Karl Kraus est un écrivain autrichien né le 28 avril 1874 à Gitschin (aujourd'hui Jičín en République tchèque) et mort le 12 juin 1936 à Vienne, ville dans laquelle il a vécu toute sa vie.
Auteur d'une œuvre monumentale qui n'est que très partiellement traduite en français, dramaturge, poète, essayiste,
il a aussi et surtout été un satiriste et un pamphlétaire redouté. Il dénonçait avec la plus grande virulence, dans les pages de "Die Fackel" (traduction la torche, inspirée de la Lanterne, la revue de Rochefort) la revue qu'il avait fondée et dont il a pendant presque quarante ans été le rédacteur à peu près exclusif, les compromissions, les dénis de justice et la corruption, et notamment la corruption de la langue en laquelle il voyait la source des plus grands maux de son époque, et dont il tenait la presse pour principale responsable.
Mes citations préférées :
La première citation vous donnera une idée assez exacte de ce qui vous attend, si vous lisez ce qui suit. (N.D.L.R)
C’est le plus grand honneur qui me fut jamais rendu, quand un lecteur m’avoua, confus, qu’il ne parvenait à comprendre mes choses qu’à la seconde lecture. Il hésitait à me le dire, mes mots ne lui coulaient pas de source. C’était un connaisseur, et il ne le savait pas. […] J’avais réellement craint assez longtemps que l'on pût déjà avoir à la première lecture du plaisir à mes écrits.
La solitude serait un endroit idéal si l'on pouvait choisir les gens que l'on évite.
Une femme peut parfois constituer un aimable substitut à la masturbation, mais il faut beaucoup d'imagination.
Quand le soleil de la culture est bas sur l'horizon, même les nains projettent de grandes ombres.
Plus on regarde le mot de près, plus il vous regarde de loin.
La vie est un effort qui serait digne d'une meilleure cause.
Comme la possession d’animaux sauvages est interdite par la loi, et que je n’ai aucun plaisir aux animaux domestiques, je préfère rester célibataire.
Il y a deux sortes d'écrivains. Ceux qui le sont, et ceux qui ne le sont pas. Chez les premiers, le fond et la forme sont ensemble comme l'âme et le corps; chez les seconds, le fond et la forme vont ensemble comme le corps et l'habit.
L'évolution technique laissera tout de même un problème en suspens : la débilité de la nature humaine.
Pour la perfection il ne lui manquait qu'un défaut.
Les remords sont les plaisirs sadiques du christianisme.
Aucun doute, le chien est fidèle. Mais, nous faut-il pour cela, prendre exemple sur lui ? Il est fidèle à l’homme, non pas au chien.
Qui ne pense pas, pense que l'on n'aurait une pensée que lorsqu'on l'a, et qu'on la revêt de mots. Il ne comprend pas qu'en vérité ne l'a que celui qui a le mot dans lequel croît la pensée.
Anesthésie : plaies sans douleur. Neurasthénie : douleurs sans plaies.
Quand le cœur bat à tout rompre, ne pas dire entrer ! Il peut faire mieux !
On considère comme normal de vénérer, en général, la virginité et d’aspirer ardemment, en particulier, à sa destruction.
Ils traitent une femme comme une boisson désaltérante. Que les femmes aient soif, ils ne veulent pas le tolérer.
La langue est la mère, non la fille, de la pensée.
Que voulez-vous, nous sommes tous humains -- n'est pas une excuse, c'est de la présomption !
La psychanalyse est cette maladie mentale qui se prend pour sa propre thérapie.
Le mal ne prospère jamais mieux que lorsqu'un idéal est placé devant.
Moi et mon public, nous nous comprenons parfaitement : il n’entend pas ce que je dis, et je ne dis pas ce qu’il souhaiterait entendre.
La vie familiale est une intrusion dans la vie privée.
Culture : la plupart la reçoivent, beaucoup la transmettent, peu la possèdent.
