J’ai eu la chance de résider à ST-Barthélemy, de 1978 à 1982, en tant que premier agent comptable des îles du Nord. En clair j’étais intendant des collèges de Saint-Barthélémy et Saint-Martin, ainsi que du lycée professionnel de Saint-Martin.
St Barth est une île complètement atypique dans les Caraïbes.
Il n’y a pas d’eau, ce qui est extrêmement rare pour une île habitée depuis 1648 ! Aucune source, aucune rivière. C’est vraiment un caillou. De nos jours, l'eau est produite par une usine locale de dessalement d’eau de mer. Chaque maison est construite sur une citerne qui recueille les (très rares) eaux de pluies. St Barth étant hors-taxe depuis toujours, on avait l'habitude de dire en plaisantant que l'eau y était aussi chère que le whisky.
Cette île a très longtemps été peuplée par les descendants des premiers colons bretons et normands, ce qui en fait un cas unique dans les Caraïbes. St Barth est la seule île blanche des Caraïbes ! Longtemps, les mariages inter raciaux, notamment avec des habitants de l’île voisine, majoritairement de couleur, furent tabous. Le couple devait quitter l’île.
Ma première affectation aux Antilles fut en fait le Rectorat de Fort fr France en Martinique. Mais, un an plus tard, ayant passé mon voyage de noces à St Barth, j'ai demandé mon affectation à ST Barth. En délégation rectorale (!). Ce qui me fut accordé d'abord en raison des nombreux "audit" que j'avis accepté de faire dans plusieurs services du Rectorat, en dépit du fait que j'étais chef de division financière adjoint dans mon précédent Rectorat, celui de Rouen où j'avais commencé ma carrière en 1973, et surtout parce qu'une nouvelle Agence comptable venait d'être créée, suite aux nationalisations des collèges de St Barth et St Martin.
St Barth est redevenue française il y a un eu plus de cent ans seulement. Auparavant elle était suédoise. Ce qui explique les couleurs pimpantes des maisons locales (s'il en reste encore) et la propreté générale de l'île, ce qui, il y a quarante ans du moins, n'était pas si fréquent dans les Caraïbes.
Last but not least, Saint Barth est une île qui appartient depuis toujours… aux Saint Barths. Ce qui est également peu courant dans cette région. Pour ne parler que de Saint-Martin, l'île la plus proche, les capitaux américains, et ceux de la mafia, surtout en partie Hollandaise, ont depuis longtemps marqué cette île de leur empreinte. Rien de tout cela (même si beaucoup ont essayé) à Saint Barth dont les habitants sont restés très pauvres, jusque dans les années 80.
Il s'est trouvé que J’étais en poste à Saint Barth depuis 1978. Rockefeller avait déjà sa villa mais les "métros", comme on disait à l‘époque, étaient plutôt rares.
Dans les années 80 j’ai vu arriver la jet set française. À sa tête Eddie Barclay et sa joyeuse bande, dont Henri Salvador, Stéphane Collaro, et j’ai oublié les autres. J’ai joué à la pétanque avec ces trois-là. Ce sont eux qui ont fait de Saint Barth cette niche à millionnaires qu’elle est devenue. Il faut dire que 24 km2 (c’est la superficie de ST Barth) c’est très peu pour tous ces millionnaires qui se battent à grands coups de millions d’euros pour arracher le peu de terrains à vendre qui doit rester aujourd’hui.
Si vous voulez avoir une idée du niveau des prix à Saint Barth, faites une recherche de location sur booking.com. J’ai essayé, je suis parti en courant. Je ne sais si cela a changé (ça m’étonnerait) mais si vous n’avez pas une réservation d’hôtel, ou un St Barth qui se porte garant pour vous, vous n'aurez pas le droit de séjourner à St Barth plus d’une journée !
