Fin des retraites dorées outre-mer
L’économie est estimée à 90 millions d’euros sur plusieurs années. En supprimant progressivement le supplément de pension accordé aux fonctionnaires d’État qui prennent leur retraite à La Réunion sans y avoir travaillé, le gouvernement annonce une mesure qui caresse les électeurs dans le sens du poil.
C’est une habitude depuis près de 20 ans. Depuis le gouvernement Rocard en 1989, il est de bon ton de cibler à Paris les “surrémunérations” des fonctionnaires retraités, les présentant comme des “niches fiscales” : il serait si simple de récupérer des millions d’euros en supprimant des “privilèges”... Dernière initiative en date, celle du président de la République lui-même, hier après-midi. Dans son discours sur la modernisation des politiques publiques et la réforme de l’État (lire également nos pages “France” 56 à 58), Nicolas Sarkozy a officiellement demandé la suppression du supplément de pension accordé aux fonctionnaires qui prennent leur retraite dans les territoires d’Outre-mer. Le ministre du Budget, Eric Woerth a même donné des chiffres : selon lui, l’extinction progressive de ce dispositif représente “quelque 90 millions d’euros si on étale la mesure sur quelques années”. Le gouvernement vise là essentiellement les fonctionnaires d’État qui effectuent leur carrière en France métropolitaine (sans indexation particulière) et ne s’installent à La Réunion ou dans le Pacifique que pour bénéficier de ce supplément de pension (lire nos Repères). Le nombre de ces opportunistes est marginal par rapport à la totalité des fonctionnaires d’État. L’économie escomptée est minime au regard des sept milliards d’euros que devrait rapporter la réforme de l’État... Mais cette mesure semble à la fois la moins douloureuse socialement, et la plus compatible politiquement et syndicalement. Elle est surtout la seule légalement envisageable pour casser le système de majoration de pension, incompréhensible pour toute personne qui n’a jamais mis les pieds en outre-mer. Car deux autres hypothèses ont déjà été vainement caressées. La première serait de remettre en cause le niveau de pension des retraités actuels : c’est exclu puisqu’aucune loi ne peut être rétroactive. La deu-xième supprimerait progressivement les majorations des fonctionnaires qui prendront prochainement leur retraite. Ce qui poserait là un problème d’équité. Il reste donc l’hypothèse choisie, hier, par le président Sarkozy : chasser les opportunistes de la surpension. Ce qui permet de prouver (à peu de frais) à son électorat qu’on agit pour dégraisser le mammouth de la fonction publique.
Véronique Hummel
NB
Allez voir les commenctaires ici
C'est pas triste.
Etant moi même retraité de l'Education nationale, et profitant de la retraite indexée à la Réunion, je n'ajouterai rien à ce que je j'ai déjà écrit ici
Il est vraisemblable que la prochaine étape concernera les nouveaux arrivants Outre Mer. En effet s'ils sont dûment prévenus avant leur arrivée de la suppression de la sur rémunération à la retraite ils pourront difficilement exciper d'un inégalité.
En revanche il est douteux, à moins que l'on ne veuille mettre la Réunion à feu et à sang, que l'on s'attaque jamais aux retraités en place.
Je rappelle quand même que l'envoi de 700 militaires français en Afghanistan va coûter au pays, selon le ministre du budget, entre 150 et 200 millions alors que l'économie estimée après la suppression de la bonification Outre Mer aux retraités n'ayant pas travaillé Outre mer rapportera 90 millions... sur plusieurs années. C'est dire le sérieux de cette mesure, destinée encore une fois à frapper l'opinion...pour pas grand chose.
Enfin, voir les français chauffés à blanc contre les retraites dorées des fonctionnaires Outre Mer, après le spectacle lamentable de la période bling bling de Sarko et les parachutes dorés distribués généreusement à ses ses amis, me fait penser que la politique finalement ce n'est jamais que l'art d'exploiter la connerie humaine.