Ce qui importe en amour, c'est de ne pas paraître plus bête que l'on ne le devient.
Il y a des êtres humains qui, le temps de leur vie, tiendront rigueur à un mendiant de ne lui avoir rien donné.
On ne vit pas même une fois.
Notre culture consiste en trois tiroirs, dont deux se ferment quand l’un est ouvert : travail, loisir et instruction.
Quelle confiance accorder à une femme qui se laisse surprendre en flagrant délit de fidélité ! Aujourd’hui c’est à toi, demain c’est à un autre qu’elle est fidèle.
Bien écrire sans personnalité peut suffire pour le journalisme, à la rigueur pour la science, jamais pour la littérature.
On doit souvent réfléchir avant de savoir pourquoi on est gai ; mais on sait toujours pourquoi on est triste.
Là où il n’y a plus la force ni de rire ni de pleurer, l’humour sourit à travers les larmes.
L'artiste a le droit d'être modeste et le devoir d'être vaniteux.
Les conversations de coiffeur sont la preuve irréfutable que les têtes sont là à cause des cheveux.
Rien n'est plus insondable que la superficialité d'une femme.
La femme en prend un pour tous ; l'homme les prend toutes pour une.
Le monde est une prison dans laquelle l'isolement cellulaire est une priorité.
Il est bon de considérer beaucoup de choses comme insignifiantes et de considérer le tout comme ayant un sens.
La littérature aujourd'hui : des ordonnances rédigées par les malades.
Il y a des êtres humains qui, le temps de leur vie, tiendront rigueur à un mendiant de ne lui avoir rien donné.
Si les femmes qui se maquillent sont inférieures, alors les hommes qui ont de l'imagination sont sans valeur.
[Source :]https://babelio.com
N.D.L.R
Voilà un homme qui ne pensait pas pour ne rien dire !
Certes, ses mots ne coulaient pas de source, mais, comme il l'a dit lui-même, c'est le plus grand compliment que l'on pouvait lui faire.
Sa biographie n'est pas triste non plus. Voir ici :
Auteur d'une œuvre monumentale qui n'est que très partiellement traduite en français, dramaturge, poète, essayiste,
il a aussi et surtout été un satiriste et un pamphlétaire redouté. Il dénonçait avec la plus grande virulence, dans les pages de "Die Fackel" (traduction la torche, inspirée de la Lanterne, la revue de Rochefort) la revue qu'il avait fondée et dont il a pendant presque quarante ans été le rédacteur à peu près exclusif, les compromissions, les dénis de justice et la corruption, et notamment la corruption de la langue en laquelle il voyait la source des plus grands maux de son époque, et dont il tenait la presse pour principale responsable.
Mes citations préférées :
La première citation vous donnera une idée assez exacte de ce qui vous attend, si vous lisez ce qui suit. (N.D.L.R)
C’est le plus grand honneur qui me fut jamais rendu, quand un lecteur m’avoua, confus, qu’il ne parvenait à comprendre mes choses qu’à la seconde lecture. Il hésitait à me le dire, mes mots ne lui coulaient pas de source. C’était un connaisseur, et il ne le savait pas. […] J’avais réellement craint assez longtemps que l'on pût déjà avoir à la première lecture du plaisir à mes écrits.
La solitude serait un endroit idéal si l'on pouvait choisir les gens que l'on évite.
Une femme peut parfois constituer un aimable substitut à la masturbation, mais il faut beaucoup d'imagination.
Quand le soleil de la culture est bas sur l'horizon, même les nains projettent de grandes ombres.
Plus on regarde le mot de près, plus il vous regarde de loin.
La vie est un effort qui serait digne d'une meilleure cause.
Comme la possession d’animaux sauvages est interdite par la loi, et que je n’ai aucun plaisir aux animaux domestiques, je préfère rester célibataire.
