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«L'avenir n'est plus ce qu'il était» [Paul Valéry]



Chronique d'une catastrophe annoncée

Un article du Monde attire l'attention sur les prévisions, plutôt inquiétantes d'un groupe d'experts européens, le L.E.A.P sur les conséquences prévisibles de la crise économique actuelle. Pour résumer l'incapacité des dirigeants mondiaux à) prendre la mesure de cette crise va provoquer une dislocation géopolitique mondiale qui pourrait dégénérer en violentes explosions sociales. Encore des élucubrations d'experts pensez-vous. Peut être. Souhaitons le. Mais il se trouve que ces experts avaient prévu, depuis 2006, la crise actuelle dans ses moindres détails !



Chronique d'une catastrophe annoncée
LE MONDE | 26.02.09

La crise économique et financière va-t-elle dégénérer en violentes explosions sociales ? En Europe, aux Etats-Unis ou au Japon, la guerre civile est-elle pour demain ? C'est le pronostic quelque peu affolant que dressent les experts du LEAP/Europe 2020, un groupe de réflexion européen, dans leur dernier bulletin daté de mi-février.

Dans cette édition où il est question que la crise entre, au quatrième trimestre 2009, dans une phase de "dislocation géopolitique mondiale", les experts prévoient un "sauve-qui-peut généralisé" dans les pays frappés par la crise. Cette débandade se conclurait ensuite par des logiques d'affrontements, autrement dit, par des semi-guerres civiles. "Si votre pays ou région est une zone où circulent massivement des armes à feu (parmi les grands pays, seuls les Etats-Unis sont dans ce cas), indique le LEAP, alors le meilleur moyen de faire face à la dislocation est de quitter votre région, si cela est possible."

Selon cette association, formée de contributeurs indépendants issus des milieux politiques et économiques et de professionnels européens de différents secteurs, les zones les plus dangereuses sont celles où le système de protection sociale est le plus faible.

La crise serait ainsi à même de susciter de violentes révoltes populaires dont l'intensité serait aggravée par une libre circulation des armes à feu. L'Amérique latine, mais aussi les Etats-Unis sont les zones les plus à risques. "Il y a 200 millions d'armes à feu en circulation aux Etats-Unis, et la violence sociale s'est déjà manifestée via les gangs", rappelle Franck Biancheri, à la tête de l'association. Les experts du LEAP décèlent d'ailleurs déjà des fuites de populations des Etats-Unis vers l'Europe, "où la dangerosité physique directe restera marginale", selon eux.

FAIRE DES RÉSERVES

Au-delà de ces conflits armés, le LEAP alerte sur les risques de pénuries possibles d'énergie, de nourriture, d'eau, dans les régions dépendantes de l'extérieur pour leur approvisionnement et conseille de faire des réserves. Cette perspective apocalyptique pourrait faire sourire si ce groupe de réflexion n'avait, dès février 2006, prédit avec une exactitude troublante le déclenchement et l'enchaînement de la crise. Il y a trois ans, l'association décrivait ainsi la venue d'une "crise systémique mondiale", initiée par une infection financière globale liée au surendettement américain, suivie de l'effondrement boursier, en particulier en Asie et aux Etats-Unis (de - 50 % à - 20 % en un an), puis de l'éclatement de l'ensemble des bulles immobilières mondiales au Royaume-Uni, en Espagne, en France et dans les pays émergents. Tout cela provoquant une récession en Europe et une "très Grande Dépression" aux Etats-Unis.

Doit-on en conclure que la crise mondiale peut se transformer en guerre mondiale ? "Les pronostics de LEAP sont extrêmes, mais la violence sociale pointe", admet Laurence Boone, économiste chez Barclays.

Reste un espoir, une "dernière chance" selon le LEAP, qui résiderait dans la capacité du G20, qui se réunira le 2 avril à Londres, à arrêter un plan d'action "convaincant et audacieux". Dans ce cas, le monde ne serait toutefois pas tiré d'affaire, puisque les experts ne manquent de rappeler que se profile aussi une sévère crise climatique...

Claire Gatinois

GEAB N°32 - Sommaire
- Publié le 15 février 2009 -

4° trimestre 2009 - Début de la phase 5 de la crise systémique globale : la phase de dislocation géopolitique mondiale

Depuis Février 2006, LEAP/E2020 avait estimé que la crise systémique globale se déroulerait selon 4 grandes phases structurantes, à savoir les phases de déclenchement, d'accélération, d'impact et de décantation. Ce processus a bien décrit les évènements jusqu'à aujourd'hui. Mais notre équipe estime dorénavant que l'incapacité des dirigeants mondiaux à prendre la mesure de la crise, caractérisée notamment par leur acharnement depuis plus d'un an à en traiter les conséquences au lieu de s'attaquer radicalement à ses causes, va faire entrer la crise systémique globale dans une cinquième phase à partir du 4° trimestre 2009 : la phase dite de dislocation géopolitique mondiale... (

Les deux phénomènes majeurs au cœur de la phase de dislocation géopolitique mondiale
D'une part, on assiste à la disparition du socle sur lequel s'est fondé cette organisation mondiale depuis plus de trente ans au moins, à savoir un socle composé d'un mélange de Dollars US et de dettes américaines, britanniques et plus généralement occidentales. D'autre part, les intérêts des principaux acteurs du système global ont entrepris de diverger à vitesse accélérée quoi qu'en disent les communiqués des G7, G20 et autres instances internationales...

