Union, le pays qui dégageait l'excédent structurel primaire le plus élevé avec 4,3 % de son PIB. Tandis que le pays qui avait le déficit le plus important n'était autre que... le Royaume Uni de David Cameron dont on nous vante pourtant si régulièrement la politique budgétaire particulièrement rigoureuse...
La Grèce est aussi derrière le Portugal, le pays d'Europe qui a fait le plus d'effort depuis 2010 pour redresser ses comptes publics avec un saut de 8,3 points de PIB en matière de déficit structurel. A l'échelle de la France cela représenterait un effort de baisse des dépenses et/ou hausse des impôts de 170 milliards d'euros... C'est presque trois fois plus que ce que la France a fait entre 2010 et 2014.
Derrière le Portugal, la Grèce est le pays qui a fait le plus d'efforts depuis 2010
Cet effort énorme n'a cependant pas permis au final de réduire l'endettement de la Grèce parce qu'il a cassé l'activité dans le pays. Au contraire la dette grecque a continué de s'accroître malgré l'annulation de 120 milliards d'euros en 2012. Dans ces conditions, demander au gouvernement Tsipras d'accentuer encore l'austérité comme l'a fait l'ex-Troïka depuis six mois conduisait inévitablement à l'échec des négociations engagées.
Source : Alterecoplus.fr
GUILLAUME DUVAL
N.D.L.R
La Grèce est donc le pays d'Europe qui a fait le plus d'efforts, depuis deux ans, en matière de redressement des finances publiques. A la fin de cet article on nous précise ce que la France aurait du faire, et ce qu'elle a fait, pour arriver à un tel résultat.
Vous avez bien lu : la Grèce a été l'élève le plus méritant de l'Europe !
Vous avez pu constater comment on l'en a récompensé. Tout ceux qui vous disent que la Grèce n'a pas fait d’efforts, et qu'elle n'a que ce qu'elle mérite, vous mentent effrontément.
Vous avez déjà entendu parler de ces chiffres ?
C'est la preuve, s'il en était besoin, que le traitement que l'on fait subir à la Grèce n'est pas fondé sur des critères économiques mais sur des critères politiques et bassement financiers.
Et au passage, que beaucoup de médias ont été étrangement muets sur ce point capital. Franchement, si j'étais journaliste, un tel article me ferait tomber de ma chaise et je m'empresserais de creuser la question.
Je ne suis pas journaliste et c'est ce que j'ai fait, dans la minute.
Apparemment, dans ce domaine comme dans pas mal d'autres, les journalistes ne sont pas très curieux. Vous avez dit bizarre ? Comme c'est bizarre !
En fait, l'Europe n'est plus une communauté économique, c'est une hydre idéologique qui se révèle, avec cette crise Grecque, mais certains s'en doutaient déjà, la grande responsable de la plupart de nos malheurs actuels.
Et à venir, si on continue à se laisser berner.
Cet effort énorme n'a cependant pas permis au final de réduire l'endettement de la Grèce parce qu'il a cassé l'activité dans le pays. Au contraire la dette grecque a continué de s'accroître malgré l'annulation de 120 milliards d'euros en 2012. Dans ces conditions, demander au gouvernement Tsipras d'accentuer encore l'austérité comme l'a fait l'ex-Troïka depuis six mois conduisait inévitablement à l'échec des négociations engagées.
Source : Alterecoplus.fr
GUILLAUME DUVAL
N.D.L.R
La Grèce est donc le pays d'Europe qui a fait le plus d'efforts, depuis deux ans, en matière de redressement des finances publiques. A la fin de cet article on nous précise ce que la France aurait du faire, et ce qu'elle a fait, pour arriver à un tel résultat.
Vous avez bien lu : la Grèce a été l'élève le plus méritant de l'Europe !
Vous avez pu constater comment on l'en a récompensé. Tout ceux qui vous disent que la Grèce n'a pas fait d’efforts, et qu'elle n'a que ce qu'elle mérite, vous mentent effrontément.
Vous avez déjà entendu parler de ces chiffres ?
C'est la preuve, s'il en était besoin, que le traitement que l'on fait subir à la Grèce n'est pas fondé sur des critères économiques mais sur des critères politiques et bassement financiers.
Et au passage, que beaucoup de médias ont été étrangement muets sur ce point capital. Franchement, si j'étais journaliste, un tel article me ferait tomber de ma chaise et je m'empresserais de creuser la question.
Je ne suis pas journaliste et c'est ce que j'ai fait, dans la minute.
Apparemment, dans ce domaine comme dans pas mal d'autres, les journalistes ne sont pas très curieux. Vous avez dit bizarre ? Comme c'est bizarre !
En fait, l'Europe n'est plus une communauté économique, c'est une hydre idéologique qui se révèle, avec cette crise Grecque, mais certains s'en doutaient déjà, la grande responsable de la plupart de nos malheurs actuels.
Et à venir, si on continue à se laisser berner.