Chère lectrice, cher lecteur,
Environ 15 000 médicaments sont aujourd'hui disponibles en France, mais un groupe de médecins courageux a révélé que seuls 150 sont nécessaires.
Mieux encore, selon ces médecins, l'état de santé global de la population s'améliorerait si l'on supprimait tous les médicaments inutiles ou inefficaces car :
- cela diminuerait le nombre d'accidents causés par des effets secondaires non maîtrisés ;
- les énormes économies réalisées permettraient d'améliorer les soins dispensés par ailleurs.
Les travaux ont été menés sans financement et donc sans le soutien d'une instance officielle. Ils seront donc, selon toute probabilité, passés sous silence par les grands médias et ignorés par les politiques.
Toute l'inertie du système sera mobilisée pour… ne rien faire, et rester dans un statu quo pourtant catastrophique quant aux conséquences pour nous tous (désastre sanitaire, désastre financier).
Des médicaments faussement innovants
Depuis une trentaine d'années, les progrès dans les médicaments chimiques sont de plus en plus rares.Les médicaments « nouveaux » qui sortent sur le marché ne sont en général que d'anciennes molécules présentées sous une nouvelle forme, avec de nouvelles indications thérapeutiques.
La course s'est encore accélérée avec l'apparition des médicaments génériques, qui poussent les industriels à sortir des médicaments prétendument nouveaux dans l'unique but de pouvoir déposer de nouveaux brevets, les protégeant contre la concurrence.
Un marché de 34 milliards d'euros par an
Le marché des médicaments en France représente 34 milliards d'euros par an selon l'Insee [2].Les intérêts en jeu sont si grands que, quand bien même on peut démontrer que l'abus de médicaments nuit à la santé, il est à craindre qu'aucun politique n'ose toucher au système.
D'une part, les médicaments sont perçus comme « gratuits » ou presque par une grande partie de la population. Se gaver de médicaments aux frais de la collectivité est considéré comme un « droit », voire un « acquis social ». S'y attaquer provoquerait une révolte pratiquement unanime, au nom bien sûr de la « liberté » des médecins et des patients.
D'autre part, l'industrie pharmaceutique risquerait d'y perdre des milliards d'euros et ne manquerait donc pas d'investir des sommes gigantesques pour contrecarrer le projet : lobbying auprès des responsables politiques, campagnes de presse, activation des relais au sein des autorités de santé, etc. (la suite ci-dessous)
L'exemple de la Suède
Et pourtant, un article publié dans la très sérieuse « Revue de Médecine Interne » [3], explique que la Suède a déjà fait un immense pas dans cette direction. Une liste des 219 médicaments indispensables a été publiée en 2012 par le Comité pour les Médicaments et la Thérapeutique de Stockholm.87 % de la population suédoise estime aujourd'hui ces recommandations « dignes de confiance », avec pour conséquences une meilleure efficacité thérapeutique, moins d'effets secondaires délétères, et des économies [4].
La population suédoise a aujourd'hui une espérance de vie supérieure d'un an à celle de la France [5]. Les dépenses annuelles de médicaments par habitant sont de 341 euros contre 461 en France [6].
La liste des médicaments utiles
La liste finale des médicaments indispensables doit encore être validée au sein des sociétés françaises des Internistes (SNFMI) et des Généralistes enseignants (CNGE).Toutefois, les deux premiers consensus ont déjà reconnu cent molécules, et la liste sera complétée par une troisième vague de cinquante, capable de couvrir effectivement 95 % des pathologies courantes. Vous pouvez consulter la liste provisoire en téléchargeant le PDF de l'étude ici .
A votre santé !
Jean-Marc Dupuis