Les Saint Barths eux-mêmes se sont considérablement enrichis depuis mais ont toujours veillé à conserver leur main mise sur l’île. Jusqu’à obtenir récemment la sortie de l’Europe (!) la pérennisation de leur statut fiscal privilégié (pas de T.V.A) et le statut (peu contraignant) de Collectivité d’Outre-Mer.
À Saint Barth, et je pense que cela n’a pas changé depuis 40 ans, le pouvoir économique, est entre les mains des Saint Barths. Qui par exemple ont toujours refusé d’agrandir la piste de l’aéroport. Ou d'accueillir des avions de plus de 20 places. Pas de Jumbo Jet à Saint Barth ! Et ils ont bien raison ! Quand on voit ce que certaines charmantes îles sont devenues avec l’afflux de touristes, on comprend que les St Barth aient été méfiants.
Le seul problème est que Saint Barth est devenu une île réservée aux touristes très fortunés. Les hôtels ne font pas dans le Formule 1. Quant au camping sauvage n’y songez même pas !
Lorsque j’étais à Saint Barth la mairie me logeait dans une villa qui lui coûtait, à l’époque, 1500 F par mois de loyer. Il y a quelques années j’ai rencontré quelqu’un qui louait cette même maison 15 000 F par mois ! Je suis sûr qu’aujourd’hui, c’est beaucoup plus, au moins 3000 à 5000 euros par mois.
Quant à moi, j’ai adoré St Barth quand j’y étais, il a 42 ans, mais je n’ai aucune attirance pour ce qu’elle est devenue. J'ai connu depuis quantité d’endroits aussi idylliques, mais bien plus abordable.
Mes prochains objectifs, dès que nous en aurons fini avec ce virus et les blocages de frontières, seront Madagascar et l’île de Hvar, en Croatie, qui ressemble beaucoup à ce qu’était St Barth jadis.
Il y a quelques années je suis tombé par hasard sur des diapositives que j’avais faites à l’époque. Je les ai scannées, puis nettoyées avec Photoshop. A cet égard l’outil tampon est fabuleux et il m’a bien servi !
J’ai assemblé le tout aujourd’hui avec Google Photos et ajouté quelques commentaires (cliquer sur la photo, puis sur l'icône i en bas à droite).
Le lien vers le diaporama:
St Barth est une île complètement atypique dans les Caraïbes.
Il n’y a pas d’eau, ce qui est extrêmement rare pour une île habitée depuis 1648 ! Aucune source, aucune rivière. C’est vraiment un caillou. De nos jours, l'eau est produite par une usine locale de dessalement d’eau de mer. Chaque maison est construite sur une citerne qui recueille les (très rares) eaux de pluies. St Barth étant hors-taxe depuis toujours, on avait l'habitude de dire en plaisantant que l'eau y était aussi chère que le whisky.
Cette île a très longtemps été peuplée par les descendants des premiers colons bretons et normands, ce qui en fait un cas unique dans les Caraïbes. St Barth est la seule île blanche des Caraïbes ! Longtemps, les mariages inter raciaux, notamment avec des habitants de l’île voisine, majoritairement de couleur, furent tabous. Le couple devait quitter l’île.
Ma première affectation aux Antilles fut en fait le Rectorat de Fort fr France en Martinique. Mais, un an plus tard, ayant passé mon voyage de noces à St Barth, j'ai demandé mon affectation à ST Barth. En délégation rectorale (!). Ce qui me fut accordé d'abord en raison des nombreux "audit" que j'avis accepté de faire dans plusieurs services du Rectorat, en dépit du fait que j'étais chef de division financière adjoint dans mon précédent Rectorat, celui de Rouen où j'avais commencé ma carrière en 1973, et surtout parce qu'une nouvelle Agence comptable venait d'être créée, suite aux nationalisations des collèges de St Barth et St Martin.
St Barth est redevenue française il y a un eu plus de cent ans seulement. Auparavant elle était suédoise. Ce qui explique les couleurs pimpantes des maisons locales (s'il en reste encore) et la propreté générale de l'île, ce qui, il y a quarante ans du moins, n'était pas si fréquent dans les Caraïbes.
