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«L'avenir n'est plus ce qu'il était» [Paul Valéry]



A quoi reconnait-on qu'une femme simule ?

«Elle sourit», répond Linda Williams. Cette chercheuse américaine, vient enfin d'être traduite en Français. Son livre Screening sex* s'orne en couverture du visage d'une femme qui jouit. C'est Jane Fonda, dans le film Barbarella, un film pionnier dans l'art de montrer l'orgasme féminin. Un article d'Agnès Giard dans l'excellent blog : Les 400 culs.



A quoi reconnait-on qu'une femme simule ?
Pour comprendre le film Barbarella (Roger Vadim, 1967), il faut revenir un peu en arrière, en 1938. Tout commence aux hasards d’attributions universitaires : un docteur en zoologie se voit proposer un cours sur le mariage. Jusqu’ici, il ne s’intéressait qu’aux guêpes à galles. Le zoologiste s’appelle Alfred Kinsey (1894-1956).

C’est un méthodique. Il se met en tête de rassembler une documentation pour préparer son cours et tombe des nues : on en sait plus sur la sexualité des guêpes que sur celle des humains. Qu’à cela ne tienne. Il constituera la documentation lui-même. Le voilà qui enquête auprès de ses propres élèves et découvre qu’il n’y a pas vraiment de normes en matières de pratiques. Alfred Kinsey se passionne, obtient des financements de la Fondation Rockfeller, constitue une équipe de recherche et engrange environ 18 000 témoignages en vue de «mesurer» et «quantifier» le comportement sexuel dont il résume la mécanique à une histoire d’orgasmes. De façon radicale, Alfred Kinsey élimine complètement les considérations relatives à la reproduction, à la morale et aux sentiments. Que les orgasmes aient été obtenus par-devant ou par-derrière, par adultère, avec une personne du même sexe ou avec un animal, peu importe (0). Alfred Kinsey se contente de compter.

Il définissait le sexe uniquement comme ce qui mène à l’orgasme (1), explique Linda Williams, dans un livre d’histoire passionnant (Screening sex). […] Il n’accordait de valeur qu’à ce que l’on pouvait mesurer. En tant qu’éléments quantifiables, les orgasmes lui servaient de mètre étalon.» Réduire le sexe à ce seul aspect n’est-il pas réducteur ? Pour le sociologue Michel Bozon : «Kinsey est l’auteur qui a poussé le plus loin la tendance à identifier la sexualité à une économie rationnelle de la production d’orgasmes. Le centrage exclusif sur le plaisir va de pair chez lui avec une absence totale de référence à la reproduction et à la grossesse. L’orgasme est le but, la preuve et la réalité profonde de la sexualité ; c’est également l’unité de compte de l’activité sexuelle […]. La simple excitation sexuelle, lorsqu’elle n’atteint pas son terme, est ignorée, étant assimilée à un comportement inefficace. La grande enquête qu’il a menée dans les années 1940 aux États-Unis vise à mesurer, chez les individus interrogés, des nombres totaux d’orgasmes obtenus (total sexual outlet: «débouché sexuel total»), et à établir des proportions selon la source d’obtention ».

Pour donner à ses recherches un caractère d’objectivité plus prononcé, Alfred Kinsey utilise très rapidement la caméra. Pour étudier les orgasmes, il les filme. Pour les filmer, il doit créer un studio de tournage. Comment faire ? Au début, les observations de l’activité sexuelle en direct se font sur le lieu de travail de prostituées, caché dans un placard : «En compagnie de Wardell Pomeroy, il paya des prostituées pour les regarder faire leurs passes, mais estima qu’elles n’étaient pas des sujets d’étude satisfaisants puisqu’elles simulaient.»

Comment obtenir des résultats fiables avec des femmes qui font semblant ? Elles veulent se débarrasser au plus vite du client. Quand on veut rassembler des données sur l’orgasme, cela relève de l’absurde. De cet épisode, il semble cependant qu’Alfred Kinsey tire des enseignements. Dans l’ouvrage consacré au Comportement sexuel de la femelle humaine, publié en 1953, il note : «Les prostituées qui essaient de tromper leurs clients (de faire «du chiqué») ou les femmes sans réaction voulant faire croire à leur mari qu’elles prennent plaisir au coït, se trompent en supposant qu’un individu excité a toujours l’air satisfait, et qu’elles doivent donc sourire, se montrer alertes à l’approche du point culminant de l’acte. Au contraire, à ce moment précis, avoir l’air heureux est aussi impossible que lorsque l’on est sous la torture».

Ce passage a, pour beaucoup, la valeur d’une révélation : quand une femme qui jouit prend l’air heureuse, elle ment ? Pour Linda Williams, il y a peut-être un lien entre l’ouvrage de Kinsey et les premières représentations de l’orgasme féminin au cinéma (américain). C’est Jane Fonda (3) qui, à ses yeux, inaugure cette vision inouïe d’une femme aux traits torturés par le plaisir, «yeux écarquillés, bouche entrouverte et gouttes de sueur perlant sur le visage.» Barbarella, réalisé en 1967, est le «premier visage de l’orgasme féminin.» Comme par un fait exprès, il s’agit d’une scène de torture.

