Les serviteurs de la République, ces mal aimés

J'ai, ce matin encore, versé un pleur sur cette pauvre Madame Boutin, si bonne catholique, qui n'est même plus ministre, mais qui le fut, qui gagnait jusqu'à hier encore 18 000 misérables euros par mois, et à qui on vient d'enlever, avec quelle brutalité, 9500 euros par mois.

C'est elle même, sous la pression de qui vous savez, qui, chacun le sait, ne supporte pas l'iniquité, qui a consenti à se défaire de cette rémunération pour une étude à venir (mais qui ne viendra jamais) sur "les conséquences sociales de la mondialisation"

Il est de notoriété publique que Madame Boutin est une spécialiste « mondiale » du social. La preuve, elle va à la messe tous les dimanches. Il est évident, au demeurant, que le fait de percevoir, depuis un certain temps, 18 000 euros par mois, la prédisposait particulièrement à appréhender mieux que les autres les malheurs des victimes de la mondialisation.

Toujours dans la rubrique « Les serviteurs de la République, ces mal aimés » j'ai trouvé ce matin une vidéo encore plus édifiante dans laquelle le questeur du Sénat, encore un beau fromage (pas le questeur, la questure) nous fait visiter la modeste masure qui lui tient lieu d'appartement de fonction.

Une scène en particulier m’a glacé d’horreur. Vers la fin de l’interview, visiblement horrifié, le questeur va jusqu’à demander le « off » Il veut arracher son micro et balbutie, horrifié, que dans l'une des pièces de son appartement il n'ose pas entrer la nuit, tellement, je cite : " C'est lugubre !». Il ajoute alors, au bord de l’AVC, qu’horreur suprême, il a même trouvé un jour « une souris crevée » dans ce taudis. Insoutenable ! J’en tremble encore.

En attendant, et une fois encore, Sarkozy et sa clique continuent à se foutre royalement de notre gueule. Chirac, leur maitre à tous en ce domaine, grand spécialiste des appartements gratuits, le disait toujours : « Plus c’est gros, plus ça passe ! »