Mais son inventeur est aujourd'hui interné et les pétroliers, Total en tête, crient à la fumisterie.
Pauvre Total! Déjà, son blaze évoque les pays totalitaires. En plus, on apprend que, malgré son chiffre d'affaires de 180 milliards et ses presque 14 milliards de bénef l'an dernier, cette multinationale est la plus détestée des Français. Non contente de multiplier les marées noires et de faire exploser ses usines (AZF), elle annonce 555 suppressions d'emplois le jour où tombe le chiffre de ses profits. Un poste vacant devrait vite se libérer à la communication du groupe.
Et pourtant, Total la cynique fait preuve de franchise: les prolos, on s'en branle, tout pour nos actionnaires ! Vous pouvez manifester, pleurer, geindre, nous sommes à l'abri de toutes les jérémiades, y compris celle du gouvernement. Il a trop besoin des taxes à la pompe.
Alors que faire? La solution 1789 ? Tentante! Mais la prison de la Bastille est aujourd'hui un opéra et la gauche ne sera jamais d'accord. Reste le boycott. Mais peut-on se passer de rouler à l'essence, la question est là. On a essayé les agrocarburants qui stérilisent des terres arables. Idiot. On développe la voiture électrique mais faudra recharger les batteries, donc faire tourner les centrales nucléaires. Pas très écolo. Reste le moteur à eau, un sujet qui passionne les internautes.
Le moteur à eau, c'est la pierre philosophale ou le rêve d'Icare enfin réalisé. Peut-on rouler avec l'eau du robinet? Les ingénieurs de Total vont, on se demande pourquoi, parler de balivernes.
La preuve: un des inventeurs du système, l'Américain Paul Pantone, est aujourd'hui interné dans un hôpital psychiatrique d'utah. À la demande de Total? Non! Sans doute des vendeurs d'essence du coin. Il a eu le temps cependant d'intéresser les bricoleurs doués qui, ô surprise, sont arrivés à faire marcher des tondeuses à gazon, puis des tracteurs et enfin des bagnoles. Il est hors de question qu'un littéraire borné comme moi vous explique comment. Mais, en gros, suffit pas de mettre de la flotte dans le réservoir. On se contente d'économiser le gazole jusqu'à 60 %) en récupérant la chaleur des gaz d'échappement et la vapeur d'eau améliore la combustion en diminuant la pollution. Je n'irai pas plus loin dans l'explication scientifique. On pige bien pourquoi les États et les multinationales ne veulent pas du moteur à propulsion gratuite : tous les budgets et les profits viennent du pétrole. Ils traitent donc ce moteur de fumisterie.
N'empêche, comme disait Galilée aux maîtres du monde ecclésiastique : « Et pourtant, il tourne! »
Reste la question centrale que le moteur à eau ne résoudra pas: pourquoi roule-ton ? Ivan Illich avait naguère expliqué qu'on allait plus vite en vélo qu'en voiture si l'on prenait en compte le temps gaspillé à travailler pour acheter une auto, de l'essence et tutti quanti. Le vrai problème, c'est le sens du travail humain. À vos plumes!
Dans deux heures, je ramasse les copies!
ARTHUR
SINE HEBDO - 18 03 09 - n° 28
Pauvre Total! Déjà, son blaze évoque les pays totalitaires. En plus, on apprend que, malgré son chiffre d'affaires de 180 milliards et ses presque 14 milliards de bénef l'an dernier, cette multinationale est la plus détestée des Français. Non contente de multiplier les marées noires et de faire exploser ses usines (AZF), elle annonce 555 suppressions d'emplois le jour où tombe le chiffre de ses profits. Un poste vacant devrait vite se libérer à la communication du groupe.
Et pourtant, Total la cynique fait preuve de franchise: les prolos, on s'en branle, tout pour nos actionnaires ! Vous pouvez manifester, pleurer, geindre, nous sommes à l'abri de toutes les jérémiades, y compris celle du gouvernement. Il a trop besoin des taxes à la pompe.
Alors que faire? La solution 1789 ? Tentante! Mais la prison de la Bastille est aujourd'hui un opéra et la gauche ne sera jamais d'accord. Reste le boycott. Mais peut-on se passer de rouler à l'essence, la question est là. On a essayé les agrocarburants qui stérilisent des terres arables. Idiot. On développe la voiture électrique mais faudra recharger les batteries, donc faire tourner les centrales nucléaires. Pas très écolo. Reste le moteur à eau, un sujet qui passionne les internautes.
Le moteur à eau, c'est la pierre philosophale ou le rêve d'Icare enfin réalisé. Peut-on rouler avec l'eau du robinet? Les ingénieurs de Total vont, on se demande pourquoi, parler de balivernes.
La preuve: un des inventeurs du système, l'Américain Paul Pantone, est aujourd'hui interné dans un hôpital psychiatrique d'utah. À la demande de Total? Non! Sans doute des vendeurs d'essence du coin. Il a eu le temps cependant d'intéresser les bricoleurs doués qui, ô surprise, sont arrivés à faire marcher des tondeuses à gazon, puis des tracteurs et enfin des bagnoles. Il est hors de question qu'un littéraire borné comme moi vous explique comment. Mais, en gros, suffit pas de mettre de la flotte dans le réservoir. On se contente d'économiser le gazole jusqu'à 60 %) en récupérant la chaleur des gaz d'échappement et la vapeur d'eau améliore la combustion en diminuant la pollution. Je n'irai pas plus loin dans l'explication scientifique. On pige bien pourquoi les États et les multinationales ne veulent pas du moteur à propulsion gratuite : tous les budgets et les profits viennent du pétrole. Ils traitent donc ce moteur de fumisterie.
N'empêche, comme disait Galilée aux maîtres du monde ecclésiastique : « Et pourtant, il tourne! »
Reste la question centrale que le moteur à eau ne résoudra pas: pourquoi roule-ton ? Ivan Illich avait naguère expliqué qu'on allait plus vite en vélo qu'en voiture si l'on prenait en compte le temps gaspillé à travailler pour acheter une auto, de l'essence et tutti quanti. Le vrai problème, c'est le sens du travail humain. À vos plumes!
Dans deux heures, je ramasse les copies!
ARTHUR
SINE HEBDO - 18 03 09 - n° 28