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«L'avenir n'est plus ce qu'il était» [Paul Valéry]



«Fifty shades of Grey», roman plan-plan cucul

Une analyse hilarante du roman qui affole les ménagères de moins de cinquante ans américaines. Par Jean-Marc Proust, sur le site Slate.fr



«Fifty shades of Grey», roman plan-plan cucul
J’adore lire des trucs cochons.

Disons-le d’emblée: je ne suis pas difficile. Comme tous les beaux gosses, j’ai connu mes premières émotions nocturnes avec le catalogue de La Redoute.A cette nuance près que ma mère étant instit’, y avait que la Camif à la maison.

Peu importe au fond, avec Manufrance, je me serais paluché pareil. A l’époque, Emmanuelle, Anaïs Nin, Les Veillées des chaumières ou Hara Kiri, je lisais tout d’une main. Et je me souviens, j’avais 14 ans, d’un orgasme surpuissant dû à la lecture d’un Harlequin hot offert avec un paquet de lessive (Ariel, je crois).

Autant dire qu'à l'idée d'écrire un papier sur Fifty shades of Grey, derrière mon impavide professionnalisme se cachait déjà la perspective d’un veuve-poignet-elbow de première bourre.

Bavard
Résumons l’intrigue: Anastasia, étudiante vierge littéraire, ce genre de fille donc, rencontre un richissime playboy, Christian Grey (il a fait fortune dans les télécom). Il veut en faire sa soumise, genre bondage chic mais ce qu’elle veut cette cruche c’est de l’amour et c’est très bien raconté ici. Non seulement, les sentiments c’est compliqué, mais c’est complètement anti-masturbatoire. Fifty shades, ça bavarde, ça bavasse, quel ennui!

«Je l’aime en fait? Et lui? Je crois que je l’aime... Mais comment pourrait-il aimer une fille comme moi? En fait, oui, je l’aime. Oh, il m’aime? S’il m’aime, c’est que... Ah, quand même je l’aime... Maman, tu crois qu’il m’aime? C’est compliqué les hommes, ma fille... Oui, mais je l’aime...»

Va te faire ton bonheur avec ça? Impossible. Il faut passer vite les pages (avec une main, essayez, c’est pas facile) pour aller directement aux vraies scènes. Parce qu’avant, il faut se fader un tas de descriptions entrecoupées de publicités (comme dans un James Bond). Et vas-y que je t’ai un grand bureau, et que je loge dans une chambre d’hôtel king size, et que je t’offre un Macbook pro ($$), que je porte une Rolex ($$$), que je te file un Blackberry ($) ou que je porte des Converse ($), que je bois du champagne Bollinger ($$), du Bolly dit sa copine Kate, ou du Chablis (15 à 30 €, je peux vous recommander des petits producteurs très honorables), que je roule en Audi SUV ($$$ je suppose) ou vole en First ($$$). Abondance de signes ostentatoires de richesse donc. Problème: la pub, moi, ça m’évoque lui...



Samedi 29 Septembre 2012

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