08 janvier 2010
Scanners : terrorisme, sexe et démagogie
Un apprenti-terroriste cache un explosif dans son slip, le jour de Noël, et le monde entier s’en trouve terrorisé. Les services de renseignement américains se font taper sur les doigts, Obama fait un mea culpa, Brice Hortefeux (et d’autres) veulent tester les scanners corporels (normalement interdits en Europe), la Commission européenne veut pour sa part créer un fichier de tous les passagers aériens européens, et tous les médias en font leurs choux gras.
Hé, ho, on se calme : l’apprenti-terroriste au slip explosif s’est planté. Sa bombe n’a pas explosé. Les passagers ont bien réagi. L’avion a atteri. Tout va bien… sauf qu’il a bel et bien réussi à “nous” terroriser, et que l’hystérie, la paranoïa et la démagogie semblent gagner ceux qui nous dirigent. Car leurs fausses bonnes idées pourraient créer plus de problèmes que de solutions. Illustrations, en commençant par celle du slip en question :
Le Guardian révélait ainsi récemment que les scanners corporels étaient contraire aux textes de lois britanniques conçus pour lutter contre la pédo-pornographie.
L’information avait été transmise aux autorités, il y a plusieurs années, par ARCH (Action on Rights for Children), une ONG de défense des droits des enfants, et le ministère du transport a effectivement reconnu que les risques de détournement “pédo-pornographique” des images générées par ces scanners faisait partie des problèmes pris en compte par le gouvernement britannique.
Le problème se pose également, souligne Henry Michel pour BienBienBien, pour “les parties génitales et nénés des starlettes, mais également leur prothèse mammaire. On ne donne pas six mois de fonctionnement à ces engins avant qu’un tabloïd anglais nous révèle la blanchâtre squelleterie d’une Amy Winehouse, fake boobs included.“
Plus sérieusement, Vladimir Luxuria, ex-députée transgenre italienne, s’inquiète des risques pour les personnes qui, comme elles, ont un corps de femme, mais un sexe d’homme (ou l’inverse), en terme d’humiliation d’une part, de fuite d’information d’autre part, mais également de discrimination dans les pays qui ne tolèrent pas la transsexualité.
Pour éviter que des photos d’enfants ne puissent fuiter, les autorités britanniques ont décidé de limiter l’utilisation de ces scanners aux plus de 18 ans, d’installer les écrans de contrôle loin des scanners (pour éviter que les opérateurs ne puissent connaître l’identité de ceux dont ils regardent le corps déshabillé), et de rapidement effacer les images. D’autres envisagent de ne pas passer tout le monde au scanner, ce qui permettrait peut-être aux stars d’être ainsi déshabillées. Les transgenres, eux, attendront…
Un peu de bon sens
En commentaire de l’article de BienBienBien, et en réponse à quelqu’un qui s’offusque de ce genre de mesure attentatoire à la vie privée, un certain Dexter résume avec un certain à propos, et pas mal de bon sens, les risques de voyeurisme associé (ATTENTION : les propos qui suivent ne correspondent pas du tout au langage d’ordinaire utilisé dans les articles du Monde, et pourrait dès lors heurter la sensibilité de certains de ses lecteurs, que je republie parce qu’il sont bien moins choquants que pertinents, de bon sens, et somme toute plutôt bien écrits) :
"Vu la tête qu’on a sur ces photos (c’est à dire aucune) ça me fait vraiment ni chaud ni froid que quelques paumés déviants viennent se secouer le poireau en voyant le maigre cornichon que je trimballe.
Si tu considères le fait que quelqu’un voit tes noisettes pour éventuellement éviter qu’elles finissent en bouillie à 10 000 m d’altitude, constitue le vol de ton identité et la fin de ton corps en tant que chose t’appartenant pleinement, libre à toi. Mais attention, la parano n’est plus loin.
J’insiste une fois de plus sur le fait que le terrorisme à toujours été, est, et sera toujours présent tant qu’il y aura des hommes sur terre. Peu importe la situation politico-économique. Une fois ce constat fait, des mesures comme celles ci me semblent justifiées, bien que, et je voudrais également que cela soit noté car je sens en ton esprit le germe d’une idée d’une caricature de moi qui se profile à l’horizon : moi aussi je suis pour la paix, l’amour, l’aide aux autres, les champs de fleurs et tout le tintouin. Si, vraiment."
