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«L'avenir n'est plus ce qu'il était» [Paul Valéry]



Je pense qu'il faut qu'on fasse un usage plus limité de l'illimité !

Telle est la récente déclaration de Stéphane Richard, patron d'Orange. Qui n'a même pas conscience du paradoxe qu'il énonce. Cela m'a rappelé la célèbre formule de Kafka (et non de Woody Allen) : l'éternité c'est long, surtout vers la fin. On pourrait la paraphraser ainsi : l'illimité c'est cher surtout quant il est limité.

Un article d'eco.rue89.com sur la fin programmée de l'Internet illimité. Moi, je dirais plutôt la fin programmée d'Orange.



Je pense qu'il faut qu'on fasse un usage plus limité de l'illimité !
Téléphonie : bientôt la fin de l'Internet mobile illimité ?
Par Capucine Cousin | Journaliste
Eco.rue89.com

Craignant la saturation des réseaux, les opérateurs, qui brident déjà les connexions, pourraient lâcher l'Internet illimité.

D'ici quelques mois, les opérateurs mobiles ne proposeront peut-être plus d'Internet « illimité », et les forfaits idoines. Si rien n'est officiel pour l'instant, quelques décisions radicales prises à l'étranger, et des déclarations percutantes de Stéphane Richard, nouveau patron d'Orange, montrent bien que la mécanique est enclenchée.

Limiter l'Internet illimité
Le 15 juillet dernier, lors de son premier round devant les journalistes, où il dévoilait le plan « Conquêtes 2015 », Stéphane Richard, PDG d'Orange (qui compte 47% des parts de marché dans le mobile), a tenu ces déclarations fracassantes :

« Je pense qu'il faut qu'on fasse un usage plus limité de l'illimité. […] Il faut que nous réfléchissions à des modèles similaires qui permettent de rétablir un équilibre économique. »

Il a même confié à l'agence Reuters « étudier une segmentation plus poussée des offres de données sur mobile ». Preuve que la réflexion est bien engagée chez les opérateurs français.

Pas de commentaire supplémentaire du côté d'Orange, qui estime « avoir abordé le sujet » en juillet dernier, ni de SFR qui, contacté à plusieurs reprises par Rue89, a déclaré « ne pas avoir le temps » de s'exprimer en la matière. Bouygues Télécom, pour sa part, s'estime peu concerné par la question des risques de saturation. Logique : son parc de smartphones est plus réduit que chez ses concurrents.

Nouvelles habitudes de consommation
Explications. Aujourd'hui, le smartphone, ce téléphone mobile « intelligent » qui permet de surfer sur le Web, est devenu la star des téléphones mobiles, le succès de l'iPhone aidant -depuis son lancement en novembre 2007, plus de 3,2 millions d'iPhone avaient été vendus fin juin.

Avec ce nouveau joujou high-tech, de nouveaux usages sont apparus chez les utilisateurs (« mobinautes ») : consulter ses e-mails (et ouvrir de pièces jointes parfois lourdes), naviguer sur Internet, télécharger des applications mobiles, visionner des vidéos sur Internet en streaming, regarder la télévision…

Des usages qui sont précisément les plus gourmands en consommation de bande passante, aors que les réseaux n'avaient pas été conçus pour cela : les smartphones génèrent une consommation de données 40 fois plus élevées que les téléphones classiques, d'après Cisco.

Et ces « mobinautes » devraient se multiplier, alors qu'apparaissent de nouvelles générations de smartphones bon marché, par exemple ceux tournant sous le système d'exploitation Android.

Réseaux saturés ?
Du coup, face à cette accélération exponentielle du trafic de données, les opérateurs redoutent que leurs réseaux ne tiennent pas.