Il y a deux sortes d'écrivains. Ceux qui le sont, et ceux qui ne le sont pas. Chez les premiers, le fond et la forme sont ensemble comme l'âme et le corps; chez les seconds, le fond et la forme vont ensemble comme le corps et l'habit.
L'évolution technique laissera tout de même un problème en suspens : la débilité de la nature humaine.
Pour la perfection il ne lui manquait qu'un défaut.
Les remords sont les plaisirs sadiques du christianisme.
Aucun doute, le chien est fidèle. Mais, nous faut-il pour cela, prendre exemple sur lui ? Il est fidèle à l’homme, non pas au chien.
Qui ne pense pas, pense que l'on n'aurait une pensée que lorsqu'on l'a, et qu'on la revêt de mots. Il ne comprend pas qu'en vérité ne l'a que celui qui a le mot dans lequel croît la pensée.
Anesthésie : plaies sans douleur. Neurasthénie : douleurs sans plaies.
Quand le cœur bat à tout rompre, ne pas dire entrer ! Il peut faire mieux !
On considère comme normal de vénérer, en général, la virginité et d’aspirer ardemment, en particulier, à sa destruction.
Ils traitent une femme comme une boisson désaltérante. Que les femmes aient soif, ils ne veulent pas le tolérer.
La langue est la mère, non la fille, de la pensée.
Que voulez-vous, nous sommes tous humains -- n'est pas une excuse, c'est de la présomption !
La psychanalyse est cette maladie mentale qui se prend pour sa propre thérapie.
Le mal ne prospère jamais mieux que lorsqu'un idéal est placé devant.
Moi et mon public, nous nous comprenons parfaitement : il n’entend pas ce que je dis, et je ne dis pas ce qu’il souhaiterait entendre.
La vie familiale est une intrusion dans la vie privée.
Culture : la plupart la reçoivent, beaucoup la transmettent, peu la possèdent.
Ce qui importe en amour, c'est de ne pas paraître plus bête que l'on ne le devient.
Il y a des êtres humains qui, le temps de leur vie, tiendront rigueur à un mendiant de ne lui avoir rien donné.
On ne vit pas même une fois.
Notre culture consiste en trois tiroirs, dont deux se ferment quand l’un est ouvert : travail, loisir et instruction.
Quelle confiance accorder à une femme qui se laisse surprendre en flagrant délit de fidélité ! Aujourd’hui c’est à toi, demain c’est à un autre qu’elle est fidèle.
Bien écrire sans personnalité peut suffire pour le journalisme, à la rigueur pour la science, jamais pour la littérature.
On doit souvent réfléchir avant de savoir pourquoi on est gai ; mais on sait toujours pourquoi on est triste.
Là où il n’y a plus la force ni de rire ni de pleurer, l’humour sourit à travers les larmes.
L'artiste a le droit d'être modeste et le devoir d'être vaniteux.
Les conversations de coiffeur sont la preuve irréfutable que les têtes sont là à cause des cheveux.
Rien n'est plus insondable que la superficialité d'une femme.
La femme en prend un pour tous ; l'homme les prend toutes pour une.
Le monde est une prison dans laquelle l'isolement cellulaire est une priorité.
Il est bon de considérer beaucoup de choses comme insignifiantes et de considérer le tout comme ayant un sens.
La littérature aujourd'hui : des ordonnances rédigées par les malades.
Il y a des êtres humains qui, le temps de leur vie, tiendront rigueur à un mendiant de ne lui avoir rien donné.
Si les femmes qui se maquillent sont inférieures, alors les hommes qui ont de l'imagination sont sans valeur.
[Source :]https://babelio.com
N.D.L.R
Voilà un homme qui ne pensait pas pour ne rien dire !
Certes, ses mots ne coulaient pas de source, mais, comme il l'a dit lui-même, c'est le plus grand compliment que l'on pouvait lui faire.
Sa biographie n'est pas triste non plus. Voir ici :