« Je vous fais un petit point du mari, madame ?
Pour vous, ça ne change rien, mais votre mari sera content ! »
Isabelle Alonso reproduit sur son blog un texte d’Agnès Ledig, sage-femme et désormais écrivain. Elle y dénonce « une forme de violence médicale ». En voici quelques extraits :
« En 2014, dans notre belle France, dans nos belles salles d’accouchement, avec notre beau matériel stérile, certains beaux médecins (je dis bien certains, heureusement minoritaires) pratiquent un acte qui s’appelle le point du mari. “Je vous fais un petit point du mari, madame ? Pour vous, ça ne change rien, mais votre mari sera content. [...]
Techniquement, il consiste, lors de la suture d’un périnée déchiré, ou d’une épisiotomie, à faire un dernier point supplémentaire pour resserrer l’entrée du vagin, et permettre, lors de l’intromission de monsieur, un plaisir accentué. Pour lui. [...]
Ce qui se cache derrière cet acte s’approche dangereusement de ce qu’on peut appeler une mutilation sexuelle. Non, non, ce n’est pas simplement une réparation, puisque ce point vient en plus des autres qui étaient nécessaires. Il vient resserrer une entrée normale pour qu’elle soit plus étroite. Et tout ceci se fait dans l’intérêt de l’homme en oubliant la femme. Pire, en risquant de la condamner à une sexualité où le plaisir a laissé la place à la douleur. [...]
Il n’y a qu’à se promener sur Internet pour constater toutes ces femmes qui témoignent de la douleur aux rapports depuis ce point du mari qu’elles ont subi sans pouvoir s’y opposer, par ignorance, par fatigue, parfois même par dévotion, pour le fameux mari, qui, au demeurant, n’a probablement rien demandé au gynécologue. Mais si le gynécologue dit que c’est bien, c’est que ça doit être bien. ‘Faites au mieux, docteur.’ Et il fait.”