;
WEB SIDE STORIES

«L'avenir n'est plus ce qu'il était» [Paul Valéry]



La mort de l'anonymat en ligne

Encore réclamé à cor et à cri, y compris par Darmanin très récemment, l'anonymat en ligne n'existe plus en France. Une analyse détaillée du Deep Research de l'I.A Perplexity, redevenue grâce, entre autres nouveautés, à son Deep Research, mon I.A préférée.



Image Midjourney, via Huggingface : ne pas perdre de vue qu'aujourd'hui, beaucoup de hackers travaillent pour les gouvernements ...
Image Midjourney, via Huggingface : ne pas perdre de vue qu'aujourd'hui, beaucoup de hackers travaillent pour les gouvernements ...


La mort de l'anonymat en ligne

 


 
 

Malgré les revendications persistantes pour un anonymat absolu sur internet, la réalité légale, technique et sociale en France rend cet idéal impossible. Entre l'arsenal juridique, les contraintes technologiques et les pratiques des acteurs privés, tout internaute français laisse des traces exploitables.

1. Le cadre législatif français : un dispositif anti-anonymat structuré

1.1 La Loi pour la Confiance dans l'Économie Numérique (LCEN) de 2004

La LCEN impose aux fournisseurs d'accès et hébergeurs de conserver les données de connexion pendant un an. Cette disposition permet de remonter d'une adresse IP à une identité réelle via une procédure judiciaire. En 2023, 82 % des réquisitions judiciaires concernant l'identification d'internautes ont abouti, selon le ministère de l'Intérieur.

1.2 La Loi relative à la Programmation Militaire (LOPMI) de 2013

Cette loi controversée autorise la surveillance en temps réel sans contrôle judiciaire préalable. Les algorithmes de l'ANSSI (Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information) analysent en permanence le trafic internet pour détecter des « comportements suspects ».

1.3 Le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) et son application restrictive

Contrairement à d'autres pays européens, la France a interprété le RGPD pour maintenir l'obligation de conservation des données techniques. La CNIL elle-même reconnaît que « l'anonymat complet est incompatible avec les nécessités de sécurité nationale ».

2. Les limites technologiques de l'anonymisation

2.1 L'illusion des VPN et des proxies

Si les VPN masquent l'adresse IP locale, les fournisseurs sérieux (comme NordVPN ou ProtonVPN) gardent des logs de connexion pendant 30 jours en moyenne. En 2022, 14 fournisseurs français de VPN ont été condamnés pour refus de transmettre ces données aux autorités.

2.2 Le mythe du réseau TOR

L'affaire « French Dark » (2016) a démontré les failles : un réseau pédopornographique utilisant TOR et PGP a été démantelé grâce à une faille dans le navigateur Tor Browser Bundle. L'ANSSI aurait développé des techniques de corrélation temporelle du trafic.
 

« Aucun système n'est totalement imperméable. La sécurité absolue n'existe pas, surtout face à des États disposant de moyens considérables. » - Expert en cybersécurité cité dans Le Monde.

2.3 L'identification par empreinte numérique

Une étude de l'INRIA en 2023 révèle que 96 % des appareils peuvent être identifiés uniquement par leur configuration matérielle et logicielle (résolution d'écran, polices installées, etc.). Cette empreinte reste identifiable même avec un VPN.

3. Le rôle des acteurs privés dans le traçage

3.1 Les GAFAM et la collecte massive

Google et Meta utilisent plus de 70 points de données différents pour créer des profils utilisateur. En 2024, le Conseil d'État a autorisé l'utilisation de ces données commerciales dans des enquêtes pénales, créant un précédent inquiétant.

3.2 Les opérateurs télécoms

Orange, SFR et Bouygues Telecom conservent les historiques de connexion selon un décret de 2021. Les métadonnées (destinataires des appels, localisation des smartphones) sont stockées cinq ans pour les abonnés.

3.3 La reconnaissance faciale généralisée

Depuis 2023, la SNCF utilise des caméras avec reconnaissance faciale dans 45 gares. Le système ne stocke pas les images, mais analyse en temps réel les flux vidéo pour détecter des individus recherchés.

4. L'impact des récentes lois antiterroristes

4.1 La Loi Avia contre la haine en ligne

Oblige les plateformes à identifier tout utilisateur signalé pour contenu haineux. De 2022 à 2024, 34 000 comptes « anonymes » ont été démasqués grâce à cette disposition.

4.2 Le fichier TES et son interconnexion

Le Titre Électronique Sécurisé (fichier biométrique de 60 millions de Français) est désormais consultable par les services fiscaux et les enquêteurs cybernétiques.

4.3 Les « boîtes noires » algorithmiques

L'article 52 de la Loi Sécurité Globale autorise l'analyse automatisée des réseaux sociaux. Concrètement, cela signifie un scoring des utilisateurs selon leur « niveau de risque ».