Les deux séquences parallèles de la phase de dislocation géopolitique mondiale
Ces deux séquences parallèles, mais non nécessairement synchrones, se présentent d'une part comme une séquence de décomposition rapide de l'ensemble du système international actuel, c'est-à-dire, par l'impuissance croissante des principales institutions internationales, des principales places internationales mondiales à continuer à jouer leur rôle efficacement, voire à le jouer tout court. Et d'autre part se met en place une séquence de dislocation stratégique qui va affecter directement de grands acteurs globaux comme les Etats-Unis, la Chine, la Russie et l'UE. Certains de ces acteurs vont voir remises en cause leur intégrité territoriale et leur tissu socio-économique comme la structure même de leur pouvoir politique et de leur influence dans le monde...

Recommandations : Comment se préparer à la phase de dislocation géopolitique ?

Ainsi que nous venons de l'anticiper dans ce GEAB N°32, la phase 5 de la crise systémique globale affectera de manière diverse les différents pays et même au sein d'une même entité politique, ses différentes régions. Cependant, il est possible d'élaborer un certain nombre de recommandations générales destinées à éviter que vous soyez piégés au beau milieu du processus de dislocation géopolitique mondial. Pour cela il est important d'évaluer 3 facteurs majeurs qui déterminent la gravité de la dislocation socio-économique et politique de votre pays ou région…

L'adresse du site

N.D.L.R

Depuis le début de la crise j'ai eu l'occasion d'écrire ici qu'il fallait s'attaquer aux causes profondes de cette crise et ne pas se limiter à ses effets. Les sombres prévisions du L.E.A.P ne font que confirmer mes pires appréhensions.

Obama, l'Europe et notre guignol ridicule persistent dans leur erreur. Il ne sert à rien d'injecter des milliards dans une économie qui ne repose plus que sur du vent. La capitalisme dans sa phase ultime a poussé les gens à s'endetter un maximum pour consommer. La logique interne du capitalisme financier à poussé les entreprises à délocaliser et à bloquer les salaires. Résultats : nous sommes entrés dans la plus grave récession de notre histoire et tout le système risque de s'écrouler.

Des mouvements sociaux violents, conséquences directes de la crise, sont déjà apparus (Grèce, Guadeloupe, Martinique) Nos dirigeants sont complètement largués et refusent de s'attaquer aux fondements de cette crise par aveuglement, ou plus sûrement parce qu'il sont trop compromis dans le système actuel.

Tout le monde connait quelques solutions à appliquer immédiatement :

- Mettre la spéculation hors la loi.
- Interdire tous les produits financiers dérivés
- Interdire à toutes les banques publiques, pour commencer, l'accès aux fonds spéculatifs
- Supprimer tous les paradis fiscaux et pas seulement dans les pays exotiques mais en Europe (Monaco, Lichtenstein, Iles Anglo Normandes, City de Londres)
- Mettre fin à l'idéologie du "Consommer toujours plus" qui nous a mené à la catastrophe.Dans ce but, réglementer la publicité sur tous les médias et pas seulement les chaînes publiques.
- Cesser de privilégier le capital et rémunérer plus justement le travail.
-Redonner à l'Etat son rôle d'arbitre impartial et de protecteur des citoyens défavorisés. Revenir à l'Etat Providence qui a fait ses preuves, ce qui n'est certes pas le cas de la société ultra libérale de M. Sarkozy et de tous ceux qui le soutiennent.

A l'énoncé de ces quelques remèdes vous comprenez tout de suite qu'il y a peu de chances que la transition s'effectue en douceur. Ceux qui détiennent actuellement toute la richesse du monde ne vont pas se laisser dépouiller sans rien faire. Il sont de très gros moyens et ils n'hésiteront pas à s'en servir. Ils le font déjà, soyez en sûrs.

A tout cela va s'ajouter la crise climatique que le capitalisme actuel est, par nature, incapable de traiter efficacement.

Comme l'a écrit le L.E.AP : nous sommes dans la même situation que le monde en 1913. Et comme chacun sait l'histoire ne se répète pas...elle bégaie.


Lundi 2 Mars 2009

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