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«L'avenir n'est plus ce qu'il était» [Paul Valéry]



Mélenchon est-il à Baden Baden ?

Je n'aurais pas été "Mélenchonnien" longtemps !



De Gaulle partant pour Baden Baden. Les Insoumis n'ont pas eu droit au petit mot gentil...
De Gaulle partant pour Baden Baden. Les Insoumis n'ont pas eu droit au petit mot gentil...
Je suis d'accord sur beaucoup de points avec le programme de Mélenchon qui me parait le plus sérieux, le plus travaillé et le seul capable de changer beaucoup de choses dans ce pays.

En revanche, l'attitude de JLM au soir du premier tour m'a beaucoup déçu, pour ne pas dire indigné. Il vient de persister et signer en publiant un communiqué précisant qu'il ne donnera aucune consigne de vote.

Non seulement il ne donne pas de consigne, ce qui pourrait se comprendre dans une optique de démocratie absolue, c'était d'ailleurs la première interprétation de ses troupes, mais il demeure absolument muet et laisse son mouvement (450 000 adhérents inscrits, plus les non-inscrits) dans le noir absolu.

Il se trouve que beaucoup de Mélenchoniens sont dans un grand désarroi. Aux dernières nouvelles, dans les sondages, la côte de JLM au plus haut le soir du premier tour est en train de dégringoler très vite et beaucoup de ses fervents quittent le navire. Certains virent même chez Le Pen,c'est dire leur désarroi.

Melenchon en ce moment, c'est De Gaulle à Baden Baden en 1968 !

Je trouve inadmissible et indigne de sa part et surtout pour ses nombreux partisans, ce mutisme à l'heure où il convient de ne pas laisser des troupes l'arme au pied et le regard dans le vague.

Certes, il a été vraiment sonné par son éviction de la campagne présidentielle. Il y croyait vraiment et sa défaite, de justesse rappelons-le pour la deuxième place, synonyme d'une grande chance de victoire pour le second tour, l'a énormément affecté.

Néanmoins, Melenchon est un vieux briscard de la politique, il sait très bien que la politique c'est beaucoup de défaites avant d'espérer une victoire. De plus, il avait lui-même promis avant la présidentielle que s'il gagnait il se retirerait dès la Constituante mise en route, pour laisser la place aux jeunes de son mouvement.

En fait, je crois deviner le calcul sordide, je dirais même méprisable, qui est derrière cette disparition du débat démocratique, pour le moins inhabituelle chez lui.

Au fond, maintenant qu'il est éliminé de la présidentielle, il n'aurait rien contre une victoire du F.N au second tour. Il sait bien qu'elle ne manquera pas de créer le chaos dans notre pays. Et il se verrait très bien en sauveur, comme ses idoles sud-amércaines. Vieux schéma de révolutionnaire bien connu : quand on perd par les urnes, on continue le combat dans le maquis
Cette position est indigne d'un vrai républicain et ouvre un boulevard au F.N. La preuve : Le Pen père, s'est empressé de féliciter Mélenchon ! Être félicité par quelqu'un comme Le Pen père, quelle honte !

En tout état de cause, avec une pareille attitude, inadmissible pour tous ceux qui l'ont soutenu au cours de cette campagne présidentielle, il a fait la preuve qu'il n'a pas les épaules pour devenir un homme d'État véritable. Conformément au principe de Peter, il a atteint son niveau d'incompétence.
Fort heureusement, il y a des centaines de milliers de gens désormais dans la France Insoumise, avec un programme solide sur lequel ils pourront s'appuyer et parmi eux nombre de militants capables de reprendre le flambeau.

J'ajoute que nous ne sommes plus en 2002 ! Le F.N arbore désormais un nouveau visage qui ne trompe pas les connaisseurs de la politique mais désoriente fortement ceux qui savent plus distinguer la gauche de la droite et la droite du fascisme. Dans les sondages, la cote de Macron dégringole aussi rapidement que celle de L.P remonte. Je rappelle qu'au premier tour la différence finale était de deux points seulement. Deux points, c'est la marge d'erreur, ce n'est pas suffisant pour se retirer dans sa tour d'ivoire. Par ailleurs, comme le dit Piketty, si on fait à Macron un score de république bananière, sa victoire ne trompera personne et ramènera nos votes à ce qu'ils seront, des votes “utiles”.

Laissons donc Melenchon remâcher sa défaite et se raccrocher à ses vieux démons révolutionnaires et affichons hautement notre fibre républicaine à l'occasion du second tour. Même si cela doit nous contraindre à voter Macron, la main sur le haut-le-coeur.

“Il est plus facile de changer de chef que de faire changer le chef.” Proverbe africain



Samedi 29 Avril 2017

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