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WEB SIDE STORIES

«L'avenir n'est plus ce qu'il était» [Paul Valéry]



O tempora, o mores ! Autres temps, autres mœurs !

Je ne suis absolument pas un nostalgique du passé. J'ai bientôt 74 ans, mais je suis très branché nouvelles technologies depuis 1982, data à laquelle j'ai acheté mon premier ordinateur. Pas pour jouer, pour travailler ! Sans formation ni hot line, à 12 000 km de la France, et alors que j'étais fonctionnaire.



O tempora, o mores ! Autres temps, autres mœurs !
'Mais, à mon âge avancé, j'ai connu les années 50-60 dans ma jeunesse, et toute l'évolution de la société française jusqu’aujourd'hui. Et pas du côté des privilégiés, mais des gens tout ce qu'il y avait de plus modestes. À Bordeaux, dans le quartier des Capucins, ancien grand marché, avant qu'il soit déplacé à Brienne.

Sacrée évolution, je puis vous le dire !

Juste un détail qui en dit long : dans ces années-là, on n’avait pas de salle de bains. Tout le monde se lavait dans la cuisine, dans une bassine. Et mon père, ça m'a marqué, en profitait pour laver soigneusement son préservatif, qui n'était pas jetable à l'époque. On ne jetait rien, on transformait tout.

Vous voyez tout de suite l'ambiance, peu différente en fait de ce qu'elle était au 19ᵉ siècle.

Il m'arrive (très rarement) mais le visionnage du diaporama que je vous propose en a été l'occasion, de méditer sur le thème rebattu du « Était-ce mieux avant ? »

Évidemment, ce n'est pas aussi simple que ce que ce diaporama suggère.

Ce qui est sûr c'est, pour résumer, que si la vie était bien plus dangereuse et beaucoup moins confortable qu'aujourd'hui, on était certainement plus heureux, ou en tous cas bien moins malheureux que de nos jours.

La publicité, les jeux n'existaient pas. Leur introduction à la télévision (1968 pour la pub) a complètement transformé, dans le mauvais sens, la société.

Il n'y avait qu'une chaîne, en noir et blanc, mais on avait des émissions culturelles en prime-time. Il se trouve que j'ai eu la chance d'avoir la télévision très tôt à la maison et, dans le quartier très modeste où nous habitions, cela a énormément contribué à mon éducation. Mon père est mort quand j'avais 10 ans, ma mère était allemande et ne savait pas écrire en français. C'est la télé qui m'a éduqué, et la bibliothèque municipale gratuite qui m'a permis de lire beaucoup et très tôt.

L'argent n'était pas encore le moteur de la société.

Il y avait certes des métiers plus pénibles qu'aujourd’hui mais le stress au travail n'existait pas.

DE 1946 (fin de la deuxième guerre mondiale) à 1973 (premier choc pétrolier) ce furent ce que Fourastié à appelé « les 30 glorieuses », c'est-à-dire une période d'expansion économique sans précédent. Conséquence essentielle pour les Français de l'époque : le plein emploi, à savoir pratiquement pas de chômage. Quand on voulait travailler, on pouvait travailler. Rien à voir avec aujourd'hui.

Du point de vue de l'éducation des enfants, trois souvenirs personnels :

Un jour à la maternelle j'ai mordu un camarade et ma mère a été convoquée par la directrice. J'étais présent et après que la directrice eut expliqué mon méfait en détail, ma mère a pris ma main et l'a mordue jusqu'au sang , sans que la directrice s'en émeuve pour autant. Je n'ai jamais plus mordu personne de ma vie.

Un jour j'ai fait un caprice avec simulation de crise de nerfs, dans un magasin. Ma mère m'a tiré sans ménagement jusqu'à la maison et m'a flanqué sous la douce froide (nous avions enfin une salle de bains) Je n'ai jamais fait de "crises de nerf" depuis.

Une autre fois c'est mon père qui, après qu'une commerçante lui eut signalé que j'avais volé un paquet de chewing-gum , a sorti sa ceinture de cuir et m'a infligé ,à la maison, une correction mémorable. Je n'ai jamais plus volé quoi que ce soit dans les magasins, pratique pourtant très en vogue chez les enfants de mon quartier.

Ai-je besoin de rappeler qu'aujourd'hui les parents frappent encore ? Mais pas leur progéniture, les personnels
enseignants !

Quand les enfants étaient ensemble, ils jouaient, ils n'étaient pas absorbés chacun, comme aujourd’hui, par la lecture de leur smartphone. On jouait avec rien : notre jeu favori c'était par exemple d'organiser des courses de capsules de bouteilles dans les rigoles des rues, de l'école à la maison. Un rien nous amusait.

Comme on ne connaissait pas la phobie actuelle de l'hygiène, on était très tôt et très souvent en contact avec les microbes et les virus. Pourtant, on était rarement malades. Ce qui m' a permis de bénéficier jusqu’aujourd’hui d'un système immunitaire à toutes épreuves.

  • 15 ans aux Antilles, 11 ans à la Réunion, 24 ans de Madagascar, je n'ai jamais eu la dengue !
  • J'étais à la Réunion lors de l'épidémie de Chikungunya, 70 % de la population atteinte et moi, rien !
  • Je suis en Espagne depuis deux ans et demi, le coronavirus : connais pas !

Il est sûr que les enfants d'aujourd'hui sont, et seront, beaucoup plus sensibles que nous aux microbes et aux virus.

Pour conclure, ce n'était pas mieux avant, mais on était plus libres, moins dépendants qu'aujourd'hui de l'argent, du travail, de la pub. On ne connaissait pas le stress. On mourrait plus tôt, mais on profitait beaucoup mieux de la vie.

Moi qui aie vécu les deux, tous ces changements depuis les années 50 m'ont appris à m'adapter à tout, et tout le temps. J'ai pu vivre heureux dans des endroits très différents (St Barth, Saint Martin, Réunion, Thaïlande, Crète, Andalousie). Sans parler la langue dans les trois derniers pays, merci les nouvelles technologies.

J'ai été marié deux fois 15 ans, avec deux fois deux enfants. Je vis seul, délibérément, depuis 25 ans et la solitude me sied, comme le deuil à Electre.

J'ai travaillé jusqu'à mon 60ᵉ anniversaire (plus eut été trop !) date à laquelle j'ai pris ma retraite. Je n'ai jamais été aussi heureux et en aussi bonne santé que depuis ce changement de vie plutôt radical.

Pendant le confinement, qui fut très sévère en Espagne, je n'ai eu aucun problème. Moi qui mangeais très souvent au restaurant j'ai dû me mettre (un peu) à la cuisine. C'est comme cela que j'ai découvert, et abusé, des salades de légumes, ce qui est très nouveau pour moi qui étais plutôt carnivore. Résultats : je vais beaucoup moins souvent au restaurant et je fais des économies. Qui me permettent de voyager encore plus souvent que par le passé…quand les frontières sont ouvertes.

: « OK boomer !  » me rétorqueront les jeunes.

Pour les anciens, je les informe que cette expression d'apparence joviale, signifie quand même en bon français : « Cause toujours, vieux con ! »

Le vieux con leur répondra simplement, depuis le blog qu'il tient depuis 20 ans, qu'être vieux, c'est juste avoir été jeune plus longtemps 😉

De plus, en ce qui me concerne, j'ai l'avantage d'avoir été heureux aussi bien dans ma jeunesse antédiluvienne, que dans mon involution contemporaine.

C'est tout le bonheur que je leur souhaite.


« Il fait bon vieillir. Être jeune, c'était tuant » Hjalmar Soderberg





Mercredi 23 Septembre 2020

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