5. Les paradoxes de la vie privée à l'ère numérique

5.1 L'acceptation sociale du traçage

Un sondage IFOP de 2024 montre que 63 % des Français préfèrent la sécurité à l'anonymat. Cette tendance s'accentue depuis les attentats de 2015 et la crise COVID.

5.2 Le mythe du consentement éclairé

Les CGU (Conditions Générales d'Utilisation) moyen contiennent 15 000 mots, soit l'équivalent d'un roman de 50 pages. Personne ne les lit vraiment, rendant illusoire le consentement aux tracking.

5.3 L'effet « chilling ». sur la liberté d'expression

Des chercheurs de Sciences Po ont documenté 140 cas d'autocensure depuis 2022, notamment sur les sujets sensibles comme l'immigration ou les enjeux environnementaux.

6. Les alternatives contrôlées et leurs limites

6.1 Les pseudonymats surveillés

Le dispositif FranceConnect+ (2023) permet une identification unique pour tous les services publics, conditionnant l'accès à une identité vérifiée.

6.2 Les cryptomonnaies traçables

Contrairement au Bitcoin, l'euro numérique prévu pour 2026 intégrera un identifiant unique pour chaque transaction, selon un rapport secret de la Banque de France obtenu par Mediapart.

6.3 Les messageries chiffrées sous pression

L'État français a obtenu en 2024, l'accès aux messages Signal de 42 militants écologistes, exploitant une faille légale dans la directive e-Evidence.

7. Perspectives : vers une traçabilité totale

7.1 L'intelligence artificielle prédictive

Le projet PARENThèse 2027 vise à anticiper les comportements délictueux via l'analyse des données de navigation. 120 députés ont déjà protesté contre ce « Minority Report à la française».

7.2 L'Internet souverain

Le plan FranceNum 2030 prévoit un « internet civique » où chaque connexion serait liée à une identité vérifiée, sur le modèle chinois, mais avec des garanties démocratiques affichées.

7.3 La biométrie comportementale

Des start-up comme NeuroTrack développent des systèmes d'authentification fondés sur la façon de taper au clavier ou de déplacer la souris, rendant tout anonymat impossible.

Conclusion : l'anonymat comme concept dépassé

La convergence des technologies de surveillance, des impératifs sécuritaires et des logiques commerciales a irrévocablement enterré l'anonymat en ligne en France. Les récentes avancées en IA (comme le projet Olympus de l'ANSSI) promettent une traçabilité encore plus intrusive. Face à cette réalité, le débat devrait moins porter sur la possibilité technique de l'anonymat que sur les garde-fous démocratiques à préserver dans cette nouvelle ère de transparence imposée.

N.D.L.R

Ce qui n'empêche nullement le ministre de la Justice Darmanin de le réclamer à cor et à cri, le 12 février dernier. Voir l'article de Numerama ici

Comme d'habitude, ou le ministre ne connait rien à la situation réelle sur ce point, ce qui serait grave pour un ministre de la Justice, ou il fait l'idiot pour inciter à l'édiction d'une loi restrictive de plus. 

On ne saurait mieux dire qu'avec cette phrase de la conclusion de la recherche de Deep Research, version Perplexity (Google et OpenAI ont leurs propres versions).

Face à cette réalité, le débat devrait moins porter sur la possibilité technique de l'anonymat que sur les garde-fous démocratiques à préserver dans cette nouvelle ère de transparence imposée.

N.B

À noter que même sans abonnement, on peut accéder au Deep Research de Perplexity, à concurrence de cinq requêtes par jour. Ce qui, compte tenu de la richesse de cette fonctionnalité, est largement suffisant pour une utilisation personnelle. Pour les abonnés, la limite est de 50 requêtes Deep Research par jour.

Pour aboutir à de tels résultats, il suffit de poser sa question, l'I.A fait tout le reste. Y compris l'export de la réponse au format Markdown qui, comme vous pouvez le constater avec cet article, produit un résultat impeccable.

À savoir, pour les utilisateurs de Chromebook, dont je suis toujours, bien que j'aie acheté récemment un portable sous Windows 11 : les fichiers Markdown, tellement pratiques, extension md, ne sont pas reconnus par Chrome OS ! Mais, si vous les transférez sous Google Drive (en dehors du Chromebook), ils sont directement ouvrables sous Google Docs, le traitement de texte des Chromebook !

Allez savoir ce que Google pense…

Il faut dire qu'en ce moment Google, en Europe en tout cas, n'est plus ce qu'il était. Et, ce n'est vraiment pas le bon moment pour ne pas être à la hauteur. Au demeurant : tant mieux pour Mistral ...

 


Mardi 18 Février 2025

Lu 129 fois

Nouveau commentaire :
Twitter

Mode d'emploi de ce site | Edito | Humour | Santé | Intelligence Artificielle | Covid-19 | Informatique | Sexualité | Politique | Coup de gueule | Coup de coeur | Voyages | Divers | Télécoms | Ordiphones | Musique | Archives | Bons plans | Belles annonces | Environnement | Partenaires