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«L'avenir n'est plus ce qu'il était» [Paul Valéry]



En Thaïlande, le bougnoule, c'est vous !

Suite à un échange sur Facebook à propos de cette phrase, issue d'un article de Thailande.fr, un commentaire personnel.



En Thaïlande, le bougnoule, c'est vous !
L'article dont il est question, se trouve sur ce site

à cette adresse :

Ma reprise de cette phrase sur Facebook avait provoqué quelques réactions de la part de "farangs" (termes utilisé par les thaïs pour désigner les étrangers) résidant en Thaïlande.

Dans l'une d'elles on me précisait qu'après avoir vécu souvent en Thaïlande on n'avait jamais perçu chez les thaïlandais de la "rancoeur" à l'égard des farangs

Voici ma réponse :

Il ne s'agit pas de rancœur, mais de ce qui s'apparenterait plutôt au mépris.

Les thaïlandais sont élevés, dès leur plus jeune âge, dans la certitude que la Thaïlande est le plus beau pays du monde. Tous ceux qui ne sont jamais sortis de Thaïlande, et il sont très nombreux, en restent persuadés toute leur vie. En conséquence ils ne font aucun complexe d'infériorité vis à vis des farangs ; bien au contraire. Ils nous considèrent exactement comme certains français, dont je ne suis pas, considèrent ceux qu'ils appellent les "bougnoules"

Pour un ou une thaï, un farang est d'abord un étranger, donc quelqu'un qui n'est pas thaï ce qui est un gros handicap de départ. Le farang, pour les thaïlandais, est souvent sale et sent mauvais. Il est grossier, voire inculte car il ignore Bouddha et le bouddhisme. Il ne sait pas se tenir en société, parle fort, montre du doigt, et, horreur, pratique le sexe, pour le plaisir, avec les jeunes thaïlandaises. Un parfait "bougnoule" ! La culture du farang, pour un thaï, est complètement dépravée et absolument incompréhensible pour les habitants du royaume de Siam.

Un seul point positif à l'avantage des farangs : ils sont généralement plus riches que la moyenne des thaïlandais. Mais infiniment moins quand même, que les plus riches thaïlandais.

D'où le fameux sourire thaïlandais à l'égard des étrangers. Sourire qui tombe extrêmement vite dès que le farang s'avise de sortir de son rôle de farang, à savoir contribuer à la bonne santé économique de la Thaïlande.

Entendons-nous bien. Je vis depuis assez longtemps dans ce pays pour comprendre, sinon apprécier, la "considération" dont nous, farangs, sommes l'objet. Je ne m'en formalise pas car je vis hors de mon pays depuis plus de 40 ans et j'ai appris depuis longtemps que nous sommes toujours le bougnoule de quelqu'un.

Simplement, cela m'amuse toujours beaucoup de voir certains farangs considérer les thaïlandais et thaïlandaises avec le mépris bien senti de l'ex colonisateur, dans l'ignorance totale qu'ils sont de ce que les autochtones pensent véritablement d'eux.

La vraie amitié c'est lorsque chacun sait exactement ce que l'autre pense de lui.
Je considère que la culture thaïe et la culture farang sont tellement éloignées l'une de l'autre qu'aucune fusion n'est possible. Mais pourquoi chercherait-on la fusion ? C'est un concept affreusement colonialiste. On a beaucoup plus apprendre de quelqu'un qui est très différent de nous, que de quelqu'un qui nous est parfaitement semblable. Apprendre à vivre avec la diversité, c'est la conséquence directe de la mondialisation et la marque profonde du monde actuel.

Last, but not the least, lorsqu'on vit dans un autre pays que le sien, c'est à nous de nous adapter, et pas le contraire. Évidemment.

Mais s'adapter ne veut pas dire fermer les yeux et se boucher les oreilles.




Vendredi 19 Décembre 2014

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