Dexter faisant montre de bon sens, je lui répondrai en citant Bruce Schneier, l’un des experts les plus réputés, dans le monde entier, pour ce qui est des questions des technologies de sécurité.
Peu après après les attentats du 11 septembre 2001, il écrivait un texte au sujet des velléités américaines d’installer des scanners biométriques dans les aéroports, afin d’identifier les supposés terroristes.
Les scanners corporels n’utilisent pas la même technologie, mais le raisonnement reste tout aussi pertinent :
Que se passe-t-il lorsque quelqu’un est faussement suspecté ? De quels recours dispose-t-il ? Le principal problème, ce sont les fausses alarmes.
Supposons que ces technologies soient efficaces à 99,99%. Autrement dit, qu’il y ait 99,99% de probabilités qu’elles identifient les terroristes, et qu’à 99,99%, elles qualifient de “non-terroristes” ceux qui ne le sont pas.
Supposons également que l’on dénombre un terroriste pour 10 millions de passagers “non-terroristes“. Les technologies en question généreront 1000 fausses alarmes pour chaque “terroriste” proprement identifié.
Et chaque fausse alarme amènera l’ensemble de la chaîne de sécurité à procéder à l’ensemble des contrôles de sécurité prévus par les procédures (de sécurité). Le nombre de “non-terroristes” étant tellement plus important que le nombre de terroristes, ces technologies entraîneront plus de problèmes qu’elles n’apporteront de solutions.
Certes, on peut imaginer que, de temps à autres, elles auront quelqu’effets positifs. Mais à quel prix ?
Car il faudra non seulement acheter les machines, mais il également payer les agents chargés de les gérer, leur maintenance, sans oublier les coûts générés par tous ces fausses alarmes, qui vont de la surcharge de travail des agents de sécurité aux surcoûts engendrés pour ceux qui, suspectés à tort, auront raté leur avion, sans oublier les éventuels coûts judiciaires afférents.
Comment vaincre les terroristes ?
Réagissant aux mesures envisagées par les autorités suite à l’attentat manqué du terroriste au slip explosif, Bruce Schneier souligne également que les autorités de trompent complètement, et nous avec :
Il existe des centaines de tactiques, et des millions de cibles, donc ces mesures n’auront pour seul effet que d’inciter les terroristes à légèrement modifier leur plan.
C’est une pensée magique : si nous nous protégeons de ce que les terroristes ont fait la dernière fois, nous nous protégeons de ce qu’il pourrait faire une nouvelle fois.Bien sûr, ça ne marche pas.
Nous interdisons les armes et les bombes, les terroristes utilisent des cutters. Nous interdisons les cutters et les tire-bouchons, les terroristes cachent les explosifs dans leurs chaussures. Nous vérifions les chaussures, ils utilisent des liquides. Nous restreignons la possession de liquide, ils cousent l’explosif dans leur slip. Nous installons des scanners corporels, ils utiliseront autre chose. C’est un jeu stupide, nous devrions arrêter d’y jouer.
Le véritable problème de sécurité de cette tentative d’attentat, le jour de Noël, ce fut notre réaction. Nous avons réagi avec peur, en gaspillant de l’argent à cause de cette histoire, plutôt que de nous protéger de cette menace. Abdulmutallab a réussi à nous terroriser alors même qu’il a raté son attentat.
Si nous refusons d’être terrorisé, de jouer le jeu de cette course à la sécurité, et que nous nous souvenons que l’on ne pourra jamais complètement éliminer la menace terroristes, alors seulement nous serons plus fort que les terroristes, même s’ils réussissent leurs attentats.
Nous faisons le boulot des terroristes, à leur place
Sur CNN, Bruce Schneier est encore plus explicite :
Quand une société commence à contourner ses propres lois, les risques, en terme de stabilité, sont encore plus grands que ceux posés par le terrorisme.
En dépit de toute la rhétorique anxiogène, le terrorisme n’est pas une menace transcendante. Une attaque terroriste ne peut pas détruire le mode de vie d’un pays; notre réaction à cette attaque, par contre, peut entraîner ce type de dommage.
Plus nous saperons nos propres lois, plus nous ferons de nos immeubles des forteresses, plus nous réduiront les libertés et les fondations de nos sociétés, plus nous ferons le boulot des terroristes, à leur place.