Last but not least, Saint Barth est une île qui appartient depuis toujours… aux Saint Barths. Ce qui est également peu courant dans cette région. Pour ne parler que de Saint-Martin, l'île la plus proche, les capitaux américains, et ceux de la mafia, surtout en partie Hollandaise, ont depuis longtemps marqué cette île de leur empreinte. Rien de tout cela (même si beaucoup ont essayé) à Saint Barth dont les habitants sont restés très pauvres, jusque dans les années 80.
Il s'est trouvé que J’étais en poste à Saint Barth depuis 1978. Rockefeller avait déjà sa villa mais les "métros", comme on disait à l‘époque, étaient plutôt rares.
Dans les années 80 j’ai vu arriver la jet set française. À sa tête Eddie Barclay et sa joyeuse bande, dont Henri Salvador, Stéphane Collaro, et j’ai oublié les autres. J’ai joué à la pétanque avec ces trois-là. Ce sont eux qui ont fait de Saint Barth cette niche à millionnaires qu’elle est devenue. Il faut dire que 24 km2 (c’est la superficie de ST Barth) c’est très peu pour tous ces millionnaires qui se battent à grands coups de millions d’euros pour arracher le peu de terrains à vendre qui doit rester aujourd’hui.
Si vous voulez avoir une idée du niveau des prix à Saint Barth, faites une recherche de location sur booking.com. J’ai essayé, je suis parti en courant. Je ne sais si cela a changé (ça m’étonnerait) mais si vous n’avez pas une réservation d’hôtel, ou un St Barth qui se porte garant pour vous, vous n'aurez pas le droit de séjourner à St Barth plus d’une journée !
Les Saint Barths eux-mêmes se sont considérablement enrichis depuis mais ont toujours veillé à conserver leur main mise sur l’île. Jusqu’à obtenir récemment la sortie de l’Europe (!) la pérennisation de leur statut fiscal privilégié (pas de T.V.A) et le statut (peu contraignant) de Collectivité d’Outre-Mer.
À Saint Barth, et je pense que cela n’a pas changé depuis 40 ans, le pouvoir économique, est entre les mains des Saint Barths. Qui par exemple ont toujours refusé d’agrandir la piste de l’aéroport. Ou d'accueillir des avions de plus de 20 places. Pas de Jumbo Jet à Saint Barth ! Et ils ont bien raison ! Quand on voit ce que certaines charmantes îles sont devenues avec l’afflux de touristes, on comprend que les St Barth aient été méfiants.
Le seul problème est que Saint Barth est devenu une île réservée aux touristes très fortunés. Les hôtels ne font pas dans le Formule 1. Quant au camping sauvage n’y songez même pas !
Lorsque j’étais à Saint Barth la mairie me logeait dans une villa qui lui coûtait, à l’époque, 1500 F par mois de loyer. Il y a quelques années j’ai rencontré quelqu’un qui louait cette même maison 15 000 F par mois ! Je suis sûr qu’aujourd’hui, c’est beaucoup plus, au moins 3000 à 5000 euros par mois.
Quant à moi, j’ai adoré St Barth quand j’y étais, il a 42 ans, mais je n’ai aucune attirance pour ce qu’elle est devenue. J'ai connu depuis quantité d’endroits aussi idylliques, mais bien plus abordable.
Mes prochains objectifs, dès que nous en aurons fini avec ce virus et les blocages de frontières, seront Madagascar et l’île de Hvar, en Croatie, qui ressemble beaucoup à ce qu’était St Barth jadis.
Il y a quelques années je suis tombé par hasard sur des diapositives que j’avais faites à l’époque. Je les ai scannées, puis nettoyées avec Photoshop. A cet égard l’outil tampon est fabuleux et il m’a bien servi !
J’ai assemblé le tout aujourd’hui avec Google Photos et ajouté quelques commentaires (cliquer sur la photo, puis sur l'icône i en bas à droite).
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