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«L'avenir n'est plus ce qu'il était» [Paul Valéry]



Bientôt la retraite à 67 ans pour tous !

Les Français n’ont pas aimé la retraite à 62 ans, ils vont détester la retraite à 67 ans. Mais ils n’y couperont pas. Ceux qui souhaitaient une harmonisation sociale européenne ne s’attendaient sans doute pas à ce qu’elle se fasse dans ce sens… Mais la crise est passée par là. Un édito de Jean Quatremer, du blog "Les coulisses de Bruxelles", grand ami de Mélanchon, qui a le mérite de la franchise.



Bientôt la retraite à 67 ans pour tous !
Les Français n’ont pas aimé la retraite à 62 ans, ils vont détester la retraite à 67 ans. Mais ils n’y couperont pas. Ceux qui souhaitaient une harmonisation sociale européenne ne s’attendaient sans doute pas à ce qu’elle se fasse dans ce sens… Mais la crise est passée par là.

Ce recul de l’âge de la retraite va concerner non seulement les Français, mais l’ensemble des Européens afin d’alléger les contraintes pesant sur les budgets de l’Union. C’est le prix à payer pour la solidarité financière que la zone euro a été obligée d’instaurer sous les coups de boutoir des marchés inquiets des dérives des finances publiques, comme je vous l’ai annoncé ici. L’Allemagne, la plus réticente face à cette véritable révolution de la gouvernance de la zone euro, s’est résolue à payer pour venir en aide aux États les plus fragiles, mais à condition qu’ils restaurent leur compétitivité, ce qui passe par une harmonisation sociale (par le bas, faute de moyens) et fiscale (afin de supprimer la concurrence fiscale). Un document interne du gouvernement allemand révélé aujourd’hui par l’agence de presse Reuters prône l’instauration d’un « pacte » qui imposerait, outre l’obligation constitutionnelle de l’équilibre budgétaire, un recul de l’âge de la retraite. "Vous ne pouvez avoir une monnaie unique et des systèmes sociaux complétement divergents", a martelé tout à l'heure au forum de Davos, la chancelière allemande Angela Merkel. Paris est exactement sur la même longueur d'onde, parfaitement conscient qu’une politique monétaire unique ne peut plus survivre avec dix-sept politiques économiques et budgétaires.

Pour l’instant, seule l’Allemagne a instauré la retraite à 67 ans dans la zone euro et même dans l’Union. Mais l’Espagne, menacée par les marchés, a annoncé cette semaine un projet de loi afin de faire passer l’âge légal de 65 à 67 ans et le Danemark a mis le sujet à l’étude. La plupart des pays de la zone euro sont déjà à 65 ans (dont la Grèce qui a dû se plier à l’injonction de l’Union et du FMI), à l’exception de Malte, de la Slovaquie, de la Lettonie, de la Slovénie et, bien sûr, de la France. Autant dire qu’après 2012, l’Hexagone n’aura guère d’autre choix que de suivre ce mouvement, comme on le reconnaît à l’Élysée. Ce qui promet de belles manifestations… Bref, à terme, la zone euro ressemblera à une grande Allemagne.

N.B

L'Europe nivelle...par le bas. Bien sûr, d'ici 2012, pas un homme politique, indigne de ce nom, n'aura l'audace d'évoquer ce sujet. Et surtout pas Chafouin Premier, qui n'a pas besoin de cela pour se faire plomber. Mais après 2012, le champagne, ou plutôt le mousseux, car je doute qu'on ait le coeur à festoyer du coté du Fouquet's, risque d'avoir un gout amer.

Samedi 29 Janvier 2011

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1.Posté par Alain le 31/01/2011 00:01
Ce qui est rageant, outre le fait des régimes de retraite complètement différents , c'est quand on mate la statistique de l'INSEE "espérance de vie en bonne santé"(je crois me souvenir que cela avait été abordé ici) où l'homme, à partir de 61 ans, sera en mauvaise santé...

2.Posté par Un vieux toujours actif le 28/03/2011 02:28
Mon père était traducteur et, quand il a eu soixante-cinq ans, on lui a conseillé de prendre sa retraite « pour laisser la place aux jeunes ». Rapidement il a fallu le rappeler car on ne trouvait personne pour le remplacer. Il a continué jusqu'à ce que la maladie eût finalement raison de lui. Je me rappelle mes vieux professeurs qui ne décrochaient pas avant soixante-cinq ans et l'un d'eux nous disait, tout fier, qu'il avait le droit de continuer jusqu'à soixante-sept pour des raisons que j'ai oubliées. Aujourd'hui les enseignants que je connais ne songent plus qu'à s'enfuir de l'asile de fous où on les force à travailler et les sociétés anonymes ne voient dans leurs employés que des citrons qu'on presse avant de les jeter.

Moi-même, à soixante-sept ans j'assure bénévolement le secrétariat dans la petite entreprise de ma fille, qui n'aurait pas les moyens de payer quelqu'un. Je ne me plains pas : cela prouve au moins que ma santé se maintient et je souhaite que cela dure le plus possible. Personnellement je vois dans la retraite, quand elle s'identifie à la cessation brutale de toute activité, quelque chose d'anormal ; mais il faudrait changer les rapports humains dans le monde du travail alors que j'ai l'impression qu'ils deviennent de plus en plus durs.

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