Aujourd’hui, nous pouvons être invincibles en faisant reculer toutes les mesures de sécurité anxiogènes issues du 11 septembre 2001. Nos leaders ont perdu toute crédibilité; il faut en finir avec cette spirale infernale.
Il faut laisser tomber tous ces systèmes de surveillance de masse, et ces mesures policières d’exception. Il faut en revenir aux mesures de sécurité pré-11 septembre 2001.
Il faut arrêter de plastronner en terme de diplomatie internationale. Il faut montrer au monde entier que notre système légal est tout à fait capable de lutter contre le terrorisme.
Il faut arrêter de demander aux gens de dénoncer aux autorités toute activité suspecte; ça ne fait que générer encore plus de suspicion, de peur et d’impuissance entre les gens.
On ne risque presque plus rien, en avion
Dans un autre billet, Bruce Schneier rappelle enfin qu’on n’a jamais été autant en sécurité, dans les avions, qu’aujourd’hui :
Dans les années 2000, 469 passagers (y compris les membres d’équipage et les terroristes) ont été tués, dans le monde entier, en avion, dont 265 le 11 septembre 2001. Le nombre de morts est similaire à celui des années 60, et bien moins important que dans les années 70 et 80. Les pires années furent 1985, 1988, 1989, et 2001. Mais on ne dénombre aucun mort depuis 2004, la plus longue période sans mortalité depuis la seconde guerre mondiale.
Rapporté au nombre de passagers, on a 6 fois moins de risque d’être tué en avion que dans les années 90, où l’on avait déjà 6 fois moins de risque d’être tué que dans les années 80, etc. Environ 22 passagers, sur un milliard, ont été tués dans les années 2000, contre 191 dans les années 60…
On notera enfin que, à en croire les spécialistes, les scanners corporels n’auraient pas détecté l’explosif dans le slip, pas plus qu’ils ne peuvent détecter nombre d’autres explosifs…
N.D.L.R
En revanche, si Sarkozy, ou un de ses ministres, a des amis chez les fabricants ou distributeurs de scanners corporels, nul doute qu'ils vont s'empresser d'en commander deux fois plus qu'il n'en faudrait.
Scanners : terrorisme, sexe et démagogie
Un apprenti-terroriste cache un explosif dans son slip, le jour de Noël, et le monde entier s’en trouve terrorisé. Les services de renseignement américains se font taper sur les doigts, Obama fait un mea culpa, Brice Hortefeux (et d’autres) veulent tester les scanners corporels (normalement interdits en Europe), la Commission européenne veut pour sa part créer un fichier de tous les passagers aériens européens, et tous les médias en font leurs choux gras.
Hé, ho, on se calme : l’apprenti-terroriste au slip explosif s’est planté. Sa bombe n’a pas explosé. Les passagers ont bien réagi. L’avion a atteri. Tout va bien… sauf qu’il a bel et bien réussi à “nous” terroriser, et que l’hystérie, la paranoïa et la démagogie semblent gagner ceux qui nous dirigent. Car leurs fausses bonnes idées pourraient créer plus de problèmes que de solutions. Illustrations, en commençant par celle du slip en question :
Le Guardian révélait ainsi récemment que les scanners corporels étaient contraire aux textes de lois britanniques conçus pour lutter contre la pédo-pornographie.
L’information avait été transmise aux autorités, il y a plusieurs années, par ARCH (Action on Rights for Children), une ONG de défense des droits des enfants, et le ministère du transport a effectivement reconnu que les risques de détournement “pédo-pornographique” des images générées par ces scanners faisait partie des problèmes pris en compte par le gouvernement britannique.
Le problème se pose également, souligne Henry Michel pour BienBienBien, pour “les parties génitales et nénés des starlettes, mais également leur prothèse mammaire. On ne donne pas six mois de fonctionnement à ces engins avant qu’un tabloïd anglais nous révèle la blanchâtre squelleterie d’une Amy Winehouse, fake boobs included.“
Plus sérieusement, Vladimir Luxuria, ex-députée transgenre italienne, s’inquiète des risques pour les personnes qui, comme elles, ont un corps de femme, mais un sexe d’homme (ou l’inverse), en terme d’humiliation d’une part, de fuite d’information d’autre part, mais également de discrimination dans les pays qui ne tolèrent pas la transsexualité.
