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«L'avenir n'est plus ce qu'il était» [Paul Valéry]



Bachelot chez les ministres-cailleras !

"Révoltant. scandaleux, indigne" : les rares UMP qui prennent la défense de Woerth, n'ont pas de mots assez durs pour dire l'injustice qui frappe le ministre du Travail. Comment donc ? Sa femme, simple salariée, n'aurait pas le droit de travailler ? Que veut-on ? Les soviets ? 93 ? Un excellent billet de Daniel Schneidermann d'Arretsurimages.net



Faut pas pleurer Ribery, Maman est là ! Tu veux un médicament ?
Faut pas pleurer Ribery, Maman est là ! Tu veux un médicament ?

Une fois de plus, ils ne réalisent pas que l'excès même de leur révolte la décrédibilise. Peut-être, après tout, que Mme Woerth, discrète et peu curieuse salariée du "family office" Clymène (cinq employés, si l'on a bien compris) n'avait jamais saisi dans le couloir aucune allusion à l'île aux Seychelles, ni aux comptes en Suisse. Peut-être croyait-elle que "l'île", que l'on mentionnait toujours en baissant la voix, était la capitale du Nord-Pas de Calais, et la Suisse le lieu de villégiature dont les petits-enfants ra pportaient toujours des chocolats à Madame. Peut-être. Mais ils devraient au moins admettre que les apparences, pour le moins, sont contre elle.


Révoltant, scandaleux, indigne : qui faisait vibrer les carreaux, ce matin, sous le coup d'une irrépressible indignation ? Copé lui-même, interrogé sur France Inter par Demorand. Copé, expert incontesté en conflits d'intérêt, puisqu'il cumule ses fonctions de président du groupe UMP à l'Assemblée avec celles de collaborateur d'un grand cabinet d'avocat. Copé qui, comme le rappelait une récente biographie, avait déployé tout son entregent pour geler une proposition de loi, votée au Sénat, tendant à fusionner les professions d'avocat et de conseil en propriété industrielle, qui aurait porté préjudice à son employeur. Croyez-vous que Demorand le lui e&ucir c;t rappelé? Cela leur crève tellement les yeux, qu'ils ne le voient plus.


Il faudrait leur envoyer Bachelot, tiens, quand elle sera de retour. Elle les assoierait autour d'une table. Elle leur parlerait très doucement de leurs appartements de fonction inoccupés, de leurs cigares, de leurs voyages en jet, de leur cumul emploi-retraite, de leurs chambres d'hôtels, des petits djobs de leurs épouses. Elle leur dirait que ce n'est pas bien, très simplement. Elle "verrait les yeux de chacun d'entre eux". Elle leur dirait le "désastre moral". Elle leur dirait les rêves brisés de "vos gosses, de nos enfants", eux qui croyaient tellement à la beauté de la chose publique. "C'est l'image de la France que vous avez ternie", soufflerait-elle. Elle leur rév élerait que le pays, désormais, les regarde comme des cailleras, avec une mentalité de maffia. Elle leur passerait une vidéo de Finkielkraut. A force, elle finirait sûrement par leur tirer des larmes.


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Daniel Schneidermann


www.Arretsurimages.net



Mardi 22 Juin 2010

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