L’économie est estimée à 90 millions d’euros sur plusieurs années. En supprimant progressivement le supplément de pension accordé aux fonctionnaires d’État qui prennent leur retraite à La Réunion sans y avoir travaillé, le gouvernement annonce une mesure qui caresse les électeurs dans le sens du poil.
C’est une habitude depuis près de 20 ans. Depuis le gouvernement Rocard en 1989, il est de bon ton de cibler à Paris les “surrémunérations” des fonctionnaires retraités, les présentant comme des “niches fiscales” : il serait si simple de récupérer des millions d’euros en supprimant des “privilèges”... Dernière initiative en date, celle du président de la République lui-même, hier après-midi. Dans son discours sur la modernisation des politiques publiques et la réforme de l’État (lire également nos pages “France” 56 à 58), Nicolas Sarkozy a officiellement demandé la suppression du supplément de pension accordé aux fonctionnaires qui prennent leur retraite dans les territoires d’Outre-mer. Le ministre du Budget, Eric Woerth a même donné des chiffres : selon lui, l’extinction progressive de ce dispositif représente “quelque 90 millions d’euros si on étale la mesure sur quelques années”. Le gouvernement vise là essentiellement les fonctionnaires d’État qui effectuent leur carrière en France métropolitaine (sans indexation particulière) et ne s’installent à La Réunion ou dans le Pacifique que pour bénéficier de ce supplément de pension (lire nos Repères). Le nombre de ces opportunistes est marginal par rapport à la totalité des fonctionnaires d’État. L’économie escomptée est minime au regard des sept milliards d’euros que devrait rapporter la réforme de l’État... Mais cette mesure semble à la fois la moins douloureuse socialement, et la plus compatible politiquement et syndicalement. Elle est surtout la seule légalement envisageable pour casser le système de majoration de pension, incompréhensible pour toute personne qui n’a jamais mis les pieds en outre-mer. Car deux autres hypothèses ont déjà été vainement caressées. La première serait de remettre en cause le niveau de pension des retraités actuels : c’est exclu puisqu’aucune loi ne peut être rétroactive. La deu-xième supprimerait progressivement les majorations des fonctionnaires qui prendront prochainement leur retraite. Ce qui poserait là un problème d’équité. Il reste donc l’hypothèse choisie, hier, par le président Sarkozy : chasser les opportunistes de la surpension. Ce qui permet de prouver (à peu de frais) à son électorat qu’on agit pour dégraisser le mammouth de la fonction publique.
Véronique Hummel
NB
Allez voir les commenctaires ici
C'est pas triste.
Etant moi même retraité de l'Education nationale, et profitant de la retraite indexée à la Réunion, je n'ajouterai rien à ce que je j'ai déjà écrit ici
Il est vraisemblable que la prochaine étape concernera les nouveaux arrivants Outre Mer. En effet s'ils sont dûment prévenus avant leur arrivée de la suppression de la sur rémunération à la retraite ils pourront difficilement exciper d'un inégalité.
En revanche il est douteux, à moins que l'on ne veuille mettre la Réunion à feu et à sang, que l'on s'attaque jamais aux retraités en place.
Je rappelle quand même que l'envoi de 700 militaires français en Afghanistan va coûter au pays, selon le ministre du budget, entre 150 et 200 millions alors que l'économie estimée après la suppression de la bonification Outre Mer aux retraités n'ayant pas travaillé Outre mer rapportera 90 millions... sur plusieurs années. C'est dire le sérieux de cette mesure, destinée encore une fois à frapper l'opinion...pour pas grand chose.
Enfin, voir les français chauffés à blanc contre les retraites dorées des fonctionnaires Outre Mer, après le spectacle lamentable de la période bling bling de Sarko et les parachutes dorés distribués généreusement à ses ses amis, me fait penser que la politique finalement ce n'est jamais que l'art d'exploiter la connerie humaine.