Pour éviter que des photos d’enfants ne puissent fuiter, les autorités britanniques ont décidé de limiter l’utilisation de ces scanners aux plus de 18 ans, d’installer les écrans de contrôle loin des scanners (pour éviter que les opérateurs ne puissent connaître l’identité de ceux dont ils regardent le corps déshabillé), et de rapidement effacer les images. D’autres envisagent de ne pas passer tout le monde au scanner, ce qui permettrait peut-être aux stars d’être ainsi déshabillées. Les transgenres, eux, attendront…
Un peu de bon sens
En commentaire de l’article de BienBienBien, et en réponse à quelqu’un qui s’offusque de ce genre de mesure attentatoire à la vie privée, un certain Dexter résume avec un certain à propos, et pas mal de bon sens, les risques de voyeurisme associé (ATTENTION : les propos qui suivent ne correspondent pas du tout au langage d’ordinaire utilisé dans les articles du Monde, et pourrait dès lors heurter la sensibilité de certains de ses lecteurs, que je republie parce qu’il sont bien moins choquants que pertinents, de bon sens, et somme toute plutôt bien écrits) :
"Vu la tête qu’on a sur ces photos (c’est à dire aucune) ça me fait vraiment ni chaud ni froid que quelques paumés déviants viennent se secouer le poireau en voyant le maigre cornichon que je trimballe.
Si tu considères le fait que quelqu’un voit tes noisettes pour éventuellement éviter qu’elles finissent en bouillie à 10 000 m d’altitude, constitue le vol de ton identité et la fin de ton corps en tant que chose t’appartenant pleinement, libre à toi. Mais attention, la parano n’est plus loin.
J’insiste une fois de plus sur le fait que le terrorisme à toujours été, est, et sera toujours présent tant qu’il y aura des hommes sur terre. Peu importe la situation politico-économique. Une fois ce constat fait, des mesures comme celles ci me semblent justifiées, bien que, et je voudrais également que cela soit noté car je sens en ton esprit le germe d’une idée d’une caricature de moi qui se profile à l’horizon : moi aussi je suis pour la paix, l’amour, l’aide aux autres, les champs de fleurs et tout le tintouin. Si, vraiment."
Dexter faisant montre de bon sens, je lui répondrai en citant Bruce Schneier, l’un des experts les plus réputés, dans le monde entier, pour ce qui est des questions des technologies de sécurité.
Peu après après les attentats du 11 septembre 2001, il écrivait un texte au sujet des velléités américaines d’installer des scanners biométriques dans les aéroports, afin d’identifier les supposés terroristes.
Les scanners corporels n’utilisent pas la même technologie, mais le raisonnement reste tout aussi pertinent :
Que se passe-t-il lorsque quelqu’un est faussement suspecté ? De quels recours dispose-t-il ? Le principal problème, ce sont les fausses alarmes.
Supposons que ces technologies soient efficaces à 99,99%. Autrement dit, qu’il y ait 99,99% de probabilités qu’elles identifient les terroristes, et qu’à 99,99%, elles qualifient de “non-terroristes” ceux qui ne le sont pas.
Supposons également que l’on dénombre un terroriste pour 10 millions de passagers “non-terroristes“. Les technologies en question généreront 1000 fausses alarmes pour chaque “terroriste” proprement identifié.
Et chaque fausse alarme amènera l’ensemble de la chaîne de sécurité à procéder à l’ensemble des contrôles de sécurité prévus par les procédures (de sécurité). Le nombre de “non-terroristes” étant tellement plus important que le nombre de terroristes, ces technologies entraîneront plus de problèmes qu’elles n’apporteront de solutions.
Certes, on peut imaginer que, de temps à autres, elles auront quelqu’effets positifs. Mais à quel prix ?
Car il faudra non seulement acheter les machines, mais il également payer les agents chargés de les gérer, leur maintenance, sans oublier les coûts générés par tous ces fausses alarmes, qui vont de la surcharge de travail des agents de sécurité aux surcoûts engendrés pour ceux qui, suspectés à tort, auront raté leur avion, sans oublier les éventuels coûts judiciaires afférents.
Comment vaincre les terroristes ?
