POUVOIR D'ACHAT - Longtemps qu’il cherchait la bonne formule pour améliorer le quotidien de ses salariés. L’idée lui est venue l’été dernier d’un constat simple : «Je voulais augmenter leur pouvoir d’achat, mais pas forcément en salaire, pour ne pas que cela pèse trop financièrement sur l’entreprise», explique Dominique Laure. Patron de Laure Transport, société de transports installée entre Nantes et Bordeaux, il veut trouver «l’élément de consommation commun au plus grand nombre». «Logiquement, j’ai pensé à la voiture.» L’idée fait son chemin. Il consulte les intéressés. Et en concertation, ils mettent en place une initiative inédite : fournir un véhicule à chaque salarié, au tarif imbattable d’un euro par jour.
Depuis avril, c’est donc au volant d’une Clio toute neuve, louée à la boîte, que les 135 salariés se rendent désormais au travail. «Quand je leur ai proposé l’idée de prendre en charge ce poste-là, on peut dire que je me suis fait 130 nouveaux copains, rigole le patron. L’intérêt a été instantané.»
Avec des salaires entre 1 600 et 2 200 euros par mois, il voit les demandes d’acomptes augmenter, et s’inquiète. «Les gens n’arrivaient plus à payer leurs traites. Ils s’étaient éloignés à 30 ou 50 km des villes, et ils ont très vite été rattrapés par le coût des transports. Pris au piège.» Selon ses calculs, chaque ménage dépenserait environ 2 300 euros par an pour un petit véhicule. Plus 1 200 à 1 300 euros de carburant. Un gouffre. «C’est en partant du principe qu’en achetant de manière groupée tout le monde y gagnait, que j’ai lancé une première commande de 100 unités.»
Pour Laetitia, assistante d’exploitation sur le site de Saint-Loubès (Gironde), l’idée était «insensée».«Ça a fait beaucoup de bruit. Moi je ne vis qu’à 10 km du travail, mais c’est déjà une réelle économie. Fini les dépenses d’entretien. Plus de soucis. Et même pour l’essence, je vois la différence. Avant j’avais une vieille voiture qui polluait et consommait comme pas possible.»
L’employeur estime que chaque salarié y gagnerait en moyenne 220 euros par mois. Tandis que la société, qui a pris en charge l’achat des voitures, et assume l’assurance, l’entretien, débourse, dans le même temps, 180 euros par véhicule. L’opération génère donc même une petite plus value au profit de l’employé. Ce dont Dominique Laure se félicite : «Ça m’a permis de contourner le poids des charges, qui se serait posé si j’avais fait l’effort en salaire.» En outre, le patron note que ses clients ont «hyperapprécié la démarche».
L’absentéisme a déjà nettement baissé depuis la mise en place du dispositif. «Jusqu’à présent, les chauffeurs avaient tendance à démissionner pour des peccadilles, mais aujourd’hui je les fidélise, avance Dominique Laure. J’ai même recruté huit personnes supplémentaires en ayant eu pour la première fois le choix.»
Grâce à ce personnel adapté, la société a pu conquérir de nouveaux contrats. Et «cerise sur le gâteau», le boss malin a su aussi saisir l’occasion d’augmenter sa visibilité, en faisant rouler chaque voiture avec une pub de l’entreprise. Depuis peu, et face à la demande, il a décidé de sous-traiter la location à d'autres société, et s'appuyant exactement sur le même principe.
Laure Espieu
LIBEBORDEAUX du 22/09/08
Le site
Depuis avril, c’est donc au volant d’une Clio toute neuve, louée à la boîte, que les 135 salariés se rendent désormais au travail. «Quand je leur ai proposé l’idée de prendre en charge ce poste-là, on peut dire que je me suis fait 130 nouveaux copains, rigole le patron. L’intérêt a été instantané.»
Avec des salaires entre 1 600 et 2 200 euros par mois, il voit les demandes d’acomptes augmenter, et s’inquiète. «Les gens n’arrivaient plus à payer leurs traites. Ils s’étaient éloignés à 30 ou 50 km des villes, et ils ont très vite été rattrapés par le coût des transports. Pris au piège.» Selon ses calculs, chaque ménage dépenserait environ 2 300 euros par an pour un petit véhicule. Plus 1 200 à 1 300 euros de carburant. Un gouffre. «C’est en partant du principe qu’en achetant de manière groupée tout le monde y gagnait, que j’ai lancé une première commande de 100 unités.»
Pour Laetitia, assistante d’exploitation sur le site de Saint-Loubès (Gironde), l’idée était «insensée».«Ça a fait beaucoup de bruit. Moi je ne vis qu’à 10 km du travail, mais c’est déjà une réelle économie. Fini les dépenses d’entretien. Plus de soucis. Et même pour l’essence, je vois la différence. Avant j’avais une vieille voiture qui polluait et consommait comme pas possible.»
L’employeur estime que chaque salarié y gagnerait en moyenne 220 euros par mois. Tandis que la société, qui a pris en charge l’achat des voitures, et assume l’assurance, l’entretien, débourse, dans le même temps, 180 euros par véhicule. L’opération génère donc même une petite plus value au profit de l’employé. Ce dont Dominique Laure se félicite : «Ça m’a permis de contourner le poids des charges, qui se serait posé si j’avais fait l’effort en salaire.» En outre, le patron note que ses clients ont «hyperapprécié la démarche».
L’absentéisme a déjà nettement baissé depuis la mise en place du dispositif. «Jusqu’à présent, les chauffeurs avaient tendance à démissionner pour des peccadilles, mais aujourd’hui je les fidélise, avance Dominique Laure. J’ai même recruté huit personnes supplémentaires en ayant eu pour la première fois le choix.»
Grâce à ce personnel adapté, la société a pu conquérir de nouveaux contrats. Et «cerise sur le gâteau», le boss malin a su aussi saisir l’occasion d’augmenter sa visibilité, en faisant rouler chaque voiture avec une pub de l’entreprise. Depuis peu, et face à la demande, il a décidé de sous-traiter la location à d'autres société, et s'appuyant exactement sur le même principe.
Laure Espieu
LIBEBORDEAUX du 22/09/08
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