Le trafic de données a été multiplié par dix en 2008, et ce n'est pas fini : il devrait être multiplié par trente d'ici 2014 selon l'institut Yankee Group. Un consultant en télécom souligne :

« Des cabinets de conseils spécialisés sur le déploiement de réseaux télécoms estiment qu'avec la démocratisation de ventes de smartphones, Orange France aura des problèmes de saturation des réseaux d'ici moins de deux ans, et SFR d'ici deux ans si rien n'est fait d'ici là. »

Quelle solution ? Restructurer les réseaux télécoms pour qu'ils supportent ce trafic de données ? Trop cher, pas assez rentable pour les opérateurs. Ceux-ci ont trouvé la parade : élaborer de nouveaux modèles de tarifs dans l'Internet mobile, calculés selon le volume de données consommées. Ce qui marquerait la fin de l'Internet « illimité » sur les smartphones. Dommage pour les opérateurs, c'était au cœur de leur promesse marketing.

La fin de la promesse de l'Internet illimité
A l'étranger
L'américain AT&T a annoncé en juin le lancement de forfaits calculés en fonction du volume de données consommées.

De même, le Britannique O2 a annoncé la commercialisation en octobre de nouveaux forfaits illimités : le plafond sera fixé à 1 gigaoctet de téléchargement par mois pour les nouveaux abonnés.

Mais comment habituer des consommateurs à la fin de la promesse des forfaits « illimités » ? « Orange et SFR travaillent sur ces nouveaux tarifs sur la pointe des pieds. La première opportunité de lancement serait en mars-avril 2011 », d'après ce même consultant.

« Ce ne sera qu'une manière de clarifier les choses, alors que les opérateurs limitent de facto le débit dans les contrats d'abonnement au-delà d'un certain volume de données mensuelles (de 500 mégaoctets à 2 gigaoctets). Il ne s'agissait donc déjà pas de forfaits “illimités” », tranche Edouard Bareiro, chargé de mission communications électroniques à l'UFC-Que Choisir.

L'association de défense de consommateurs a précisément publié en juillet dernier un rapport peu flatteur pour les opérateurs en matière de connexion 3G, notamment sur la pratique du bridage des forfaits.

De fait, les opérateurs limitent déjà les performances des services et applis mobiles qui consomment le plus de données et de bande passante. Faites le test en regardant des vidéos YouTube sur votre mobile…

Mesurer sa consommation en volume de données
Dans les faits, « les opérateurs planchent sur des outils de mesure de consommation des données plus fins et précis pour leur propre usage mais aussi pour leurs clients, notamment avec le Canadien Bridgewater System. SFR en mettra un à disposition début 2011 », précise ce même consultant.

Cela leur servirait de base pour mettre en place des forfaits basés sur la consommation de données, et leur permettrait d'éduquer leurs clients sur leur propre consommation de data. Justement, l'UFC-Que Choisir réclame que figure sur les factures la consommation de données en mégaoctets.

N.D.L.R

Quelques remarques. Je ne comprends pas comment Orange et les autres compères qui font la même chose n'aient pas été plus souvent condamnés pour publicité mensongère. La justice de ce pays est vraiment bizarre, et je reste poli.

Sur le fonds du problème, il y aurait une autre solution M. Richard, ce serait d'investir dans de meilleurs tuyaux. Mais il n'en est évidemment pas question. Chez Orange, alias France Telecom, on encaisse, mais avant d'investir, on attend que les autres tirent les premiers. Ce qui fait que l'on restera toujours derrière. Vous avez fait la même chose avec le Minitel, auquel vous vous vous êtes accroché comme une moule à son rocher, en freinant autant qu'il vous a été possible le développement d'Internet. Quand tous les autres vous sont passés devant, et avec un bon coup de pouce de l'Etat, c'est à dire nous, vous avez fini par réagir. Maintenant, vous recommencez les mêmes errements et vous ne consentirez à investir que lorsque les autres auront commencé.

C'est en raison de ce genre de procédés que "France Telecom" est devenu une insulte, ou à tout le moins un prétexte à quolibets. Et qu'Orange commence de plus en plus à rappeler le citron.

Jeudi 23 Septembre 2010

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