Réagissant aux mesures envisagées par les autorités suite à l’attentat manqué du terroriste au slip explosif, Bruce Schneier souligne également que les autorités de trompent complètement, et nous avec :
Il existe des centaines de tactiques, et des millions de cibles, donc ces mesures n’auront pour seul effet que d’inciter les terroristes à légèrement modifier leur plan.
C’est une pensée magique : si nous nous protégeons de ce que les terroristes ont fait la dernière fois, nous nous protégeons de ce qu’il pourrait faire une nouvelle fois.Bien sûr, ça ne marche pas.
Nous interdisons les armes et les bombes, les terroristes utilisent des cutters. Nous interdisons les cutters et les tire-bouchons, les terroristes cachent les explosifs dans leurs chaussures. Nous vérifions les chaussures, ils utilisent des liquides. Nous restreignons la possession de liquide, ils cousent l’explosif dans leur slip. Nous installons des scanners corporels, ils utiliseront autre chose. C’est un jeu stupide, nous devrions arrêter d’y jouer.
Le véritable problème de sécurité de cette tentative d’attentat, le jour de Noël, ce fut notre réaction. Nous avons réagi avec peur, en gaspillant de l’argent à cause de cette histoire, plutôt que de nous protéger de cette menace. Abdulmutallab a réussi à nous terroriser alors même qu’il a raté son attentat.
Si nous refusons d’être terrorisé, de jouer le jeu de cette course à la sécurité, et que nous nous souvenons que l’on ne pourra jamais complètement éliminer la menace terroristes, alors seulement nous serons plus fort que les terroristes, même s’ils réussissent leurs attentats.
Nous faisons le boulot des terroristes, à leur place
Sur CNN, Bruce Schneier est encore plus explicite :
Quand une société commence à contourner ses propres lois, les risques, en terme de stabilité, sont encore plus grands que ceux posés par le terrorisme.
En dépit de toute la rhétorique anxiogène, le terrorisme n’est pas une menace transcendante. Une attaque terroriste ne peut pas détruire le mode de vie d’un pays; notre réaction à cette attaque, par contre, peut entraîner ce type de dommage.
Plus nous saperons nos propres lois, plus nous ferons de nos immeubles des forteresses, plus nous réduiront les libertés et les fondations de nos sociétés, plus nous ferons le boulot des terroristes, à leur place.
Aujourd’hui, nous pouvons être invincibles en faisant reculer toutes les mesures de sécurité anxiogènes issues du 11 septembre 2001. Nos leaders ont perdu toute crédibilité; il faut en finir avec cette spirale infernale.
Il faut laisser tomber tous ces systèmes de surveillance de masse, et ces mesures policières d’exception. Il faut en revenir aux mesures de sécurité pré-11 septembre 2001.
Il faut arrêter de plastronner en terme de diplomatie internationale. Il faut montrer au monde entier que notre système légal est tout à fait capable de lutter contre le terrorisme.
Il faut arrêter de demander aux gens de dénoncer aux autorités toute activité suspecte; ça ne fait que générer encore plus de suspicion, de peur et d’impuissance entre les gens.
On ne risque presque plus rien, en avion
Dans un autre billet, Bruce Schneier rappelle enfin qu’on n’a jamais été autant en sécurité, dans les avions, qu’aujourd’hui :
Dans les années 2000, 469 passagers (y compris les membres d’équipage et les terroristes) ont été tués, dans le monde entier, en avion, dont 265 le 11 septembre 2001. Le nombre de morts est similaire à celui des années 60, et bien moins important que dans les années 70 et 80. Les pires années furent 1985, 1988, 1989, et 2001. Mais on ne dénombre aucun mort depuis 2004, la plus longue période sans mortalité depuis la seconde guerre mondiale.
Rapporté au nombre de passagers, on a 6 fois moins de risque d’être tué en avion que dans les années 90, où l’on avait déjà 6 fois moins de risque d’être tué que dans les années 80, etc. Environ 22 passagers, sur un milliard, ont été tués dans les années 2000, contre 191 dans les années 60…
On notera enfin que, à en croire les spécialistes, les scanners corporels n’auraient pas détecté l’explosif dans le slip, pas plus qu’ils ne peuvent détecter nombre d’autres explosifs…
N.D.L.R
En revanche, si Sarkozy, ou un de ses ministres, a des amis chez les fabricants ou distributeurs de scanners corporels, nul doute qu'ils vont s'empresser d'en commander deux fois plus qu'il n'en faudrait.