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«L'avenir n'est plus ce qu'il était» [Paul Valéry]



Quand le capitalisme scie la branche sur laquelle il est assis...

Un article de la Tribune, dont, ce qu'à Dieu ne plaise, je ne suis pas un lecteur assidu. Mais je l'ai repéré parce qu'enfin, les capitalistes eux mêmes commencent à se poser les vraies questions.



Quand le capitalisme scie la branche sur laquelle il est assis...
Décevant, c'est l'adjectif qui vient à l'esprit pour qualifier le bilan économique mondial au 1er semestre. La véritable reprise se fait attendre et, pire, des zones d'ombres sont apparues.

Chez les pays émergents d'abord, l'inquiétude a succédé à l'enthousiasme. Au Brésil, en Inde, la production industrielle plafonne à cause de problèmes structurels liés à l'insuffisance des infrastructures de transports, de la production d'énergie et au manque de main d'œuvre qualifiée.

C'est aussi pour ces deux pays le coup de projecteur mis sur leur extrême sensibilité aux capitaux extérieurs. Face à la subite perte de confiance des investisseurs, les autorités monétaires ont réagi en durcissant leur politique monétaire, c'est-à-dire en remontant peu à peu leur taux directeurs pour limiter les sorties massives de capitaux, éviter une dépréciation trop forte de leurs devises et maîtriser l'inflation.

Si l'Inde a presque réussi à se tirer d'affaires, le Brésil s'enfonce dans la stagflation. Comme la Russie d'ailleurs. Finalement, c'est la Chine qui s'en sort le mieux. Le pays se dirige vers un soft landing comme le montre l'évolution du PIB depuis plusieurs trimestres maintenant.

Pris dans leur ensemble, la croissance des BRIC bat donc de l'aile Leur demande domestique est moins forte que prévue, les poussant à aller chercher ailleurs ce surplus d'activité qui leur manque.

Aux pays avancés
Dans la zone euro, la reprise cale et le rythme de croissance annualisé est resté coincé en dessous de 1%. Et si la performance allemande du premier trimestre, dopée par la clémence hivernale, pouvait créer encore l'illusion d'une locomotive rhénane en Europe, cet espoir a fait long feu. Ni la dynamique des salaires, ni les perspectives de production dans ce pays n'indiquent une poursuite du mouvement au second trimestre. Au final les entreprises campent toujours sur leur logique de rationalisation.

Ce qui en bout de course affaiblit les salaires et déprime la consommation. Le piège se referme : avec la faiblesse des coûts salariaux, la situation devient quasi-déflationniste, asphyxie la reprise et repousse les perspectives d'un rebond du Sud. A cela s'ajoutent des politiques budgétaires toujours restrictives. Coincées à l'intérieur, les entreprises européennes cherchent elles aussi ailleurs leur croissance.

Et les Etats-Unis
Dans ce contexte, les Etats-Unis jouent en solo. Après la déconvenue du 1er trimestre, le redressement est en cours. Des créations d'emplois en hausse et un taux de chômage, redescendu à 6,1% en juin consolident le mouvement. Mais c'est une amélioration en trompe l'œil. Si les créations d'emplois sont en hausse, ce sont exclusivement des emplois à temps partiel ou presque. Oui le chômage baisse, mais c'est aussi parce que de nombreux Américains, découragés, se sont auto-exclus du marché du travail : les actifs ne représentent plus que 63% de la population, un niveau historiquement bas depuis 36 ans.

Ce sous-emploi massif explique pourquoi la baisse du chômage n'enclenche pas sur la hausse des salaires. Bilan, la consommation coince et les entreprises américaines se lancent aussi à l'assaut des marchés extérieurs. De proche en proche, une situation paradoxale se dessine : bloquée à l'intérieure, une majorité d'économies tente de siphonner chez son voisin la croissance qui lui fait défaut. Voisin qui suit exactement la même stratégie.

On pose trop souvent la question de l'arbitrage entre politique de soutien à la demande ou à l'offre dans le cadre étroit hexagonal. Si l'on soulevait le débat sur le plan international, il n'y a pas l'ombre d'un doute : le monde souffre d'un déficit de demande. Un faux paradoxe en fait, qui n'est que la triste rançon de notre déficit de coopération au plan international.

Source Latribune.fr
Alexandre Mirlicourtois, directeur de la conjoncture et de la prévision de Xerfi

N.D.L.R

À force de jouer avec la variable d'ajustement humaine, la capitalisme a scié la branche sur laquelle il était assis.

On ne vend plus autant parce que les gens n'ont plus de quoi acheter ! Cela parce que les possédants veulent tout pour eux, et rien pour ceux qui les font vivre.

Non seulement il n'y aura plus de croissance, mais le capitalisme lui-même est condamné à disparaitre. Avez-vous vu le film Transperceneige ? C'est ce qui attend les nantis qui mènent le monde. Les pauvres finissent toujours par se révolter et par anéantir la cause de leurs malheurs.

Avez-vous noté que Bill Gates est redevenu l'homme le plus riche du monde avec 76 milliards de dollars ? Or, cet homme-là avec Warren Buffet, autre milliardaire, a décidé de donner la moitié de sa fortune.

Depuis que Gates donne beaucoup, il devient de plus en plus riche ! En quelques années seulement il a doublé sa fortune, de 40 à bientôt 80 milliards de dollars. En donnant la moitié de sa fortune ? Où est le truc ?

Il semblerait qu'avec le capitalisme financier moderne, donner, quand on connait toutes les ficelles et qu'on a les moyens, n'est plus une perte, mais un très juteux investissement.

On répète à l'envi qu'avec seulement quelques milliards de dollars on pourrait éradiquer la faim dans le monde. Le problème est que si l'on éradiquait la faim dans le monde, cela mettrait beaucoup de milliardaires sur la paille ! Et, pour l'instant, les milliardaires ont le dernier mot.

Lundi 4 Août 2014

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1.Posté par thierry le 04/08/2014 15:25
La mort programmée du capitalisme ? Pour l'instant c'est Marx et son capital qui sont bel et bien enterrés dans l'allée des idéologies ineptes et mortifères.

2.Posté par GUY DERIDET le 04/08/2014 18:49
Si ce qui se passe depuis plusieurs années n'est pas l'agonie du capitalisme, ça y ressemble fortement.

C'est justement l’intérêt de cet article, écrit non par un marxiste, mais par un spécialiste de l'économie, que de montrer que le système économique actuel n'est plus viable.

En ce qui me concerne, qui ne suis plus marxiste depuis la fin de ma puberté, je n'ai fait que souligner que cette agonie est le fait du capitalisme lui-même, et non de ses méchants contempteurs.

Ce qui ne me console absolument pas.

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