«Prisonnière des griffes de Duran Duran, Barbarella est soumise à des appareils de torture vaguement SM, dont la version futuriste d’une vieille baignoire-sabot d’où ressortent sa tête, son cou, et plus tard le haut de sa poitrine. Cette sorte de tente en caoutchouc est reliée à un orgue dont joue le méchant, qui cherche à faire mourir Barbarella de plaisir grâce aux vibrations émises par l’instrument. En jouant de son orgue, il joue avec et de Barbarella — jusqu’à la mort. Nous assistons alors à une longue scène de «sexe non-explicite. […] Lorsque Duran Duran commence à jouer, Barbarella exhale un soupir, les yeux grand ouverts, pendant que la «Machine Exsexive «aspire et recrache un à un ses vêtements. «C’est agréable, n’est-ce pas ?», s’enquiert-elle. Le méchant répond sournoisement : «Oui, c’est agréable… Au début. «Son corps dépasse de plus en plus de la baignoire sabot, mais c’est sur son visage qu’on lit la surprise d’accéder à différents stades de plaisir au fil de la musique. Le méchant promet : «Quand nous atteindrons le crescendo, tu mourras. «La grande mort, la vraie, est censée faire suite aux excès — ou «ex-sexes «— de la petite mort qu’est l’orgasme. Pourtant, plus Duran Duran s’agite sur son orgue, multipliant les crescendos, plus Barbarella supporte le plaisir qu’elle éprouve. À la fin, il n’y a guère que la machine qui expire».

Pourquoi est-ce la machine qui meurt et pas la femme ?
Source :

A quoi reconnait-on qu'une femme simule ?
N.D.L.R

Quelques observations sur ce sujet ô combien intéressant.

Tout d'abord, et là je me répète, il n'y a pas que les femmes qui simulent. Les hommes aussi !

Les hommes peuvent simuler lorsqu'ils utilisent un préservatif. Peu de femmes, en dépit de leur obsession de l'ordre et de l'hygiène vont vérifier le préservatif du monsieur après usage. J'avoue avoir usé plusieurs moi même plusieurs fois de ce subterfuge. Pour abréger poliment un rapport ennuyeux, par exemple.

Je n'ai plus besoin maintenant de préservatif car ayant été récemment opéré d'une hypertrophie bénigne de la prostate, comme Hollande (ce sera notre seul point commun) j'éjacule désormais dans la vessie.

Il sera donc désormais impossible de savoir si je simule ou pas. Au demeurant, il est facile pour un homme d'imiter l'orgasme, et tous les hommes, et toutes les femmes, savent que dans ce cas on ne sourit jamais : on arbore un air profondément stupide et on émet des borborygmes aussi divers que discordants.

Vous allez me dire : pourquoi simuler ? Pour les mêmes raisons que vous mesdames. Contrairement à ce que beaucoup de femmes pensent nous ne sommes pas des brutes et nous savons, comme vous, qu'abréger un rapport amoureux ne fait jamais plaisir, et peut même blesser profondément.

Un détail toutefois, beaucoup d'hommes ne se préoccupent pas de ce que l'autre peut éprouver au cours d'un coït et se concentrent essentiellement sur leur orgasme à venir. Personnellement, en revanche, il m'est impossible de continuer si je perçois que ma partenaire n'éprouve rien, ou pire s’ennuie.

Il y a aussi des femmes que le plaisir de leur partenaire ne préoccupe pas plus que cela. Souvent, c'est parce qu'elles ignorent que l'orgasme masculin, comme l'orgasme féminin comporte des degrés qui peuvent aller de 1 à ... 10 ! Ce qui explique que certaines femmes ont beaucoup plus de succès que d'autres. Le degré 1, c'est une masturbation sous la douche, par exemple. Les degrés 8, 9 et 10 n'ont strictement rien à voir. A titre d'information, un homme peut parvenir à coup sûr à ces hauts degrés d'orgasme, en utilisant son point G. Pour celles et ceux qui ignoreraient encore où se situe, et comment s'actionne le point G masculin, je les invite à lire l'article : le grand secret, sur ce site, à cette adresse

Dernier détail, qui a son importance. Il existe un moyen infaillible de savoir si, et quand une femme éprouve un orgasme. En effet, l'orgasme féminin, comme l'orgasme masculin d'ailleurs, se traduit toujours par une contraction violente de l'anus. Il suffit donc de laisser traîner un doigt dans ces parages pour savoir, avec certitude, si madame a joui. Pour monsieur c'est plus évident certes, mais trompeur, comme je l'ai mentionné plus haut.

S'il existe un domaine où les apparences sont trompeuses c'est bien celui du sexe. Mais, si on prend la peine, qui peut en l'occurrence s'avérer un plaisir, de se renseigner, on a de grandes chances de ne pas mourir idiot (te)

Dimanche 27 Juillet 2014

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