Toujours pire ! Si l'on était le 1er avril, et pas le 2, on aurait pu croire à une blague : à en croire plusieurs sites de presse, Sarkozy nommerait Philippe Val, directeur de Charlie, à la tête de France Inter. Les fuites viennent apparemment de l'Elysée. Val confirme à demi-mot.
Un "humoriste" à la tête d'Inter ! La ruse est grosse. On voit bien le calcul : comment soupçonner le patron d'un journal satirique d'être allergique à l'humour ? Il pourra donc impunément faire son ménage, virer Guillon, neutraliser Porte : il sera insoupçonnable, protégé par l'ombre tutélaire de Wolinski, Cabu et Cavanna.
A la vérité, seuls ceux qui le voudront bien pourront s'y laisser prendre. Philippe Val ne fait plus rire, depuis longtemps (il ne le cherche d'ailleurs plus). Val est un omniprésent des plateaux de télé, un homme de pouvoir et d'influence. C'est surtout un militant, tranchant et volontiers sectaire, notamment dans deux domaines : contre les intégristes religieux, et (on craint de le dire aussi abruptement, mais c'est la vérité), contre Internet et tous ses dangers, véritable obsession pour lui. Un militant qui a montré, dans la mémorable affaire Siné, qu'il n'hésitait pas à couper les têtes (exploit qui lui vaut certainement la fulgurante promotion d'aujourd'hui).
Cette probable nomination est la plus mauvaise nouvelle concernant l'audiovisuel public, depuis longtemps. A la place de Demorand ou de Mermet, à la place de bien des collaborateurs d'Inter, je ne dormirais pas tranquille ce soir. Je ne suis pas à leur place, mais je crains pour cette radio, la mienne, la vôtre, que l'on s'apprête à vous voler.
Par Daniel Schneidermann le 02/04/2009
Un "humoriste" à la tête d'Inter ! La ruse est grosse. On voit bien le calcul : comment soupçonner le patron d'un journal satirique d'être allergique à l'humour ? Il pourra donc impunément faire son ménage, virer Guillon, neutraliser Porte : il sera insoupçonnable, protégé par l'ombre tutélaire de Wolinski, Cabu et Cavanna.
A la vérité, seuls ceux qui le voudront bien pourront s'y laisser prendre. Philippe Val ne fait plus rire, depuis longtemps (il ne le cherche d'ailleurs plus). Val est un omniprésent des plateaux de télé, un homme de pouvoir et d'influence. C'est surtout un militant, tranchant et volontiers sectaire, notamment dans deux domaines : contre les intégristes religieux, et (on craint de le dire aussi abruptement, mais c'est la vérité), contre Internet et tous ses dangers, véritable obsession pour lui. Un militant qui a montré, dans la mémorable affaire Siné, qu'il n'hésitait pas à couper les têtes (exploit qui lui vaut certainement la fulgurante promotion d'aujourd'hui).
Cette probable nomination est la plus mauvaise nouvelle concernant l'audiovisuel public, depuis longtemps. A la place de Demorand ou de Mermet, à la place de bien des collaborateurs d'Inter, je ne dormirais pas tranquille ce soir. Je ne suis pas à leur place, mais je crains pour cette radio, la mienne, la vôtre, que l'on s'apprête à vous voler.
Par Daniel Schneidermann le 02/04/2009