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«L'avenir n'est plus ce qu'il était» [Paul Valéry]



Touffue, tout femme

Un article urticant de Libération (Next)



Touffue, tout femme
«Vous allez voir : ça va revenir à la mode, les poils», annonçait Laetitia Casta en 2007, alors qu’on lui reprochait d’arborer des aisselles poiluesdans le Grand Appartement. Britney Spears et Julia Roberts lui ont emboîté le pas. Aujourd’hui, même Mme Tout-le-Monde remet en question la norme de l’épilation. Lors des dernières présélections suédoises pour l’Eurovision, une bibliothécaire s’est plu à lever les bras pour acclamer sa candidate… et à faire découvrir dans le même geste des dessous de bras broussailleux. Une initiative saluée par une prof d’éducation sexuelle qui crée une page Facebook de soutien «Laissez repousser vos poils». Le résultat rappelle le Tumblr «Hairy Pits Club» qui rassemble, depuis 2010, de fières velues de tous les pays.

Rébellion. Plus réfléchie, Emer O’Toole, une coquette journaliste britannique publie en octobre un manifeste gonzo-féministe Ladies, why you should stop shaving. Dans ces quelques pages, elle justifie dix-huit mois de rébellion intime et affirme que sa vie sexuelle se porte bien, merci. «Le garçon avec qui je sortais au début de l’expérience avait quelques appréhensions. On a rompu, mais cela n’avait rien à voir avec cette histoire de poils. J’ai eu plein de petits copains. Aucun n’y prêtait attention, certains aimaient ça.» Car, c’est là que le poil blesse. Une vie sexuelle normale est-elle envisageable pour le genre féminin avec des poils ? Apparemment oui. Car cette norme est récente.

A la Renaissance, la mode était aux toisons fournies. Au XIXe siècle, les poils du pubis et des aisselles étaient un gage précieux de sensualité féminine, en témoignent les récits de Zola ou Huysmans. Dans les années 70, les productions pornographiques offraient des gros plans sur des sexes touffus. Le dernier revers esthétique est lié au porno moderne, dont la motivation est claire : voir plus, voir mieux. En parallèle, les images publicitaires qui usent de la nudité à tort et à travers ont banni les poils, le plus souvent au nom du jeunisme, l’épilation brouillant les limites de l’âge en ressuscitant la très jeune fille sous la femme. Résultat ? Beaucoup de jeunes de moins de 25 ans n’ont jamais vu de poils sur des corps féminins. «Eh bien quand même, elle aurait pu un peu s’épiler !» s’est ainsi exclamée une jeune étudiante en découvrant l’Origine du monde de Courbet. Dommage ? Tant pis pour les hommes qui ont d’autres fantasmes : quadras, amateurs de films érotiques old school, allergiques à la vulgarité des pornos ou fétichistes du poil.

«Préjugé». Stéphane Rose, auteur du manifeste Défense du poil : contre la dictature de l’épilation intime, y raconte sa quête difficile de femmes à la pilosité non modifiée, assurément sensuelles. «On nous conditionne, en nous rabâchant que les poils féminins ne sont pas érotiques ! Mais une chatte naturelle agrandit le terrain de jeu érotique. C’est agréable quand le poil caresse le visage, quand il est imprégné des odeurs érotiques. Le cunnilingus est aussi sympa avec des poils.» Dans son ouvrage, Stéphane Rose rappelle que la pilosité pubienne n’est ni malodorante ni sale. «C’est un préjugé erroné. Avec une hygiène intime quotidienne, on évite la transpiration et la vulve est aussi propre qu’avec une épilation intégrale», assure la gynécologue Béatrice Guigues.

Pas besoin d’être expert pour savoir que l’épilation n’est pas une partie de plaisir. Et que, pour la santé, elle n’est pas sans danger. «A l’origine, le poil a un rôle de protection des muqueuses, il limite les risques de mycoses. A la cire, vous arrachez aussi la glande pilo-sébacée, ce qui peut causer une sécheresse de la peau et des irritations.» Autant d’arguments tombés dans l’oreille de groupes de filles épars, ces irréductibles gauloises qui résistent à la norme de l’épilation. «J’ai sondé une cinquantaine de femmes lors des Rencontres féministes en mouvement cet été : deux tiers avaient une pilosité du sexe naturelle. J’ai fait le même test sur 500 naturistes : la moitié d’entre elles ne s’épilent pas», ajoute le sexologue Damien Mascret, spécialiste de la cosmétique vulvaire. A toutes ces femmes qui se rebellent contre la norme du corps glabre, s’ajoutent des working women débordées, des écologistes convaincues ou de simples fauchées.
 

N.D.L.R

Personnellement, compte-tenu de mon âge (66 ans) j'ai bien connu la période  touffue et j'apprécie encore la période tout femme. Je préfère nettement la période actuelle et j'ai du mal lorsque j'ai l'occasion de… revenir en arrière.

En ce qui me concerne, du point de vue aussi bien esthétique que sexuel le célèbre tableau ci-joint me laisse plutôt froid.

Je sais bien que certaines ne manqueront pas de rappeler que l'éradication des poils à cet endroit peut s'avérer très douloureuse.

Je comprends parfaitement que certaines femmes ne veulent plus souffrir pour être belles.

Cela ne m'empêche pas de préférer les autres.

En ce qui concerne la réciproque, qu'on ne manquera pas non plus d'invoquer,  je suis d'accord avec les femmes qui apprécient peu le "foin" comme dit un humoriste québécois, dans le slip du monsieur.

C'est pourquoi j'éradique moi aussi.

Simplement, je traite directement et ne vais chez l'esthéticienne que pour les poils de mon dos.

Samedi 5 Janvier 2013

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