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«L'avenir n'est plus ce qu'il était» [Paul Valéry]



Un syndicaliste gênant génétiquement fiché

La police a relevé les empreintes du leader de la fronde des chômeurs marseillais.

samedi 17 avril 2004 (Liberation - 06:00)



Notre ex futur généticien en chef...
Notre ex futur généticien en chef...
C'était la vedette de la semaine : Charles Hoareau, responsable du comité chômeurs-CGT des Bouches-du-Rhône, est à l'origine de la révolte judiciaire des chômeurs marseillais qui viennent d'obtenir gain de cause contre l'Unedic et l'Assedic Alpes-Provence (lire page 13). Mais, la veille de la décision du tribunal de grande instance de Marseille, Charles Hoareau a été convoqué au commissariat pour un prélèvement biologique, en vue de son inscription au fichier national des empreintes génétiques (FNAEG). Motif : Charles Hoareau a été condamné, en janvier 2000, à cinq mois de prison avec sursis pour «violence volontaire» contre des policiers lors d'une action sur le port de Marseille. Les manifestants voulaient empêcher l'embarquement d'un sans-papier tunisien en cours de régularisation.

«Même traitement». La centrale syndicale s'indigne : «Nous avions dénoncé la perversité d'une loi qui traite de la même façon les pédophiles, les trafiquants de drogue et les auteurs de délits mineurs. Nous constatons aujourd'hui qu'elle peut aussi être utilisée pour combattre l'action syndicale.» La loi sur la sécurité intérieure du 18 mars 2003, dite «Sarkozy», a étendu l'inscription au fichier des empreintes génétiques bien au-delà des infractions sexuelles prévues au départ, en juin 1998, et même des crimes graves (meurtres, terrorisme, grand banditisme) incorporés en novembre 2001. Désormais, les actes de petite et moyenne délinquance sont visés ; la loi touche aussi les mis en cause, et non plus seulement les condamnés. Le FNAEG compte, à ce jour, 20 000 profils, soit dix fois plus qu'il y a un an.

«Banaliser.» «Je suis le premier syndicaliste touché par cette loi scandaleuse. On ne peut pas tolérer que l'on banalise ainsi le fichage des gens», commente Hoareau. «Le syndicalisme n'est pas une activité criminelle» et «[nous ne tolérerons pas] qu'un dirigeant syndical soit soumis à un traitement infamant», assure la centrale de Montreuil.

Avec AFP

Samedi 17 Avril 2004

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